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La
Loge de la Concierge
1er étage, 14 rue du Pont-Neuf
75001 Paris
RER Les Halles, Météor Chatelet
Métro Châtelet, Pont-Neuf, Louvre
La Loge de la Concierge, petit théâtre
des destins croisés, se propose comme lieu -réel
/ virtuel- d'aboutements artistiques, cartographies imaginaires
entre rires et larmes, hybridations textuelles et éditoriales
en ...
ANADIPLOSES
son oeil pleure mais
sa bouche rit
10 - 20 décembre
2009
Vernissage mercredi 9
Exposition 15h - 20h tous les jours
Rendez-vous littéraire dimanche 13, lectures à
15h et à 19h
Petits formats (peinture, mail art, collage, aquarelle, dessin,
gravure...) de
Milvia MAGLIONE - Henri MACCHERONI - Miguel MARAJO - Ryonghe
KIM - Jenny PAUL - Joël CRESPIN - Jean DURANEL - Louis CHABAUD
- Chris BESSER - LECHNU - Catherine DUPIRE - Jean-François
LESENFANT - Véronique STERBAUM - Louis MOLLE - Bernard
LENEN - Philippe TYKOZINSKI - Christian MOUREY - LOREN - Bruno
& May LIVORY - Isabelle DORMION - Catherine NICOLAS - Gérard
HASCOËT - Alphonsine DAVID - Camille FONTAINE - Grégoire
LACROIX
Oeuvres en laisse, installation plastique et sonore des
artistes de l'association LE COIN:
Elodie MAïNO, Peggy BOUGY, Laurence PASCUAL, Caroline GROCHOLSKI,
Sandrine COMMARMOND, Pascale PRESSICAUD, Hélène
GUYOT
et leur cdL'Ivre En Anadiplose , aux éditions BARDE
LA LEZARDE
Textes au mur et en ligne:
Bruno EDMOND - Rudy GERDANC - Claude CHANAUD - Perig MAHET -
TIAN - May LIVORY
mercredi 9 décembre
vernissage en présence des artistes et auteurs,
lecture d'un extrait de Le voyage du
Dité, de Bruno EDMOND, par Françoise-Franka
CUOMO (vers 19h30)
Dimanche 13 décembre
Premier rendez-vous littéraire mensuel à La
Loge de la Concierge des éditions LE BRUIT DES AUTRES
organisé avec les éditions BARDE LA LEZARDE
Présentation de la nouvelle collection dirigée
par ENCRES VAGABONDES publiée par LE BRUIT DES
AUTRES, avec les 2 premiers livres et leurs auteurs: Sylvie HUGUET
et Claude CHANAUD
Livres disponibles au "coin librairie"
lectures à 15h
et à 19h de "textes
au mur" et d'extraits des livres présentés
:
Sylvie HUGUET, La vraie nature du Croquemitaine
(nouvelles)
Marie HUOT, Portrait de ma grand-mère en demoiselle
coiffée (poèmes)
Claude CHANAUD, Les Montreurs d'Ours et autres gens
de théâtre (chroniques théâtrales)
Christian VIGUIE, Parti pris (lettres)
son oeil pleure mais sa bouche rit...
son oeil bleu
remet ça, boucherie!
édito, par
la Concierge
Mon père est marinier dans cette péniche,
ma mère dit la paix niche dans ce mari niais..." ce petit bout de chanson montre à lui
seul que l'âne à dix ploses et l'or trop grave vont
de pair! Sans l'aorte aux graphes, pas d'anadiplose plausible!
L'anadiplose pratiquée par ce virtuose pointu qu'est Bobby
Lapointe est permutée avec doigté, entrelardée,
métissée d'homophonies bien chantournées
ou de coquilles calembourdées, le tout au rythme endiablé
d'allitérations mathématiquement orchestrées
en contrerimes, contrechants, et contrepets par vent arrière...
