Paroles d'indigènes : billets de rumeur
3 volets: litanie de base lines, billets de rumeur, terminologie des rumeurs malignes
voir aussi le journal d'une 'indigène' par Isabelle Dormion: Turbulences

Billets de rumeur: mails reçus, brèves en petites coupures, soulignages de presse... mots en gras décryptés sur place ou dans "Terminologie des rumeurs malignes"



S.O.S. sauvegarde des âmes,
Patrick Curran, extrait mis en ligne le16 septembre 2001... au moment où ce sont les corps qui sont menacés... Ce matin, ouvrant la télévision le "hasard objectif" de l'heure me met en prise avec la spiritualité de l'Islam. On y parle avec des mots justes de la Maslaha: la recherche de l'intérêt général, le bien de l'Homme bien compris, avec une méthodologie et une décision irréprochables.(...) On a demandé des minutes de silence pour les innocents et ils méritaient bien notre compassion, mais celle-ci ne peut pas s'arrêter à mi-chemin: il est devenu nécessaire qu'avec le réseau de nos liens et de nos cultures, le mot Maslaha prononcé en premier en arabe, soit retrouvé dans les autres langues et si par malheur il n'existe pas dans la nôtre, qu'on l'invente à temps.

Adieu... Michael Barry, écrivain, "soulignage" dans Libération du 18 septembre 2001, mis en ligne le 20 "Massoud, ta mort creuse un abîme de vertige sous nos pieds (...) "J'aime surtout lire", disais-tu.
Au cours de notre dernier dîner, quand tu es venu en Février à Paris, tu as soudain interrompu nos considérations politiques pour demander, à brûle-pourpoint, quel poète français me procurait une émotion vraiment égale à celle que lui faisaient ressentir les vers persans de Hâfez. Je dis que je me nourrissais de Mallarmé pour mieux traduire en français les poètes de sa langue. "Ce n'est pas une réponse, précise pourquoi!" Ton regard, fente de lumière intense quand tu donnais tes ordres militaires, s'éclaircit d'un rire."(...) (de l'article "Adieu Massoud, mon ami", p. 25, L'événement)

Mille et une nuits... Taoufik ben Brik, écrivain et journaliste, 'soulignage' dans Libération du 18 septembre 2001 (...) "Mille et une nuits durant, ils ont parlé à Schahrayar. Mais le grand roi ne voulait rien entendre. A mort la parole. Parlent les armes, chantez pleureuses. On me dit de remballer mon orgue de barbarie et mes grimaces de saltimbanque. Les temps ne sont plus aux rires et à la satire. Pantin, rentre chez toi... (...) Les clowns sont priés de faire la manche. Ils ne sont plus sous les feux de la rampe. Et gare à celui qui chahute. Il sera damné. Définitivement un cinglé. Parlent les armes, chantez les pleureuses. Ben Laden l'Américain, Bush le Saoudien, Le baiser mortel des frères siamois? C'est ça la nouvelle attraction promise? Parlent les armes, chahutez troubadours."
(extrait de l'article intitulé "le baiser mortel des frères siamois", p. 26, L'événement, une colonne sur le côté de l'article principal de Thérèse Delpech, chercheur associée au CNRS.)

BUZZ... May Livory, mis en ligne lundi 1er Octobre 2001, (quand passait l'interview consentie sur la mode de cet hiver à Elodie Touchard sur RTL entre 5h et 8h30, et pour faire suite au vernissage de vendredi chez Agnès B et à Culture Pub dimanche soir sur M6). L'épidémie déjà pandémique de rumeurs malignes s'envenime encore à l'approche de l'hiver: certains mots vous raclent la gorge, le gargarisme est démodé, trouvons vite un petit terme peps pour enrober fashion des rumeurs dures à avaler! Pour faire mouche, pubons pudique en base-line!
BUUUZZZZ! L'expression téléphone arabe ne peut décemment plus avoir cours! Surtout à l'instant de caler le poussiéreux teasing au ras du bitume des addicts en multipliant les petits signes urbains autour des lieux tendance où sera servie leur daube favorite. Il suffit pour ça de sponsoriser (= fournir les armes à) quelques jeunes artistes anonymes naïfs, ignorants, et trop contents "d'en être". Se fondant parfaitement dans la faune trendy junior, très réactifs, ils se prendront facilement au jeu de la guérilla de l'art en milieu urbain. BUUUZZZZ! dansez, joyeux vibrions! Petites abeilles low tech du label-sous-le-manteau! Semez la graine transgénique! Graffitez bitch partout! Petits insolents lourdés de chez les grands couturiers, n'hésitez pas, griffez vos noms propres, devenez locomotive chez Taddaeus Ropac! Les aficionados seront au rendez-vous pour votre mise en orbite, ils pin-upperont porno chic dans vos faux vintages, vos tee-shirts gore à même la peau!
Faux vrais innocents aux mains pleines... de quoi?

bottle of red, bottle of white... Billy Joel, télé interview "actor's studio" sur Paris Première nuit de vendredi à samedi 6 Octobre: "J'arrive à un âge où la compétence m'excite"

Babel...Belba, Patrick Curran, 6 septembre, extrait mis en ligne le 11 octobre 2001. Il arrive que différents niveaux de réalité glissent les uns vers les autres comme des calques et proposent des superpositions elles aussi à plusieurs échelles d'interprétation. En regardant à Montpellier le mémorial constitué de dalles inclinées (avec les langues commémoratives des ethnocides) et diversement convergentes vers une sphère de bronze, je n'ai pu m'empêcher, dans le contexte, de voir ces lignes d'inscription transformées en marches et la sphère prendre les vastes proportions d'un cénotaphe, différent par sa destination de celui imaginé pour Newton. Et, par une sorte de "morphing", ces orientations agréablement dissymétriques pouvaient constituer, en se courbant et en s'invaginant comme il convient, se constituer en une apyramide, l'antidote de Babel, cette incommunicabilité linguistique entre les peuples n'étant, bien entendu, qu'une métaphore de celle séparant les individus. L'architecte d'un tel édifice (encore virtuel) me semblait devoir être Philippe Jaulmes, le projet des "maisons de guérison" étant porté à échelle du Continent Humain: un unique monument aux vivants, le principe de vie commémoré par une myriade d'édifices bénéfiques (bornes d'intercommunication planétaire) remplaçant tous les monuments aux morts. L'Unesco du troisième millénaire devrait être rebâtie dans cet esprit.

too Goude, par Jean-Luc, écrit dans le métro* station Montparnasse, vu et mis en ligne le 1er décembre 2001
"Quand Ben écrit des conneries sur des affiches, on le paie. Quand moi je m'exprime on m'efface. Jean-Luc" (
*à la craie sur le fond noir de l'affiche où Laetita Casta, déguisée en sapin de Noël, dit "J'ai toujours envie d'aller aux Galeries Lafayette", voisine avec l'affiche pour les surgelés "Envie d'Envie", beau fond noir où figure, en blanc: "J'ai envie d'avoir envie, Ben").

rendez-nous la momie de maman!... réminiscence d'il y a 30 ans émise par mégarde dans l'espace media de la nébuleuse Nova, captée en infra par May Livory à travers le télescope portatif vivant modèle Taddeï de Paris Dernière, 21 novembre, mise en ligne après décryptage, grille Libération du 23 novembre ("Tu vois ce que je veux dire", interview avec photo de Jean-François Bizot*) et Nouvel Observateur n°1932, le 3 décembre 2001 "Rendez-nous la momie de maman... " gros titre en couverture d'Actuel, dans ces années où on oubliait déjà les tabliers à fleurs et cabas en toile cirée assortie Ter & Bantine, les jacquards roses trémières de Rykiel et les tifs longs sur col fleuri, au profit du fluo Warhol-Marilyn, du dripping à la qui vous savez et des nouilles à la Keith Haring.
A l'intérieur, on n'était pas déçu: double page panoramique, ouvrir en grand, au fond du pli, la momie, petit gnome marron ciré parfaitement recroquevillé en position foetale comme on en voit dans les reportages du National Geographic. Tout autour une somptueuse caverne illustrée, voûte formée de stalactites de cartes postales comme autant d'ex-votos. Au sol, tout ce qu'il faut de tapis, corbillons d'offrandes, encens et bougies. En lisant avidement article et légende, on apprend que les deux soeurs ont momifié leur mère pour continuer à toucher la pension. On reste sur sa faim, c'est un peu mince comme motif à un pareil ouvrage, dont on ne trouve pas la recette dans le premier Larousse Ménager ou fascicule de "do it yourself" venu. D'après leurs allégations, et tous les rituels mentionnés le confirment, c'était pour la garder avec elles pour toujours à la maison. On leur a cependant confisqué leur oeuvre, minutieux et magistral travail de piété journalière, et aussi ce qui leur restait de raison. Choc des civilisations? Non, deux soeurs parfaitement anodines, comme leur pavillon et leur vie, pas d'excuse de religion ou d'origines étrangères, pas d'antécédent à ce crime sans précédent. Le poids des photos, la légèreté des mots!... Après ce n'était plus actuel, on n'a pas eu la suite. Un boulot de reporter, scoop-toujours-prêt, parmi d'autres, un point c'est tout.
C'est cependant ce qui me revient en underground, à la vue de cette fête chez Nova où une zouzette mignonne genre bonne fille se métamorphose en petit caniche rose vêtu-dévêtu pour un strip "entre amis" où on entrechoque les verres en plastique plutôt que de lui accorder un regard (elle dit s'appeller Mélodie et demande "Venez pétrir avec moi, mettez la main à la pâte!"). Fête qui m'en rappelle une autre, géante, et vachement plus déjantée chez Publicis, au temps glorieux de la pub-couilles-en-or, où il y avait des oeufs teints de toutes les couleurs, des filles à poil entièrement peintes, des montreurs d'ours et des télés dans tous les coins.
Comme quoi la barbarie, ce n'est pas nouveau, mais on ne sait vraiment pas où ça va se nicher.
*Dis, papy Nova, manque la capuche au T shirt en dessous la chemise imprimée couvercle de confitures bonne maman, ça fait Star Trek oversized ou marmotte à la fin de l'hiver, pardon de le dire, mais ça reste entre nous, grands parents! A force de couvrir l'actualité, on en oublierait d'élever ses petits.
Bruxelles, Blick, de Bruxelles, mail du 9 décembre mis en ligne le 27.
Bruxelles. Coeur de l'Europe aux nouveaux palaces administratifs élevant ses colonnes métropolitesques face à des rangées de vieils immeubles à raser. Mais pourquoi la mise en scène architecturale du pouvoir s'inspire-t-elle des péplums herculéens?
Bruxelles. Croisement des rails, routes et décisions de l'espace de Schengen. Qu'en est-il de l'espace public où circulent nos paroles?
Bruxelles. La Gare, le tram, la Grand Place, un moment devant les façades chamarrées des corporations évanouies, prendre l'angle aiguë où s'ouvre la Galerie des Rois et Reines sans maîtresses, déboucher devant un pâté d'immeubles en rénovation, et puis sur la droite, après la benne à remplir,
NOVA! NOVA qui est à la fois salle de cinéma, de concert, spectacle, salle de débat, bar en bas, programmation variée axée souvent surtout autour de l'expérimental et autres raretés. Nova est une sorte de grande salle aux murs apocalyptiques ouverte il y a 4 ans et gérée par une équipe de bénévoles qui veulent que rares choses se partagent. Ainsi, entre le 5 et le 9 décembre 2001, voilà que Nova réunit en son antre des personnes venus du Brésil, des Philippines, de Corée du Sud, Ethiopie, Allemagne, Hollande, Belgique, France, Angleterre, Espagne, tous actifs dans le domaine de la télévision, enfin, de la télévision alternative.

