COPY ART
5 mai - 15 juin 2004
La Loge de la Concierge, 1er étage, 14 rue du Pont-Neuf 75001 PARIS

AMAL ABDENOUR -
BARDE LA LEZARDE - BERT BELANGER - CEJAR
FOUZIA CHAKOUR - PHILIPPE DAVID - JACQUES FIVEL
JR EXPO 2 RUE - LAURIE KARP
CATHERINE DE LUZE -
BRUNO LIVORY - MAY LIVORY
ELIZABETH QUERBES - LAURENT ROUSSEAU
ANNE VORMS -
YVES YACOEL




COPY-ART OU ART ELECTROGRAPHIQUE,
de belles histoires visuelles, intimistes, entre un artiste et un photocopieur, qui se déploient en séries d'originaux sur papier format A4 ou A3, en noir et blanc ou en couleurs. L'exposition, non exhaustive, montre différents aspects de l'art électrographique en France. L'accrochage réunit quelques oeuvres de Céjar -un des initiateurs et théoriciens du "mouvement copy-art" des années 80-90, d'ateliers dans le métro, à Beaubourg ou au musée des arts électrographiques de Cuenca- et le calendrier édité par le Canon Center en 86 (extraits d'une importante collection particulière jamais montrée à ce jour), et des artistes dont le travail électrographique très varié, tant dans les aspects techniques liés aux machines que dans les sujets ou les supports, papier, textile, marouflage, pliage, s'échelonne des années 70-80, jusqu'à nos jours avec notamment
l'art de la rue et le sticker.


Ci-dessus: Laurie KARP, huile sur photocopies de journaux quotidiens
Amal ABDENOUR, électrographies A3 noir et blanc, pieds cunéiformes et corps
Ci-dessous: Bruno LIVORY, Les Donneuses, électrographies sur copieur A3 6 passages couleur, banquets des "donneuses" entre 95 et 2000
Jacques FIVEL, sans titre, 3 électrographies A3 couleur, 76

 

 

 

 

 


Qu'est-ce que le copy-art?
Le photocopieur est-il un véritable outil d'art?

Le fait de poser sa main ou son visage à plat sur la vitre et d'appuyer sur le bouton, est-ce de l'art? Que faut-il de plus -ou de moins- à ce geste pour que l'art se produise? Des artistes donnent à voir comment ils s'emparent de la machine pour fabriquer leur histoire à partir d'enregistrements de choses choisies, posées sur la vitre, composées sur l'envers, puis de changements d'échelle successifs, de collages, de reproductions de reproductions, de déplacements pendant le balayage de l'objectif, de surimpressions, de superpositions, d'interpénétrations, de flou et d'effacement.

LA FONCTION DE PURE REPRODUCTION DE LA MACHINE est utilisée et détournée pour poser la question du regard, de la restitution illusoire du réel, de sa transformation aléatoire.
A chacun sa façon de mettre en place le dispositif, d'apprivoiser la machine, de laisser faire le hasard ou de tout planifier en vue d'une image projetée. Une nouvelle image naît, faite d'images capturées, de fragments d'oeuvres photographiées, de textures, de trames, de chairs en direct, entre vérité et appropriation. Simple jeu graphique, éloge de la matière ou matière de peinture pour certaines oeuvres, tandis que d'autres, pamphlets ou canulars visuels, mettent en relation critique des images, des photos iconiques ou des textes "trouvés", avec de nouvelles inscriptions qui viennent en perturber complètement la première lecture.

SATIRE DE L'ART, DE L'IMAGE, DE L'INFORMATION, de leur statut en tant que récit du monde et de la perception qu'on en a. Excès de clichés, utopie documentaire, image dans l'image de l'évènement capturé, tension entre provocation et constat. "L'art, c'est deux fils dénudés qu'on met en relation", selon Robert Bresson. "L'histoire de l'art, c'est la reproduction de l'art lui-même", et aussi : "Notre vie moderne est telle que, nous trouvant devant les répétitions les plus mécaniques, les plus stéréotypées en nous et en-dehors de nous, nous ne cessons d'en extraire de petites différences, variantes et modifications", disait Deleuze dans Différence et Répétition (PUF, Epiméthée).

 

 

 




Vues de l'expo, suite de haut en bas et de gauche à droite:
CEJAR, autoportrait A3 noir et blanc
Yves YACOEL: photocopie noir et blanc retouchée à la gouache, en mail-art
Elizabeth QUERBES: Peignes de la mer (pêle-mêle de peignes usés par la mer, recueillis sur la grève)
Anne VORMS: Tels des papillons (clones photocopiés d'images d'épinal de Tirailleurs Sénégalais, épinglés dans des boites d'entomologiste)
Catherine de LUZE: sans titre, composition par surimpression, photocopieur noir et blanc.
Calendrier Canon 1986, quelques planches réalisées sous la direction de Céjar par des artistes et des étudiants de la Parson's school.
May LIVORY, 12 électrographies A3 couleur et noir et blanc marouflées sur papier journal, Barbarie Ordinaire, 2001
Laurent ROUSSEAU, autoportrait, d'une série, 2004

 


BARDE LA LEZARDE OUVRE SES ARCHIVES
Le photocopieur permet aussi d'être éditeur-imprimeur et Barde la Lézarde en abuse depuis 92 pour sa revue d'art & littérature
L'Imbriaque, entièrement conçue et réalisée sur une machine 6 passages couleur, imprimée sur papier couché A3 en tirage limité, devenue très rare et dont on pourra se procurer quelques numéros, voire même des planches originales inédites. De même pour sa collection de livres d'artistes cousus de fil blanc, plus de 25 "foL'Ivres" , un ou deux nouveaux titres par an.


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