Les jeux provoquant la
double lecture existent depuis longtemps: des lettres latines
ayant valeur de chiffres formaient des "chronogrammes"
inscrivant la date de l'évènement au sein même
de la phrase commémorative. Le passant attentif aux inscriptions
populaires peut se délecter de formules maladroitement
drôles, où un mot est mis pour un autre, par consonance
malencontreuse. Décortiquer les mots pour mieux leur faire
rendre sens est un autre sport, pratiqué avant Lacan ou
San Antonio, par Victor Hugo qui relevait: "Robespierre
avait été avocat, son habit et son coeur sont dans
son nom". Ma mère qui parlait verlan couramment
et maniait la charade à tiroirs, se servait pour m'apprendre
à lire, rire et crire, de phrases présentant plusieurs
manières de s'orthographier, comme: "Les habits
sacerdotaux", qu'on peut écrire: "Les
habits ça sert d'auto", "Fais ce que
dois", qu'on peut écrire: Fait-ce queue d'oie?,
ou "Aide, j'adhère au quai, lâche et rond
je m'ébats", qu'on peut écrire: Et
déjà des roquets lâchés rongent mes
bas. Mon père, champion de calcul mental, s'adonnait
aussi à ce petit jeu et couchait ses trouvailles, de son
écriture italique très fine, sur d'infimes carrés
de papier quadrillé. Nous écoutions en famille
Pierre Dac et Francis Blanche, Robert Lamoureux ou les chansonniers,
repris au dessert par l'un de mes oncles qui connaissait de longues
tirades du genre: "Les cavaliers tout verts d'une blanche
soupière, saucisson du danger s'en allaient ventre à
terre. Soudain l'un d'eux crousse un pis de détresse en
montrant du doigt son cheval et sa fesse...", "Quand
un gendarme rit dans la gendarmerie, tous les gendarmes rient
dans la gendarmerie", ce à quoi chacun renchérissait
par des calembredaines en chaîne. Piquée d'audace
par la lecture de Georges Fourest, je pris un malin plaisir à
rendre des dissertations en alexandrins, forme à même
de rendre excusables par la rime des formules qualifiables d'irrévérence!
L'anadiplose* sans l'orthographe?
La forme et le fond sont indissociables, l'un créant l'autre
comme dans les dessins de Escher, ils rendent manifeste un sens
profond qui, autrement, n'existerait pas! Les figures où
les choses les plus contrairement abracadabrantesques s'imbriquent
intimement fascinent autant le maniaque collectionneur mélancolique
en son savant cabinet que l'escouade de potaches suiveurs d'Alfred
Jarry.
L'art sans la manière? Le rire sans les larmes?
Joie et mélancolie se fondent en reconnaissance pour cette
faculté inouïe de jouir de la combinaison de choses
provoquant des sentiments opposés, le sentiment né
de cet état délicat, instable et éphémère
a pour nom en japonais: Setsunaï.
(illustration
ci-dessus: Isabelle Dormion, collage, édition en ligne
Barde la Lézarde: voir
les 2)
Oeuvres
en laisse
Prendre sept artistes.
Demander à l'une d'entre elle(s) de créer une oeuvre,
Elodie Maïno crée En passant par là.
Faire passer l'oeuvre à une autre artiste et réserver
: Peggy Bougy crée Les oubliés.
Recommencer l'étape précédente et la faire
suivre à une nouvelle artiste (toujours dans le plus grand
secret) :
Laurence Pascual crée Interférences.
Continuer de la même façon : que cette oeuvre soit
le point de départ de la suivante,
Caroline Grocholski crée Tribute to Rauschenberg.
Poursuivre en appliquant toujours la même technique,
Sandrine Commarmond crée Monades.
Passer le relais et Pascale Pressicaud crée Inaccessible.
Ne vous arrêtez pas là : Hélène Guyot
présente ses Eclats de verre.
A vous de jouer, à La Loge de la Concierge, suivez l'escargot
d'Aurelia Boisson Perigot
et continuez de créer en appliquant les principes de l'anadiplose!
Aurélia BOISSON PERIGOT,
pour l'installation plastique de l'association
Le COIN (illustration: En anadiplose,
pastilles en cdL'Ivre)
TEXTES AU MUR / Edition en ligne
"laissons de côté
les motifs pour ne considérer que la manière correcte
de pleurer, étant entendu qu'il s'agit de pleurs qui ne
tournent pas au scandale ni n'insultent le sourire de leur parallèle
et maladroite ressemblance." Julio Cortazar (Instructions
pour pleurer, in Manuel d'instructions, in Historias de cronopios
y de famas, recueil original éditions Minotauro, Buenos
Aires 1962, traduction tirée de Julio Cortázar
"Nouvelles, histoires et autres contes" Gallimard coll.
Quarto)
Bruno EDMOND, extrait de Le Voyage du Dité
chap. 73, à propos de larmes
(...)
Enfin, l'oeil musclé, forgé pour l'attention, de
quelles manières, ici, à bord du Dité, procédera
le descripteur posant ses yeux de hibou sur les yeux noyés
de larmes des folles et des fous ?