Ce qui concernait ces rencontres, débats, projections, était avant tout comment l'audiovision d'associations (donc de groupements de personnes unis dans un processus non-commercial et non-sectaire), pouvait se diffuser via la télévision. Bien sûr, les problèmes quotidiens ont grincé leurs écueils. Qui ne pouvait se plaindre du manque de matériel, de la chance d'avoir un local, de la difficulté de financer ses épopées, du comment survivre dans la mare du bénévolat qui ne s'interrogeait pas sur la bonne méthode pour atteindre un public, donc du comment diffuser un contenu dit alternatif auprès d'un plus grand nombre, donc du comment impliquer des téléspectateurs inconnus dans sa démarche?
Chacun, à table ronde, raconta là, en mots et dits, son
émettre : émettre en hertzien, émettre en cable, émettre en satellite, émettre en légal, émettre en pirate, émettre en manifestement dépendant d'une situation locale. Il y a des lieux avec antenne mais aux ondes interdites, il y a des lieux sans antenne mais au cable possible et puis il y a des lieux sans antenne ni cable. Alors, on comprit mieux que le comment j'émets forme aussi le quoi j'y mets : si je veux leur mettre ou si je veux transmettre ou si je veux en être maître.

Ainsi allaient les voix des doléances législatives inhérentes à chaque pays lorsque le doux ronronnement des complaintes s'arrêta au rauque des pays lointains :
- Oui, mais tout ceci vous concerne
- Oui, bien sûr, mais si ça nous concerne, ça te concerne aussi non?
- Non, je ne suis pas concerné par un débat sur les possibilités des nouveaux moyens de diffusion.
- Ne trouves-tu donc pas intéressantes, voire énergétisantes les possibilités du réseau des réseaux, de l'internet, du web, de la vidéo en ligne? Et le rauque ressurgit pour dire âprement :
- Mais nous, nous n'aurons jamais les moyens d'acheter un ordinateur ou d'y avoir accès ou de garantir un accès constant vu la répression.
Ainsi fut la force de ces rencontres du NOVA, ce fut justement la rencontre avec l'au-delà. Au-delà de l'Occident, au-delà de la télévision, au-delà de là qu'en est-il ? Certes, ici, il reste du travail sur la télétransmission d'une visioparole hors des préformats standards des télénababs à but tapageusement lucratif, mais une fois surgie la misère de l'autre hémisphère, que devient notre article11 des Droits de l'Homme garantissant la liberté de communication?La roche pandémique fut atteinte au moment où le premier au-delà annonçait son auréole constellant de ses espoirs le cercle de la table ronde : l'au-delà de la télévision serait-il enfin l'internet, un média malléable et plus souple, s'adaptant aux situations d'urgence, préfigurant la simultanéïté d'action en temps réel comme le prouve Indymedia à chaque sommet des cravateux? La vitesse du réseau comme force, sa facilité d'accès comme sûre visibilité, sa base de données à portée de tous comme base d'échanges.
Chansonnette :
Oui, avec la télévision, j'ai bien du mal à être convenable (-ment perçu).
Oui, avec internet, j'ai pas de problème pour atteindre un public.
Oui, avec la télévision, j'ai bien du mal à pas tomber à l'eau car ça coûte, ça coûte très cher le matériel vidéo qu'y m'faut.
Oui, avec internet j'ai pas de problème à partager mes télétransmissions.

Mais oui, le voilà le second au-delà de la télévision : l'échange de base de donnée via le réseau. Au NOVA, rencontre n°5 des activistes pour la libre visioparole, chacun portait les même intentions, mais chacun butait sur l'efficacité de l'échange des programmes via cassette vidéo alors qu'avec le réseau des réseaux, oui, la communion effective de tous les groupes surgissait enfin comme un proche avenir.
Allez, un atelier sur ce thème pour constituer le réseau réel trameur de l'organisation virtuelle lorsque surgit ce fameux troisième au-delà!
L'au-delà du nombril occidental est aussi un au-delà à la télévision. Car quelle forme télé-audiovisuelle la libre visioparole urgente peut-elle adopter dans un pays répressif ou en misère? Là aussi, les réponses adaptées à la situation locale imaginent la réplique de la liberté : bus muni de vidéoprojecteur, projections d'ombres chinoises sur les façades, atelier formant au décryptage... La force des télévisions dites alternatives reste l'affinité qu'elles développent avec leur espace de diffusion. Les remugles de pensée des habitants, la possibilité de faire participer les spectateurs, d'imaginer une formulation adaptée à chaque narration, sensibiliser directement, voilà la richesse des activistes de la libre visioparole. Parce que ce n'est pas parce qu'il s'agit de diffuser une autre information, dite contre-information alternative, qu'il s'agit de proposer un sous-spectacle. L'autre monde des télés associatives n'est pas la pâle réplique négative du monde officiel positif, il n'est pas l'anti-matière de la matière, il est avant tout partage et proposition! Car toujours il s'agit de voler un temps de vie au téléspectateur pour y montrer l'autre monde si loin du prépuce mercantile. Il ne s'agit donc pas de proposer un misérable spectacle misérabiliste avec beaucoup de moyens en criant Liberté pour être un véritable révolutionnaire. Il s'agit de proposer un spectacle autrement imaginatif, touchant les téléspectateurs, montrant d'autres formes de visioparole, loin de la bêtise tant décriée de la merde officielle (et là la concurrence est rude) pour que la compréhension du phénomène de ragoût censureux ambiant ,qui tue la liberté de comprendre le monde et d'inventer son monde, puisse apparaître consciemment auprès des spectateurs.
L'enjeu est de proposer un au-delà à la merde! L'enjeu est de proposer un futur ! L'enjeu est de développer une forme rendant compte de nos utopies!
Nos activités ne seront jamais florissantes mais seront les quelques étoiles dans l'obscurité pesante.
Bruxelles. Masse de caméras, photos devant l'opercule pisseur d'un enfant statufié. Si le Manneken pisse à l'eau, nous, maintenant, quoi et avec quoi inondons-nous galamment? Bruxelles. Merci
NOVA pour toute l'énergie usée dans l'organisation de ces rencontres vitalisantes et vitales!



notre métaphore, mail de Patrick Curran, mis en ligne 30 décembre 2001. Notre horizon spatio-temporel comporte de l'anti-matière, des "trous noirs", que les artistes ont pressenti précocement à proximité de l'hyperespace. Ils ont parlé de "soleil-noir" pour exprimer le sentiment qui les habitait, pas tout à fait indicible puisque les éclipses de soleil et de lune leur fournissaient un modèle d'étonnement. Après avoir compris et prédit les dites éclipses par l'observation astronomique et le calcul, les savants ont appréhendé beaucoup plus tardivement le phénomène astrophysique des maelströms cosmiques, dont l'étude s'est affinée depuis Laplace, leur "inventeur". Aujourd'hui la menace de l'antimatière, la perte de rayonnement visible par excès de gravité ne nous font plus univoquement peur, car nous savons qu'à la proximité de ces dévoreurs d'énergie, se trouve une plage dispensatrice: l'Ergosphère.
"Il existe une région dans laquelle un vaisseau spatial ne pourrait plus garder une position fixe par rapport à un repère lointain, même si sa vitesse locale pouvait atteindre celle de la lumière. Cette région s'appelle Ergosphère, mot forgé vers 1970 par J. Wheeler à partir du grec erkon, qui signifie énergie, pour la raison suivante: une particule qui tombe dans l'ergosphère peut, dans certaines circonstances favorables, libérer une énergie gravitationnelle potentielle plus grande que l'énergie au repos mc2 qu'elle avait au départ. On pourrait donc, par une suite choisie de processus, extraire d'énormes quantités d'énergie de l'ergosphère d'un trou noir. L'Ergosphère, qui est limitée extérieurement par une surface appelée limite statique, s'achève à l'intérieur par l'horizon du trou noir." B. Carter et J. P. Luminet

brève de jet, captée en zappant début janvier 2002: Lors d'une émission sur la jet set, en se baladant sur le quai chic d'un port ensoleillé pour milliardaires: un gros plan, et on apprend que le yacht du fils de Khadafi porte le nom de Che Guevara.

Patrick Curran 20 01 02: "Le sang-froid de la tortue est la fièvre du lièvre"

abonné aux replis de pages quotidiennes! May Livory in "Le Petit Digital Illustré" Mai 2001, mis en ligne 7 Février 02 Des labyrinthes à l'envers s'impriment sur l'endroit du papier en cours de jaunissement. Des piles s'écroulent, en sursis de poubelle. Découvre par surprise des mandalas d'autrefois, ceux d'un Morris ou d'un Pistoletto contemporains. Circulation hypnotique des yeux, d'une icône à l'autre. Un mot, un visage, des foules, hommes cagoulés, femmes voilées, enfants en larmes, armes, caméras, présidents sur canapé, retraités, sacs en plastique, fouilles, vaches, meutriers présumés, cohortes, banderoles, cosmonautes, campagnes inondées, décombres, villes, détritus, spirales d'ADN, danseurs. Défilent pêle-mêle au fil des colonnes*.
Fièvre, vertige. Sonnerie. L'oreille collée au téléphone, laisse libre cours au tracé sismographique du bic. Il enregistre en crypté les informations pléthoriques dont finalement, au bout du compte, perdu, noyé, tu ne sais que faire...
*Charles Baudelaire, in Oeuvres Complètes (Pléïade, Gallimard), tome II, p.581, à propos de l'exposition universelle:"Je laisse de côté la question de savoir si, délicatisant l'humanité en proportion des jouissances nouvelles qu'il lui apporte, le progrès indéfini ne serait pas sa plus ingénieuse et sa plus cruelle torture; si, procédant par une opiniâtre négation de lui-même, il ne serait pas un mode de suicide incessamment renouvelé, et si, enfermé dans le cercle de feu de la logique divine, il ne ressemblerait pas au scorpion qui se perce lui-même avec sa terrible queue, cet éternel desideratum qui fait son éternel désespoir?"

7 février 2002, Edgar MORIN, interviewé par Thierry Ardisson sur Paris Première: "Tout ce qui ne se régénère pas dégénère."

Bas et autres fétiches, de Miklos Szentkuthy, "soulignage" in page 91 de "Vers l'unique métaphore", mis en ligne18 février 2002 "... On va chez le marchand de bas, mais pas un moment on ne perçoit combien dans le bas se trouvent unis l'érotisme élémentaire et la métaphore abstraite, la courbure biologique (la jambe!) et la forme mathématique (les carrés de la résille!), c'est-à-dire les deux plus grands mystères de la vie: étourdissement amoureux et mathématique frénétique, qui tous deux fuient Dieu aveuglément. (...) C'est en cela, tout simplement, que l'artiste diffère du commun des mortels: alors que le bourgeois prend Dieu, les bas, les élections, pour autre chose que ce qu'ils sont en réalité, l'artiste, lui, prend tout simplement Dieu pour Dieu, un bas pour un bas."

Lettre morte, extrait, Patrick Curran 21 février 2002. A propos du regard je reste subjugué par l ' "onde porteuse" qu'il constitue dans le film "la ligne rouge", de part et d'autre d'une crête où s'affrontent
autant d'hommes perdus dans la guerre. Je souhaiterais que notre propre regard relie, avec la même esthétique, ceux qui, le 11 Septembre, sacrifient leur vie dans l'avion pour administrer un message et ceux qui, en face, la perdent pour le réceptionner, eux aussi par procuration. Mais la lettre, malheureusement est "poste restante", et elle a été calcinée par celui qui ne souhaite pas la lire.
Du champ!, de May Livory 7 Mars 2002 suite à Turbulence du 23 Février d'Isabelle Dormion (voir lien en bas de page) Merci, hallucinée de retour, pour l'image d'ailleurs! Rebutés d'art "contemporain", ce saucissonnage machinique prétentieux auquel on assiste impuissant, reproduction infinie d'ersatz, d'altérités ennemies, d'autoportraits hypnotiques, de performances-spectacles à transes technologiques, de plagiats d'extases porno-graphées... "éternels retours", que ce soit du même bidet ou du surhomme Duchamp... manège centripète avec en orbite ces fragments de déjà vu puérilisés, ces menus morceaux de "réel" disposés en tas, ces portions individuelles copiées-collées, ces bouts d'ego kaléïdoscopés, séparés, recadrés, recolorisés, rétrécis sous vide.
Stop! Pomme Q.
Quel contraste, cet instant relié, vaste, suspendu sans référence, détaillé dans l'infiniment petit, ça donne de l'air, ça prend du champ.

couples, somewhere over the rainbow, air jazzé par deux engins à vent, à bouche et à mains, dans le métro, May Livory 23 Mars 2002
accroche1, (image: instruments de musique, fond chaud et couleurs épicées) "L'Orient de mon père est aussi magique que l'Orient de mon petit frère".
accroche 2, (image: boucles d'oreilles ciselées en gros plan, fond rouge) "L'Orient de ma mère est aussi précieux que l'Orient de ma petite soeur".
base line commune aux 2 affiches pour une radio: "Le lien entre l'Orient et l'Occident."

accroche, (image: radiographie d'un soutien-gorge, tons bleutés) "Parce qu'il ne vous en coûtera rien, soyez attentive à l'avenir de vos seins."
base line: "Plus on fait pour la santé mieux vous vous portez. Prévenir. Conseiller. Faciliter. Financer."

accroche, (image: une nana la tête en bas, les jambes en l'air) "Gérer son argent devient facile".
(base line) "La banque d'un monde qui change".

accroche, (image: une voiture) "See the change".
(base line) "Xtreme life".*
*voir XXL: oversized, king size... ou X comme les films? (Quand la pub se met au teXto...)



compatible? Erri de Luca, soulignages dans Libération 23-24 Mars 02
"Pour ceux qui ont gravi les cîmes, voir les signes de la montée en altitude de la guerre est la preuve que la planète est en fièvre."
"Dieu n'est présent dans aucune guerre."
"Là où l'horizon est infini, le seul sentiment compatible avec la nature est l'amitié."

"
comment est-il encore possible de manger du rouge?" André Masson, soulignages du 28 Mars 2002, site internet @xé libre, citation relevée dans l'article sur l'exposition à l'Historial de la Grande Guerre de Péronne,.de la série de dessins "Massacres", faits suite aux horreurs vécues à la "Der des Der" ... "Je n'ai pas réussi à me désintoxiquer... Le film est là, on m'enterrera avec."
sans objet direct, Claude Chanaud, 30 Mars 2002
Je vous adresse cet E mail dans l'urgence d'un évident manque de raison qui me taquine l'hypothalamus depuis les froidures. Ce matin , madame Josette et votre serviteur ont refait le monde entre 9 h30 et l'instant de ce message. Puis nous avons évoqué votre imbriaquaise présence dans ce quartier au moment où, à la place des pâtes LA LUNE et des biscuits BRUN, on va enfin trouver des sacs Hermès dans les rayons de la Samaritaine et des barricots de Guerlain en tête de gondole. Ne vous rencontrant guère dans les boulanges stakanovistes de la rue saint Honoré ni chez les marchands de roudoudou assermentés des ruelles adjacentes, nous espérons qu'une manifestation lézardine à bardes incorporés viendra bientôt provoquer ce quartier à consensus mou à la façon d'un qui, sorti d'un nuage opportun, apportait aux bergers sémites des lois et des règles de vie gravées dans le marbre. C'était à peu près l'époque où des bergers bituriges inventaient le fromage de chèvre, ce qui explique pourquoi les berrichons satisfaits se reposent encore de cette très ancienne créativité.
Nous, ça va à peu près. Madame Josette suit des cours sur la philosophie grecque mais nous avons encore des incertitudes sur la vie éternelle.
Et ça nous mine.
vu de ma fenêtre , Katerine Louineau, 27 Avril 2002
Les artistes plasticiens étant comme d'habitude infoutus de faire entendre leur voix de façon autonome, divers bergers extérieurs se proposent comme chefs de file "naturels" pour mobiliser les artistes contre Le Pen:
* Si vous avez l'âme d'une brebis Chiraquienne, rejoignez l'initiative du président de Beaubourg Jean-Jacques Aillagon (qui fait campagne pour Chirac et qui est son probable futur sinistre de la culture)
* Si vous avez l'âme d'une brebis branchouille, rejoignez l'initiative du journaliste Jean-Max Collard des Inrocks et son petit troupeau autosatisfait.
* Si vous avez l'âme d'une brebis enseignante dévouée à son supérieur hiérarchique, rejoignez l'initiative du directeur d'Ecole d'Art Robert Fleck.
le charcutier-rêveur n'a pas peur, TIAN, mail 29 Avril 2002
alors il plante des petits arc-en-ciels* dans son jardin virtuel, histoire de colorier un pays qui sombre dans d'étranges ombres. Courage!
Ils ont... "pour plaire à la Brute
Digne vassal des démons
Insulté ce que nous aimons
Et flatté ce qui nous rebute!"

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal

*Nouveaux collages: biochimie des métamorphoses, et toujours le poème de la semaine: http://perso.wanadoo.fr/tian



je déteste... May Livory, 30 Avril 2002
... 1/ l'idée que nos fonctionnaires de la culture et leurs échotiers, qui entretiennent nos précarités d'artistes en labélisant et agitant comme marionnettes certain accumulateur d'objets industriels ou certaine dépeceuse de nounours "reconnus internationalement" et "porteurs de la lumière artistique française" (voir Libération du 28 avril) se prétendent in petto nos maîtres à penser du jour et de l'avenir en s'instaurant leaders d'un "vaste mouvement culturel spontané" qui n'est que le prolongement du consensus mou garant de la pérennité de leurs postes.
... 2/ le catalogue de l'exposition "La Peinture comme Crime, ou la part maudite de la modernité", organisée au Louvre fin 2001, tout en m'étonnant qu'il n'ait pas suscité le moindre tollé, la seule explication possible étant que personne ne l'ait lu à part moi!* Concocté et écrit exclusivement par le conservateur-commissaire d'exposition-critique lui-même, c'est un monument à la gloire de sa propre névrose, assénée sans nuance et injurieuse pour les artistes décrits, à longueur de paraphrases obsessionnelles, comme des êtres infantiles hantés par des fantasmes qu'ils ne maîtrisent pas. Heureusement, cet homme du verbe culturel dont le livre de chevet est la psychanalyse en quinze leçons, est là pour tout analyser, des actionnistes Viennois à Odilon Redon, en passant par Pollock (voir "dripping"), Klein ou Blake. On ne s'en doutait pas, mais ce sont tous des obsédés sexuels angoissés de la castration! Les oeuvres ne sont là qu'à titre d'illustration de ce propos mis en tartines à lire à longueur de murs dans l'exposition, et sous forme de dictionnaire dans ce catalogue où notre homme redéfinit les mots, retitre les oeuvres, et va jusqu'à trahir les quelques propos d'artistes cités, en retournant contre eux les contestations, dérisions, parodies et rituels décontexte-tués et recontextués par lui. Il ne prétend que les artistes ont perpétré le crime de confisquer l'imaginaire de la peinture durant des siècles que pour mieux les nier dans leur compétence et leur expertise à penser leur oeuvre et à manier des concepts. C'est de la prise en otage des idées, du vol (à commencer par le titre de l'expo) et de la trahison. Et ce, commis impunément sous label culturel irréprochable.