Parenthèse.
Entre le XVIIIe siècle, vaisseau de
bois, salle commune et cages, et aujourd'hui, paquebot d'acier
et cellules-cabines, les folles et les fous pleurent-ils de même
façon ?
Poussant plus loin : comme habits, corps,
faces et dents, y eut-il évolution des larmes ?
Ainsi, comment pleurait l'homme de Lascaux
? L'enfant platonicien d'Athènes ? La belle lyonnaise
? Le serf de Montargis ? L'encyclopédiste de Langres ?
Tout à la fois se déplaçant dans et hors
du temps, pour gagner l'étrange présent et les
terrains de l'espace, est-il possible de découvrir ou
de penser à des larmes culturelles, des sanglots géographiques
?
(...) lire tout le chapitre Pêrig
MAHET
En guise d'hommage à Bobby
Lapointe (dommage?!). Matière pétanque, il faut
bien se décider.
Si tu la tires pas, Bobby la pointe - Du Raz - Dégoût!
Chanson à dormir de bouts de chant
d'elle
Oyez, ma belle châtelaine
Méfie toi de ce qu'on chante là.
Certes ma mise est fort chrétienne
Oui mais mon aâme athée
Oui mais mon âme athée
"Oui, même on a maté tes mamelles !
Tétée ma mélodie s'abîme. (lire
la suite) Claude CHANAUD
à May et Bruno Livory, Recteurs
de l'Université des Bardes Lézardés. Avec
les pieuses dévotions du signataire,
Chers Maîtres,
Le philosophe français Henri BERGSON -1859/1941- qui élabora
une conception hautement élitiste de l'humain tout en
lui consacrant une introduction pragmatique, écrivit sur
le RIRE des choses assez pointues, notamment cette théorie
expliquant que si nous rions de quelqu'un, c'est que cette personne
se comporte comme un automate ; d'où la célèbre
définition je cite : d'une mécanique plaquée
sur du vivant.
En remerciement de ses prestations plumitives, Henri reçu
un prix NOBEL de LITTERATURE qui lui évita la soupe populaire
lors des évènements des années trente. Mais
avant de fignoler cette introduction prouvant mon embryon de
culture, permettez moi de la revoir sous un autre angle consistant
à introduire dans un texte sérieux quelques additifs
tels que le bien connu «Par devant Par derrière
» issu d'une ancienne ritournelle estudiantine.
(lire la suite) TIAN,
le "charcutier rêveur"
L'oeil du minotaure jette son encre
sauvage
Sur les vagues photos qui se jettent sur le large
et ses frères mi-hommes au minimum
Se partagent les restes de la plage
Pique-nique de sable, gouttes d'écume,
c'est le soleil qui se prend pour la pluie
Sur les quais, les langues de boeuf
et les bouches gastéropodes en bavent
pour qu'au 14 rue du Pont-Neuf
La concierge rie ! Rudy GERDANC (en cours de traduction),
extrait du poème "Regreso a Baires":
Así caminó el trucho
por la calle Ayacucho
como pisando huevos
con sus tamangos nuevos. May LIVORY, "SACS DE NOEUDS et
bouts de ficelle"
pastille** en 3 strophes anadiplosiques (texte complet sur cdL'Ivres) extrait:
Noeud de jambe de chien,
Chienne de vie de bâton de chaise, noeud de vache,
Vaches de noeuds de cabestan, de tête de Turc, de cul de
porc...
De port en port, que de durs noeuds de vie a le marin!
Ringard du Nord ou de l'Est,
Laisse-toi faire, de lance, que n'es-tu sur l'écu des
Borromée,
Mais tissé, reprisé, rapetassé par Lacan?
in progress...
*
se procurer utilement lDes mots et merveillers de Claude
Gagnière (Robert Laffont), plein d'exemples de figures
et d'acrobaties littéraires et poétiques.
** Le site du Printemps des Poètes met en ligne des définitions
de toutes formes poétiques, occasion trop belle pour les
Bardes Lézardés d'en inventer une nouvelle et d'en
définir les règles, la pastille est née
en 2005: un poème très court qui «tourne
en rond», commençant et finissant par le même
phonème ou son homophone. Il peut être mis en situation
ou pas, écrit, peint, à lire ou à écouter,
low ou high tech, les pastilles poèmes se feront à
l'occasion «sticker» rond pour courir les rues et
les murs de la Loge, ou livres, mis en scène dans des
pages rondes (voir cdL'Ivres)
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