Ces deux exemples ne sont malheureusement que symptomatiques de l'air** du temps, qui a son origine comportementale bien en amont d'un quelconque sursaut tardif récupérateur de conscience politique, par le ton** culturel employé à longueur de textes critiques et d'articles de presse, mettant à la mode le déni agressif de l'autre, l'arrogance et la méchanceté.

*Comme j'en ai fait l'emplette (cher), je suis prête à partager mon investissement avec quiconque aura envie de le consulter gratuitement sur rendez-vous: mail à "la concierge" (en page d'accueil).
** si c'est l'air qui fait la chanson, il faut toutefois y mettre le ton, c'est de bon ton, surtout si c'est ton sur ton, tontaine et tonton...



tu causes... tu causes ... dit Laverdure, Thu, 9 May 2002 12:11:38 +0200. From "chanaud.claude" La bedelle graphomaniaque avait trouvé une lagène centagenaire et foramineuse en fouillonant dans un cinet champenois. "C'est certainellaid du rabiuxe pour une bockeuse engrisoyée ou une viellardesque japoniaiserie" me scrifouilla-t-elle en jargouillant, façon Huysmans. Je lui conseillai d'en sabirer avec Raymond Queneau ou d'interviouver un barde lézardé sarcastifleur. Scribomaniaquement vôtre. Alain Briak

solitaires et égarés, en suivant sur Arte d'un oeil coupable d'ensommeillement, un sujet qui parlait de la Pologne, noté ceci, et mis en ligne en différé le 15 Mai 2002 "... l'art est devenu une décoration de notre vie au lieu d'être en harmonie avec..." a dit une artiste Polonaise.
"Quand un esclave rencontre un homme libre, soit il le hait, soit il devient libre lui-même", et: "Tout s'imbrique et tout se sépare de tout" a dit Opalka.
l
e loft et les bleus votent aussi, si, si, si! Thu, 23 May 2002 20:00:40 +0100 From: Anne Gateau, extrait. Besoin de télé, nous? On a déjà cinq fenêtres ouvertes sur le petit monde de la place Léon Blum, côté cour et côté "jardin"... ça fait pas mal d'images à gérer, déjà. Vous rétorquez: oui d'accord, mais avez-vous le pouvoir d'appuyer sur un bouton comme nous, pour changer la vie du Loft? -Eh, non, difficile d'appuyer sur un bouton pour que d'un seul coup, d'un seul, toutes les bagnoles de la place s'arrêtent - son et odeur. Bon, nous n'allons pas nous plaindre : ces temps derniers, c'était un vrai luxe de calme et volupté, toutes ces belles manifs de quidam enfin liberé du carcan métallico plastico carbonique bagnolesque. Bon alors la télé, le loft, les bleus, la France quoi? C'est pourtant indispensable quand on a des enfants, non? Promis, on en achètera une quand nos enfants auront dix ans... pour ne pas les marginaliser trop : tous leurs copains du même âge ne ratent aucun épisode du Loft. C'est bien connu que le loft est aussi indispensable à la maturation sociale de nos chers bambins que l'apprentissage de l'écriture ou la classe verte. C'est une initiation à la vraie vie qui va leur tomber dessus bientôt, avec tous ses drames et ses prises de responsabilités: se concentrer pour savoir à qui donner sa procuration pour les élections législatives de juin, par exemple.
C'est comme pour les bleus. Ce n'est pas parce qu'on est un créatif du ballon rond, qu'on est incivique, voyons. D'accord, promis, nous investirons dans l'achat d'un écran télévisuel. Pour l'instant, nos enfants vont à l'école, regardent les nuages les avions les oiseaux, découvrent la planète quoi. C'est pour nous l'essentiel. Nous comptons bien d'ailleurs leur faire découvrir cette planète qui est la nôtre, d'abord à travers un hublot ou la fenêtre d'une maison, avant qu'ils ne la découvrent par le biais du petit écran (même géant)...
Alphonse Allais et Venais, Chanaud Claude Fri, 24 May 2002 14:18:13 +0200. Ci-dessous un poème d'Alphonse qui m'a fait rire vers 14 heures 10 :
"Tamerlan , conquérant farouche
Dans un combat fit vingt captifs
Il les fit empaler tout vifs
Malheur aux vaincus."

Rococo et ses frères, Elodie Imbeau, 5 Juin 2002 ... du travestissement au cinéma: du 5 au 26 juin 2002, l'association BRAQUAGE propose un cycle de films sur le travestissement en relation avec le numéro 8 de la revue Exploding, consacrée au cinéaste et performer américain Jack Smith, au Studio Galande. Après un départ en fanfare du mercredi 5 au samedi 8 juin, rendez-vous ensuite chaque mercredi de juin pour une double séance (film à 20h et 22h30 avec entracte animé) déclinant différents aspects du travestissement (+ une journée spéciale fête de la musique le vendredi 21 juin).
Baroque, qui est d'une irrégularité bizarre, style caractérisé par la liberté des formes et la profusion des ornements. Intemporellement, c'est à dire pouvant être reconnu à toutes les époques et dans tous les genres de création, le baroque est l'audacieux, le surprenant, le contrasté, ou l'incohérent. Il est, en principe du moins, le reflet dans les sensibilités et les expressions de périodes de transition, de difficultés internes, de remise en cause de valeurs traditionnelles, d'affleurement de tendances profondes, douloureuses parfois, inquiètes toujours.
Rococo, fait suite au baroque, construit sur "rocailles" avec un dédoublement péjoratif, vieilleries désuètes et quelque peu ridicules. En histoire de l'art rococo n'est plus péjoratif. Caractérisé par les coloris faux et la profusion d'accessoires. Kitsch .
de haut en bas... May Livory, 6 6 2002 ... C'est ainsi qu'on est jaugé, en casting, en loft, pour l'embauche comme pour la baise. Examen rapide du packaging, on s'assure du poil brillant et des dents blanches, on glisse sur les pectoraux, les bras, les mains, pas trop la peine, on longe la jambe, voir si elle a du ressort et on termine par les pompes juste pour vérifier si elles sont bien cirées. Le haut c'est la "partie noble"*. D'où on regarde le bas. Et le haut des bas doit rester au niveau du bas des hauts**. Mais si on oublie le bas, à quoi bon le haut? Voyons, c'est enfantin, le haut s'arrête à la ceinture, le bas ne fait qu'encaisser et digérer, n'inversons pas les rôles! (Le haut n'est là que pour avaler par devant ce que le bas pourrait prendre par derrière... mais ceci est une autre histoire comme dirait Conan le Barbare).

* Laurent Fabius, du haut du Puy de Dôme, raillant les célèbres propos de Jean-Pierre Raffarin: "Quand on parle de la France d'en bas, c'est qu'on la regarde d'en haut".
** "C'est dans les bas-fonds qu'on pousse les plus hauts cris" (proverbe Shukaba)

urgence, maman! May Livory, bribes entendues à l'Hôtel Dieu, 27-29 Juin 2002
- Pourquoi avez-vous pris tout ça? Vous vouliez mourir?
- Non. Heu. J'étais le maître du monde.
(...)
- Qu'est-ce que c'est que ça?
- Touchez pas, faut pas l'enlever, c'est de l'oxygène. Faut vous reposer. Faut rester tranquille. Laissez ça là, n'y touchez pas. Non, ne vous levez pas. Reposez-vous. On va vous aider. C'est pour vous soigner.
(...) - J'en veux pas, je veux pas de tout ça. Depuis quand je suis là? (...) Maman! Qu'est-ce que je fais ici? (...) Madame, aidez-moi à sortir d'ici. T'as une insuline? Quel âge vous me donnez? J'ai 18. Tout le monde est beau. Une garetteci? (...) Je veux une garetteci! J'avais un paquet, on me l'a pris, rendez-le moi. Je veux mes affaires. Pourquoi vous m'avez pris mes affaires? J'avais 40 euro dans ma chaussette. Où sont mes chaussettes? Je veux mes chaussettes! Je veux une garetteci!
- Bon, arrêtez de hurler! Voilà, juste une là-bas au bout du couloir, après vous revenez dans votre chambre et vous restez tranquille. Regardez, il y a un placard, là, c'est à vous ça, tout est là. Hein, c'est à vous ça?
(...) -Je veux pas de vos médicaments, je vous emmerde, je veux pas dormir. Noon! Maman! Beuh beuh beeeeeeuh...
- Bon, il a sa dose, il va dormir.
(une dame, fatiguée, les yeux rougis) - Je le cherche depuis hier soir. J'ai fait tous les commissariats et les hopitaux. Ils l'ont trouvé dans le coma. Chatelet. Faut que je me calme, je vais me faire traiter de mère castratrice. Il a crié? Il a été violent? Il dort, depuis combien de temps?
- Ouh! Ouh! Réveillez-vous, votre maman est là! ... Il en a encore pour un bon moment. Revenez après, le psychiatre veut vous voir.
(...)
- Je veux rentrer, filez-lui les cachetons, à ma mère, on s'en va. Je veux une garetteci. Je veux pas rester là. Je pète les plombs! Je pète les plombs! Laissez-moi, vous me faites mal. Les gars vous me tordez le bras. Promis je bouge plus! Promis! S'il vous plaît! Je me calme! Ouaaah! Lâchez-moi! Nooon, pas attaché! Pas attaché! Promis je me calme! Pas attaché! Noon! S'il vous plaît! Pas la piqûre! Pas la piqûre!
- T'as pas voulu les cachets...
- Vous êtes trop vaches, laissez-moi, je veux rentrer. Maman! Noooooon! Pas la camisole! S'il vous plaît pas la camisole! Beuh beuh euh uh hhhh.
- Vous en faites pas, madame, il va dormir. Tout va bien se passer.(...) On ne peut pas le garder ici. Signez là.
- Je n'ai pas confiance. Ils vont en faire un zombie.
- C'est mieux. On va l'emmener. Ils seront là dans une heure. Croyez-moi c'est la meilleure solution pour tout le monde.

(La belle Khadija sourit. Elle refait le lit.)

- J'suis seule avec des prostituées depuis que mon mari est mort. Y'a que des prostituées. Elles sont gentilles, serviables. Elles m'appellent Maman. Comme une famille. Comment ça va Maman? En passant comme ça. Elles entrent, on cause. Que des noirs et des arabes. Avant il venait des gens bien. Excusez, faut que je pète. Y'en a une, une belle femme, elle avait que des blancs, son ami l'a tuée, on sait pas pourquoi. (...) Je suis tombée. Elle m'a dit "Où tu vas Maman?" Le gars de l'ambulance il a dit "Elle revient, elle revient Maman".


temps volé lentement, noté par May Livory sur Arte, émission Metropolis, le 20 Juillet 2002. On montrait des photographies, de très grands formats obtenus par de très longs temps d'exposition sur de très grands papiers sensibles placés dans des appartements ou des conteneurs servant de chambre noire. "Observer le monde, pas agir. N'exercer aucune influence," dit l'auteur de ces photographies, Vera Lutter. Elle dit encore: "Tout ce qui est rapide disparaît".

Arche de Noé, Patrick Curran, 13 Août 2002 Le coeur de mes vacances aura été une immersion dans la statuaire de Bretagne (...), y compris les somptueuses roches d'Huelgoat, aucunement "brutes" puisqu'il aura fallu des millénaires pour en sculpter le gigantisme. Chemin faisant j'ai trouvé et confondu un temps un Saint Tremeur avec Saint Denis. Sur le parvis (Carhaix) le Saint très corrodé en pierre blanche était encadré de deux autres saints également décapités: personne n'a la tête autrement que ventriloque et on ajuste l'orientation du regard et de la voix à bout de bras: comme certaines caméras. Des anges viennent cependant à la rescousse en déployant de petits bandeaux couverts d'inscriptions.
la fringale des uns fringue les autres, May Livory, 11 septembre 2002, suite au vernissage, musée de la Mode et du Costume, Palais Galliera, d'une expo regroupant un "vivier de jeunes créateurs", sous la houlette de Laurent Cotta, commissaire, et sous le titre "Mode à suivre".
"L'art c'est faire du beau avec du moche", et "Là, t'as l'air riche, mais de l'intérieur", de petites phrases relayées par les media pour la monstration d'un ensemble et d'une robe taillés à vif par les blanches mains d'Edith et Raphaël dans un tissu imprimé d'une photo: femme et enfant faméliques en train de crever de faim quelque part en Afrique. Décidément la frontière entre civilisation et barbarie, entre riches et pauvres, entre beau et moche, n'est qu'une question de point de vue et d'images, même quand on parle chiffon au musée en faisant du vieux avec du jeûne.
Qui fait le beau, qui est le moche? Achetez pour crâner, c'est un acte d'une modernité absolue, bonus, les quelques euro de la vente iront à un organisme comtre la faim, promis juré, B.A garantie, bifidus actif de la digestion morale facile.

Pourquoi pas alors, avec l'art consommé du morphing stylistique qu'ont si bien intégré nos chères têtes blondes technoïdes, faire du riche avec du pauvre, du bonheur avec le malheur, de l'art avec du cochon? Lancer, estampillée musée, pour la rentrée, LA collection complète: des hommes qui tombent des twin towers le11 septembre 2001 en motif placé sur des chemises fil à fil, des manteaux arborant à fond perdu un choix de clichés de napalmés du Vietnam sur fond vert, des caracos avec des victimes des camps nazis sur fond de rayures noir et blanc, des tee-shirts imprimés d'enfants palestiniens kamikazes, des sarouels sérigraphiés sur cachemire de vues des charniers de Srebrenica, des foulards ornés en frise des morts Afghans en containers dans des tons sable et rocher de saison?
Avons-nous raté l'éducation du goût de nos bambins créatifs pour qu'ils amalgament sans nuance le kitsch (mauvais goût avec humour baroque), le trash (mauvais goût sanglant, gore, sex, hard) avec l'indécence? Il n'y a donc personne pour dire que le roi est nu et sa pudeur contestable?
"après l'histoire" de In Fact / Genealogic, Eric Périer, 14 sept 2002 L'exposition consacrée à certains squats, au Palais de Tokyo-Site de création contemporaine, à laquelle In Fact/Genealogic ne participe pas est ouverte de midi à minuit. Né d'un mauvais amour excluant son propre objet cet événement perpétuera la situation qu'il prétend dénoncer. Les artistes squatteurs resteront à la case "paumé" avant que Louise Bourgeois ne réinvestisse du haut de son bureau d'étude un espace facile à prendre, celui là. En attendant, pour un climax décalé et poétique vous êtes conviés vendredi 4 Octobre, à l'ouverture du 2e étage... si la préfecture de police et le nouveau ministère de la culture le permettent. Les expositions au rez-de-chaussée, premier, puis au second étage seront visibles sur rdv le mercredi, Jeudi et Vendredi de minuit à 3 heures du matin, l'ensemble étant intitulé "après l'histoire". In fact 52/Genealogic 51 rue de Châteaudun Paris 9 (06 13 35 93 49)
petite phrase, entendue en zappant le 28 septembre 2002: "le pinceau ira jusqu'à la racine des choses", Zao Wou Ki.
ah graff-moi, Framboise, mail 2 Octobre 2002 Ce matin, rien ne va. Il y a des matins comme ça! Mais il faut rendre notre cher service à l'état sinon Léo n'aura pas la dernière cassette de Monsieur sait tout. Alors pas d'autre alternative, en ces temps d'agressives visions urbaines. Je me dirige à pas de géant vers la gare du RER. Le train de la ligne C m'y attendra ou pas. Ceci n'est juste qu'une question de saison. Eh oui, parce qu'il y a des saisons surtout pour les grèves et elles riment plutôt avec les chroniques et dérisoires décisions des poltrons qui nous gouvernent. Il est clair, qu'en hiver, les couleurs s'atténuent, deviennent mélancoliques. Le froid sec me saisit. Il est sept heures et quelques poussières de temps. Un décor de béton m'accompagne. Ses pas sont lourds et me pèsent. J'ai l'impression de ne plus être capable de gérer l'oppression grisâtre qui me prend d'assaut et me réduit au vulgaire condamné à subir la vision d'un monde où l'on se fiche bien de savoir comment les gens vivent l'entourage qui, d'une façon ou d'une autre, les amène à devenir des rentabilités.
La journée a passé son chemin sans rencontre ou discussion particulière, sans étonnement. Je sors du souterrain vieilli par l'indifférence et suintant la misère grandissante.
Des gens accélèrent plus encore le pas qui va les ramener dans leur foyer, certains ralentissent au contraire alors que deux ou trois personnes se sont arrêtées et même plantées là comme des bambous. J'image alors qu'une altercation, une rixe ou un accident a eu lieu. Non rien de tout cela! Pas d'effusion de sang ou de mots acides. Rien d'audible pour le moment.
Non, rien d'audible pour le moment. Ce soir est un soir qui, comme par enchantement, devient magique voire surréel. Une toile wagnérienne s'est enfuie d'un atelier et est venue se poser comme un filtre sur le long mur malade qui ce matin me donnait la nausée. Peut-être suis-je légèrement fatiguée? Cependant un oiseau aux dimensions monstrueuses prend son envol à quelques mètres de moi. Ce doit être un de ces carnassiers préhistoriques dont je ne connais le nom et qui me laisse sans voix. Une scène se déroule à l'horizontale sur des centaines de mètres de couleurs toutes plus réelles les unes que les autres. Une dizaine d'heures s'est écoulée et a laissé sur le mur un moment de la vie ou la vie d'un moment tout en subtilités et couleurs que chacun va savoir voir à son goût.
Une femme s'arrête près de moi et me demande ce qu'il se passe. Elle n'est pas très grande et s'imagine que ce que j'observe depuis plus d'un quart d'heure, est peut-être le corps d'un Jean-Peux-Plus qui aurait décidé de prendre les formes chaudes et électrifiées des rails corrosifs.
- «Mais qui a fait ça?» demande-t-elle, la voix enjouée.
- «Ah! Enfin quelqu'un qui s'interroge! C'est chouette! Eh bien! Je vous dirais que ceux qui mettent de la couleur là et ailleurs veulent et tentent avec passion de faire passer un message dans ce monde où la communication n'est axée que sur la prolifération de publicités poussant l'homme à croire qu'il n'existe que parce qu'il achète. Mais, sachez que le graff... »
- «Quelle bavarde vous êtes, je ne peux même pas regarder ce nouveau monde tranquillement!»
- «Ce nouveau monde! Ouais! C'est ça quand
la réalité dépasse la fiction»
Je laissai la petite quinquagénaire se noyer dans le silence de l'observation. Elle venait, semble-t-il, de découvrir un langage adapté à ce qu'elle attendait d'une représentation picturale. La fresque l'absorbait de plus en plus. Je me retournai. Elle avait disparu.
Aujourd'hui, elle reste graffée dans ma mémoire.
brève de jet, noté au hasard d'une interview télévisée: "Je suis le fils du Printemps" J.P. Raffarin.
boutures & repentances, notes, May Livory, émission "culture et dépendances" animée par Frantz Olivier Gisbert sur FR3 22 Octobre 2002. "Tant de choses à portée de la main et si peu de choses dans les mains!" ... et: "C'est toujours pour oublier le meurtre qu'on invente le religieux," a dit René Girard. "Je crois qu'il faut laisser quelque chose sur la table avant de quitter la maison", a dit Hélie de Saint-Marc.
brève de jet, ou fringale de fringues... suite et faim? May Livory, 29 novembre 2002. Dans la série voir et revoir -voir plus haut- on ne s'en lasse pas!... Quand tombe la dernière feuille d'automne des bonnes intentions prêtes à porter, sur ceux qui n'ont plus rien à se mettre sur le dos (pas sous la dent) Modzik, gratuit de novembre 2002, publie en page 42, en illustration du titre "Agenda-Clubbing", la robe copiée-collée de mères et enfants africains faméliques. Portée cette fois par une personne de jet set, de chair et d'os. En légende on peut lire: "Soirée bohême à la coupole du Printemps".
gène in dit, soulignage May Livory 9 avril 2003, émission rétrospective sur Arte rediffusant une interview de Marguerite Duras, qui dit, à propos de son enfance au Vietnam:
"J'ai eu la grande chance d'être reléguée au rang d'indigène."
téléphagie, May Livory 18 juin 2003, nuit sur Paris Première, puis quelques jours plus tard, transmission en direct sur TF1 du concert de Johnny Halliday au Parc des Princes. Vu sans le vouloir le film "Irréversible", fin de soirée affalée, les amis partis, pas le courage d'aller dormir tout de suite. Tournis comme au manège, long travelling en spirale, vision nocturne, on est allongé quelque part d'où on voit tout ça, on se fait transporter, brinqueballer. Dans l'ambulance? Stupéfaction. C'est long. Vue d'avion. On descend. Rester. Voir jusqu'où ça va dans l'horreur. Bien filmé, esthétique et profond malaise. On comprend chemin faisant qu'on prend l'histoire à rebours. On assiste aux premières loges, impuissant, scotché, à des choses atroces, encore et encore, trop longuement jusqu'au dégoût, qui peuvent arriver à n'importe qui, et à des choses qui peuvent se passer chez n'importe qui et finir bien, ou mal, ce qui est le cas. Restent des images obsédantes qui ont un drôle de goût.

Lookée par Jean-Paul Gauthier, sous sa cape de cuir noir, l'idole des jeunes descend lentement vers le parterre de ses fans extasiés qui brandissent des pancartes où on peut lire "bon anniversaire Johnny" ou "Johnny t'es le plus fort" ou "Johnny on t'aime". Tout le monde sait que Johnny prépare cela pour ses 60 ans depuis des mois sur la côte Ouest outre atlantique. Il est prêt, il touche terre, rejette sa cape, apparaît dans son habit de lumière, spencer et pantalon pattes d'eph' taille haute. Commence par "Que je t'aime". Cette chanson, ils la connaissent par coeur, comme toutes les autres dont ils mâcheront les mots en cadence sous des pluies d'artifice et des neiges de confetti. Ils prennent ça pour eux. On oublie le texte, enfin son sens véritable: il s'agit d'amour vache, limite viol, sado ou maso. Qu'importe, du moment qu'on parle d'amour... Des mots simples, proférés à grand spectacle. "Qu'est-ce qu'elle a ma gueule?" C'est pour eux aussi, ça. Combien sont-ils? 50 ou 60 000 gueules? Ils gueulent pour Johnny, d'une seule voix qui monte comme la marée. Il leur donne les mots comme des chewing-gums, qu'ils prennent et reprennent comme des mantras. La transe monte. Tout est parfait, réglé au métronome, les choristes se déhanchent au bon moment, les solos de guitare sont sublimes, les cuivres étincelants, le piano cristallin, les cadrages adéquats. Au final, éjaculation géante avec feu mis tous azimuts sur l'ovoïde du Parc des Princes vu d'avion. Trop de tout. Combien de caméras? Régie d'enfer, tout ça formidable, démesuré, parfait. Rien à redire. Pourtant, reste un drôle de goût.

La nuit dernière, j'ai vomi sans raison. Vomi les images.


Vietnam Paradiso, Blick. Film documentaire (+-60min)*, Vietnam Paradiso est un journal intime. L'histoire: Julien est né à Paris. Sa mère, elle, est née à Hanoï et sa grand-mère est petite fille de métisse. Bien que très lointaines, Julien, à 20 ans, se sent tout à coup envahi par un besoin irrépressible de renouer avec ses origines maternelles. Poussé par l'amour du cinéma, il monte un cinéma ambulant au Vietnam avec une petite équipe. Ils parcourront le Vietnam du Sud au Nord pour organiser des projections et des ateliers de réalisation de films d'animation dans les orphelinats.
*Sélection officielle Festival International du documentaire de création de La Rochelle. Sélection Fipatel 2002, Biarritz, diffusé sur les chaînes hertziennes suisses et vietnamiennes mais encore inédit à la TV française.
Dernières représentations les 24, 25, juin à 18H30 et 21H au Barbizon.
carte blanche pour Télétolbiac samedi 28 juin cinéma en plein air 22H30 sur le parvis de mairie du 13e place d'Italie. Ksos, l'émission de tous les K, les SOS et ceux qui osent, proposée par Blick. Best of de la saison 2002 / 2003 (30 minutes) avec des extraits des émissions:
- L'Etiquette du Commerce Equitable (avec les principaux acteurs du Commerce Equitable)
- Et Chuck créa sa voix-off de l'Amérique (sur l'expérience des télés associatives aux USA) - Quand le Gay Kitsch son Camp (sur la place des sexualités "plurielles" dans la République) - Et Pourtant il y a "vie" dans Yougoslavie (retour sur l'organisation de la spirale de la violence)
Les mutants Clans: vidéo clip réalisé dans le quartier Tolbiac, 3mn50.
Films expérimentaux: Bruist, 1 mn - K-ida, 1 mn
Films faits par les enfants, Atelier du conte animé: 5mn
Pass Pass la cam propose les courts-métrages, total 28mn: - La roue tourne
- Un Malien à Paris - Où sont les beaux mecs? - Pas d'porc - Histoire de regards - vidéo clip RAS
Vendredi 4 juillet "France Terre d'écueil" soirée sur les sans-papiers
. Spectacle lundi 7 juillet: travail d'impro plastico-musico-théâtrale d'une compagnie de Clamart qui se nomme «la squelette» et qui intervient dans l'installation en lumière noire actuellement au Barbizon. Depuis mardi 8 juillet en soutien aux intermitents du spectacle toutes les projections au Barbizon sont annulées. http://www.lebarbizon.org
Le Collectif des Amis de Tolbiac 141, rue de Tolbiac, 75013 Paris
fluxus intermittents, 3 Jul 2003 09:14:52 +0200, ego@ben-vautier.com
BEN SOUTIENT LES INTERMITTENTS PARCE QUE FLUXUS considère qu'un spectacle annulé est un spectacle réussi. ("même quand il ne se passe rien il se passe toujours quelque chose" John Cage.) (...)
FLUXUS considère qu'un discours de protestation sur une scène est une pièce de théâtre Fluxus, FLUXUS pense qu'enfin le spectateur seul dans sa chambre d'hôtel va pouvoir retrouver sa vie et se regarder vivre comme une vraie pièce, un vrai film. Bon Festival Fluxus à tous! Ben
PS: La contradiction est Fluxus donc ne ratez pas les 12, 13, 14 Septembre à Nice le Festival Fluxus au Mamac et au théâtre de Nice et autres lieux.
info pour les petites entreprises et les associations, News Letter du Val de Marne, mail 16 Jul 2003. Un projet d'amendement de la loi de finances pour 2004 pourrait révolutionner les relations entre les petites entreprises et les associations et engendrer de multiples coopérations financières. S'appuyant sur une proposition de loi défendue par le député Laurent Hénart et votée à l'unanimité par la commission des finances début avril 2003, l'écrivain Alexandre Jardin suggère de permettre à toute entreprise qui donnera 100 euros à une association d'intérêt général de bénéficier d'une économie d'impôts de 90 euros. Cette mesure a reçu le soutien de l'ensemble des titres de la presse hebdomadaire régionale (PHR) afin de dynamiser l'alliance de proximité entreprises-associations. Les 250 titres de PHR répartis sur l'ensemble du territoire français (7 134 000 lecteurs, source Ipsos) se sont même engagés dans une vaste opération de lobbying auprès des parlementaires pour qu'ils soient les vecteurs de cette révolution associative. (hebdomadaire Val de Marne Infos 01 48 93 79 94)
arrêtons les rumeurs diffamatoires, Fred Alemany, 21 Jul 2003
Selon J. Peyrat (Nice Matin, mardi 24 juin 2003 ), "ce qui était à l'origine un espace de squat artistique ouvert sur le quartier pour y développer des activités d'animation «a été l'objet peu à peu de dérives. Aux animateurs d'il y a quatre ans, comme le collectif des diables bleus, quelques peu teintés d'angélisme, s'est peu à peu substituée une véritable faune de casseurs, de voleurs, de revendeurs de drogues ... bref de délinquants de tout ordre et de toute nature". (...) Encore une fois, FARE (Fédération Art / Recherche / Education) se voit dans l'obligation de réagir aux propos diffamatoires de Nice-matin et de M. Peyrat, créant volontairement auprès du public niçois un
amalgame dangereux entre artistes, squatters, dealers et voleurs, imputant aux artistes toutes les nuisances existant sur ce site, ne faisant pas de distinction entre les différents bâtiments. Rappelons que le bâtiment à l'horloge, propriété de l'armée, est désaffecté et effectivement squatté, alors que nous avions proposé un projet artistique sur ce bâtiment qui a été refusé. Nous rappelons que les bâtiments de la Brèche et des Diables Bleus ont fait l'objet d'un bail par l'université et que les artistes et compagnies de théâtre installés sont soutenus par les différentes collectivités (Conseil général, Drac, Région) y compris la ville de Nice. Plusieurs compagnies de théâtre font depuis plusieurs années des co-productions avec le théâtre national de Nice. D'ailleurs ces lieux servent de lieux de répétition, le théâtre de Nice ayant lui-même des problèmes de locaux. La plupart des artistes sur ce site sont des acteurs culturels reconnus de la région Paca (interventions dans les écoles, les hôpitaux, sur les quartiers).
Le collectif des Diables Bleus propose des activités culturelles et artistiques et un espace convivial de rencontres et d'échanges entre les acteurs associatifs et les habitants du quartier. Portes ouvertes Samedi 26 juillet 2003, apéro d'accueil à 11h, repas de quartier 12h, débat 15h, visite expositions et bâtiment jusqu'à 19h. Entrée par le pôle universitaire St Jean d'Angély, fond du parking, derrière les arbres. http://www.diablesbleus.org
à tort comme à raison ? 2 Aug 2003 10:09:24 +0200, Patrick.Curran
J'ai été frappé, à l'occasion du festival d'Annaba en Algérie, d'entendre un art vocal et une musique pré-musulmans, selon mon écoute. Les forces "païennes" y étaient encore puissamment à l'oeuvre. L'art a préservé des iconoclastes cette archéo-mémoire dont l'Islam, à tort comme à raison (?), se défie. Des petites filles qui dansaient ce soir-là ont été ramenées par certaines de leurs mères voilées -qui ne s'y trompaient pas- loin de ces transes d'outre-temps mais encore à portée d'oreille...
NEWS LETTER FLUXUS N° 4, Ben, (extrait), 11 Aug 2003
FLUXUS FESTIVAL 1963 - 2003, Nice 12, 13, 14, 15 septembre
Les abrutis ne voient le beau que dans les belles choses (Arthur Cravan)
Il faudrait arriver à utiliser notre expérience quelle qu'elle soit (John Cage)
Fluxus, c'est celui qui le dit qui l'est (Alain Gibertie)
Si je rate tant pis c'est que j'avais rien dans le ventre (Eric Satie)
Errare humanum, fluare divinum est (Henry Martin)
Tout grand artiste a le sens de la provocation (Arthur Cravan)
Tout art d'avant-garde est plutôt une investigation philosophique, une recherche de vérités qu'une activité purement esthétique (Allan Kaprow)
Qu'est ce qu'un happening? Assumer un acte qui s'accomplit dans la vie quotidienne, habituelle, distraitement presque sans s'en apercevoir, comme un acte signifiant (Giuseppe Chiari)
Tout Fluxus est une bande d'enfants gâtés (Nam June Paik)
Yes, Fluxus will end up in the same trap, like Dada did, or Cubism, or any of them (Georges Brecht)
La fonction première de mon art me semble être l'expression d'une signification maximum pour une image minimum. (George Brecht)
Que faites-vous? A quoi pensez vous? Faites autre chose. Pensez à autre chose (Robert Filliou)
POUR APPRENDRE CE QU'EST FLUXUS selon Ben http://www.fluxus-ben.com
Barbizon suite... après un arrêt en soutien des intermittents du spectacle, les projections reprennent (29 08 03) en attendant les consignes du mouvement: Le Barbizon, 141 rue de Tolbiac 75013 Paris
http://www.lebarbizon.org
L'art don, May Livory, édito du hors-série de Journal d'un Jour:
Le Petit L'Artdon illustré, publié à l'occasion des Premières Rencontres Nationales d'Artistes plasticiens, Grande Halle de La Villette 17-20 septembre 2003
Le don de l'art
Comme on le sait depuis le premier dessin de petit bonhomme assis sur une pomme offert à grand-père pour son anniversaire, l'art est un
don et il est objet de don.
Un
don généreux de dame nature qui, comme une bonne fée s'est penchée sur le berceau. Un don reconnu très tôt. Un don à rendre jaloux les petits camarades d'école qu'il a fallu payer de dessins, peintures, modelages divers et variés pour les amadouer. Quel artiste ne s'est pas entendu dire : "toi qui es doué, fais-moi ci, dessine-moi un mouton, fais-moi ça, allez, ça te prendra cinq minutes, c'est rien pour toi!" Qui a pu résister au chantage de ces jeunes exploiteurs, feignants, forts en maths ou en gymnastique? Faire une carte de géographie pour une bonne note usurpée, un Mickey ou un dragon pour les murs d'une chambre au papier peint douteux, afin d'éviter les coups de pieds à la récré, les vêtements déchirés, le cartable rempli d'immondices, les pneus de vélo crevés, ou seulement pour être tranquille: c'est le premier marché de l'art que l'on connaît.
Le
don, ce nest pas une sinécure. Quelquefois, il s'avère utile et flatteur, séduisant même, mais le plus souvent, dans la vie de tous les jours, disons sociale, il peut s'avérer encombrant et disqualifiant. Le don appelle le chantage. Alors, cachons-le. On résiste un moment mais le don vous rattrappe au galop et vend la mèche. "C'est toi qui as fait ça? Ben dis-donc! Tu devrais le montrer à Machin, exposer chez Truc, tu sais que tu peux vendre cher? Bon je dis ça, je ne peux pas acheter, tu connais ma situation, mais donne-le moi, je te ferai de la publicité, je connais beaucoup de monde" La constatation du don réclame le don comme un . Exposer, c'est autre chose, et vouloir vendre son art est presque indécent, il y a des endroits pour ça! Mais les places sont chères. Consternation.

Faire de l'art c'est accepter la responsabilité du don. Vivre de l'art c'est accepter de transformer le don en produit: ce n'est que reconnu comme tel que l'art peut se montrer et se vendre. Emballer le don en portions sous le blister culturel adéquat permet de lui accorder un prix, un label, une reconnaissance, un droit d'exposition.
Mais alors comment rendre au centuple ce qu'on a reçu, faire vivre son art malgré tout? Comment, presque en s'excusant, faisant de l'animation culturelle, amusant la galerie avec un trait incisif métamorphosé en talent de société, faisant l'artiste, le bouffon, le zouave, le zazou, comment, suivant la tendance, étant de tous les cercles, faisant tout ce qu'il faut pour transmuter son art en argent, peut-on se garder de tomber racorni dans son nombril?

Le don résiste-t-il à ces compromis, ces bassesses, que nous perpétrons chaque jour en nous berçant de bonnes excuses pour ne pas penser, ne pas travailler, ne pas réfléchir, critiquer, voir ce qui se joue, ne pas s'engager dans le débat d'idées, ne pas mettre les enfants au courant, ne pas prendre ses responsabilités sur le terrain, tout ça pour se cacher que finalement, on est en train de fuir l'art, d'en repousser l'exigence, pourtant si profondément ancrée en nous, de clairvoyance, de provocation, de subversion, de liberté, de générosité?


Suite à "Violence et réalité" d'Isabelle Dormion, Turbulence du 17 novembre2003, May Livory, 20 novembre 2003. Je repense à ces choses bizarrement délectables à situer entre la joie dûe au consumérisme profiteur du meilleur prix au supermarché et celle d'avoir bien perdu son temps en loisirs idiots, simples, vrais, pas chers, badaud parmi les badauds. L'entre-deux de ces joies-là n'est possible qu'à la condition de n'être pas 'nouveau célibataire' pourvu-revenu-de-tout.

Le(la) solitaire branché(e), nouveau (pseudo) dandy malthusien(ne) en diable, réclame le luxe, non l'ascèse: il(elle) achète, il(elle) ne bricole pas; il(elle) ne lave pas, il(elle) met au nettoyage; il(elle) n'invite pas à la maison mais à la cantine, petit resto d'initiés, plats de pauvre en échantillons, on paie son écot, on en laisse la moitié, on écrase son mégot dedans avec désinvolture; il(elle) ne répare ni ne recycle, mais jette; il(elle) gâche plutôt que de partager ou donner. Sa justification réside dans un égoïsme malin et revendiqué, le dégoût affiché des enfants (des vieux, des chiens, des chats...), du faire soi-même, de la main à la pâte, de l'amour, de l'implication auprès d'autrui, bref, de tout ce qui ne donne pas de cette sorte de célibat lourd, vécu dans la souffrance de l'identité, monacal, tout d'apparence et de distance, une image de truc chic, intelligent, artistique, littéraire, contemporain, luxueux et supérieur.

Vus de cette tour d'ivoire, les "normaux", ceux qui font, produisent, usinent, cousent, ceux qui procréent, élèvent des enfants, vivent en famille, sont évidemment des bas-de-classe, incapables de se retenir de baiser comme des lapins, évidemment dans la position du missionnaire, se reproduisant sans imagination, évidemment sans fantasmes ni vie sexuelle intéressante*, bordéliques, ne lisant jamais, vivant en horde devant la télé, adeptes du sac plastique, trimballant des poussettes, des chariots, des marmites. Bêtes, moches, poilus, pleins de mamelles**, de ventres, entassés dans les voitures dominicales, puant le lait, la bière, cuculs, bruyants, riant pour rien, bon public, "ravis de la crèche"***, incapables de 'goûter' un bon vin, de 'ressentir' le beau, de parler d'art, d'éprouver un sentiment délicat, beauf, carrefour, en short, naïfs, barbares, feu d'artifice, vulgaires, interville, miss France, castorama, catch, football, mariage, barbecue merguez, camping, toile cirée, plage à Trifouillis les oies et pétanque.

Que faire? Ils ont un peu raison, même si on n'approuve pas, au fond, on est un peu atteints aussi de dandysme... mais il n'est point nécessaire d'être dandy malthusien, ancien potache nostalgique des grands dortoirs pleins d'adolescents impubères** ou encombré de son être au point de ne vivre que pour se raconter sa propre histoire en devenant célèbre avec****, pour savoir ce que c'est que la futilité et la manier avec dextérité.
Et la jubilation dans tout ça?

*contrairement à Catherine M.
**Michel Tournier, "Les Météores"
***Pierre Jourde qualifiant Christian Bobin in "La Littérature sans estomac"
****"M'as-tu vue", Sophie Calle à Beaubourg depuis le
19 novembre -soirée de vernissage tout parisiesque où devoir être vu, et, reconnaissable entre mille, dévisager à l'aise un anonymat de très bon aloi. Escouade officielle menée d'un bon pas par Monsieur Aillagon, avec pour satellite Madame Pompidou, très classe et attentive, bien qu'avec un air de se demander "mais qu'est-ce que je fais là?" Surtout lorsque deux intermittents du spectacle, sur un ton assez bon enfant, interpellèrent notre ministre sur des promesses et autres effets de manches dont il se lava tranquillement sur le dos de l'Unedic et des syndicats. Violence des appariteurs se saisissant des deux importuns pour arracher leur maigre banderole, à peine brandie. Dans cette grande pièce muséale aux murs garnis de 84 panneaux de toile de lin sous verre, brodés mécaniquement de textes ressassant une histoire qui ne prend pas aux tripes, sous un même nombre de photos -dont une sur deux montre le même téléphone rouge (sous le même angle, sur ce plumard banal déjà vu sur le mur précédent)- Trop de pas grand chose à voir, à lire, à penser, rien à en dire, tout le monde est donc ravi d'un break, pierre bienvenue dans le jardin de cette indécence mondainement dispendieuse. Dix minutes de joute verbale polie, applaudissements sans frénésie et masques mutiques revenus dans la seconde suivante sur tous les visages. Absence remarquable de l'artiste dont l'implication, en robe de demoiselle d'honneur et sandales pointues hors saison, se bornait à biser dans la pièce contiguë ses connaissances, au milieu du ronron de conversations creuses, reprises avec soulagement, de caméras et de lits et colifichets de l'artiste exhibés. Près de là, les paroles encadrées, sur ce qu'ils pensaient être la beauté, d'aveugles dont on voyait en noir et blanc, encadrés aussi, les visages aux yeux creux- Mais cela ne nous regardait pas...


Pub culture 29 Nov 2003, de <lucisogorb@wanadoo.fr>, soulignage, Le Canard Enchaîné 19 novembre 2003, in "Débourrage de crâne" par Jean-Luc Porquet: "Ce n'était pas triste cette centaine de stations de métro parisiennes aux pubs barbouillées, taguées, détournées, constellées d'anti-slogans "La pub nuit à votre santé!", "Ce que tu possèdes finit par te posséder", etc... (...)
En France, le budget total dépensé pour la publicité équivaut à quoi, déjà? Ah oui : à six fois le budget du ministère de la Culture. Six fois." La revue "Casseurs de pub" (0472000982) appelle à une journée sans achat le 29 novembre.
Blanc sur lie, tout sourit, 13 décembre 2003, May Livory.
A Lille comme à Roubaix, Tourcoing, Bruxelles, Paris, Rome... on mise sur le blanc! Foin des gueules noires, des corons, de la nuit souterraine, du travail, du pétrole, des boulettes, du cirage, du coaltar, on blanchit tout dans la grande lessiveuse culturelle actionnée par des robots artistiques qui ont loupé les star gates pour rester sous la gouttière de nos villes pavées de bonnes intentions populistes. Mieux que les villes fleuries, les corsos et autres carnavals, après les villes Olympistes aux budgets colossaux, voici les villes Culturistes! Pour dorer le blason européen, rien de tel qu'une carte blanche pour nuit blanche, bal blanc, foule blanche servant d'écran de projection de festivités virtuelles, servies gratuitement comme la soupe populaire!
Epreuves d'artistes, 1er avril 2004, May Livory
Les preuves de l'art mettent cruellement l'artiste à l'épreuve. André François, assis avec sa femme, lumineux, neigeux, signait à Beaubourg le 17 mars, affiches, catalogues, édition spéciale du Nouvel Obs et réédition de "Larmes de crocodile"... larmes dérisoires, intense émotion, parmi une centaine d'oeuvres faites des restes de la dévoration par le feu de son atelier en 2002, bois calcinés faisant chevaux à croupes dodues, danseurs funambules de métal fondu sur ciels d'aquarelle, "bête d'Ecalgrain", racine de naufrage, le feu appelle l'eau, la grande, son apaisement salé de violence contenue. Culture sur brûlis, alchimie d'oeuvres portées au rouge et réduites à leur extrême cendre, aux côtés des petits pastels campagnards d'un été de fournaise caniculaire. Des photos de quelques unes des oeuvres disparues à jamais, ex-votos un peu idiots mis là pour preuve que c'était "un grand", et sur un grand cartel, une épitaphe à l'oeuvre défunte, par François Barré. Perte irrémédiable! Il aura fallu cette épreuve ultime et radicale pour que l'on porte aux nues, grâce à la mobilisation de ceux dont il a nourri l'imaginaire, un artiste de 90 ans, qui aurait mérité une grande exposition en ces lieux avant que l'oeuvre de sa vie parte en fumée, circonstance qui s'est révélée être une chance pour que cela ait lieu de son vivant.
(l'expo dure jusqu'au 7 juin)

Couturier, sculpteur, a subi, lui, l'épreuve d'un vernissage au Meurice le 25, parmi dorures, bergères, lambris chargés, vieux artistes un peu perdus, chanteur célèbre et chenu, Dina Vierny et collectionneurs esbaubis au champagne tout l'après-midi. Assis devant le beau film fait sur lui, qui passait en boucle sur un téléviseur, lui présentant son image devenue inaltérable, fatigué mais faisant bonne figure à ce défilé ininterrompu de gens qui voulaient à tout prix se rappeller à son bon souvenir, comme pour des condoléances: "c'est fini tout ça".

Hier, 31 mars, plongée en apnée dans les longs rouleaux chinois faits de brumes méditatives, de traits d'empilements, quinconces, écailles délavées au pinceau, lignes de crêtes pointillées de petits pins noirs, croupes posées sur un sol hypothétique de soie et de papier, architectures de pics suspendus, eaux de vides scintillants, morceaux de montagne posés sur des jardins, des mers de nuages, enserrant un espace scénique où se joue la pensée, tout en force et en apesanteur.
"Le saint, portant en lui la voie, répond aux êtres et aux choses et le sage apprécie leurs images en purifiant son coeur. Quant aux montagnes et aux rivières, ces intangibles, leur charme est spirituel" (Zong Bing, fin IVe-début Ve "Introduction à la peinture de paysage")


Poème comme ça, Mon, 9 Aug 2004 14:00:01 +0200 De <chanaud.claude@wanadoo.fr>
Perspectives
Fouillant dans son gourbi, l'ermite livide
Vit que son écuelle de semoule était vide
Et l'eau de sa source... tarie.
Alors s'adressant à la Vierge Marie
Et à bien d'autres saints du paradis,
Il allongea ses pauvres jambes ankylosées
Puis ressassa qu'au début des temps était le verbe
Mais que dans les lointains de son oued asséché
Il n'apercevait plus qu'un moulin à prières
Auprès d'un vieux char militaire.
Et ça le fit prodigieusement chier ...
[Newsletter Ben] NON JE NE VAIS PAS ME TAIRE Mon, 9 Aug 2004 14:35:06 +0200
De: Ben Vautier <ego@ben-vautier.com> (mini extraits de lamentation, plus serait trop)

(...) Non je vais pas me taire
On voit partout
Des sacs à main couverts d'écritures j'ai fait les premiers avec Oriane en 1980,
depuis ils m'ont copié partout.
C'est mon ego qui parle
C'est moi Ben
(...) Non je vais pas me taire
lu dans Nice matin (juillet) l'histoire du suicide d'une jeune fille
de 15-16 ans violée par 15 pompiers de Marseille.
C'était très dur.
Plus dur que le dernier roman de Le Dantec.
chou blanc, petite sentence, May Livory, 9 août 2004
Pour finir dans les choux, il faut d'abord les planter!
chou vert, plat de saison pour têtes blanches (voir lamentations ci-dessus) et nuit blanche (hé oui, rebelotte, le patrimoine grand ouvert, les lieux "insolites" introuvables et les "artistes animateurs" en gais lurons, May Livory, 11 octobre 2004
Pour finir l'hiver en potée, chou vert, chou blanc bien effeuillés!
Descendance
Anna m'écrit de Cracovie,
elle dit que le ciel est un fantasme vêtu de gris
malgré les nouveaux néons du capitalisme,
que les gens se prennent au sérieux,
qu'ils ont remplacé le bagout léger des rêves
par une lourdeur empressée.
Tout corps chargé d'illusions augmente son poids
lors de l'impact avec la réalité.
Elle aurait aimé que je sois avec elle,
Que nous aurions pu visiter les villages
de Nowe Riby et de Wisniowia s'ils existent encore
ou tant de Toméra et de Mucha on travaillé, sué,
été cravachés, roués, courbaturés sur ces milliers d'hectares
de champs de patates, se sont saôulés et ont copulé
tant et plus pour que je me retrouve ici,
à jurer comme le dernier des polaks au beau milieu
de nulle part de cette verdoyante vallée de Saône et Loire
contre cette BX d'occase,
encore en panne.
Bruno Toméra, 7 Novembre 2004

vu & entendu en différents lieux, May Livory, 12 novembre 2004
Pour finir une journée "de gardienne", hier, à La Loge de la Concierge, marathon à Paris Photo, au Carrousel du Louvre. Public d'initiés, people de vernissage au menton haut, men in black gardant l'accès de la mezzanine où les happy few s'empiffrent une coupe de champagne à la main, regard au balcon. Dans la foule, on entend "Quelle réussite! C'est formidable!". Lesquels sont les photographes, lesquels sont tenanciers de galerie, lesquels sont à proprement parler le public? Peut-on les aborder? Sont-ils abordables? Tout le monde semble harrassé, trop de monde, trop de choses à regarder, de femmes sur échasses de couleur, épaules nues, alanguies dans les stands ou surexitées dans les allées. Regard peu complice sur ces grands tirages modernes pleins de couleur et de perfection, plus que glacés, dont on se repose malgré soi sur le velouté des miniatures anciennes, si voluptueuses dans le grain, la texture, les nuances, et même l'imperfection, si touchantes, souvent, dans leur sujet, immédiatement perceptible. Quelques hybrides de reportage et de fiction, comme il y en a tant à présent, retiennent l'attention par leur forte ethnicité, d'autres obligent à lire la légende, sans quoi la représentation offerte manque son but. On s'éjecte éreinté rue de Rivoli, la fraîcheur du pavé nocturne, luisant, fait du bien.

Chez la concierge, aujourd'hui, public attentif, détailleur, venu, comme chaque jour, vérifier la légende colportée par Laurence Le Saux dans le guide Télérama, voire plus "si affinités" avec l'art. Oui, il y a bien eu une vraie concierge ici, 50 ans de vie, voilà l'emplacement de son lit, de son évier, de son casier à courrier, et l'étiquette en plastique pieusement conservée: "la concierge est dans les escaliers, revient de suite". Le fenestron par lequel elle surveillait la montée de l'escalier, le volet de bois ajustable au carreau de la porte derrière lequel elle se calfeutrait la nuit venue, la fenêtre d'où elle épiait la rue, les entrées, les sorties. Oui elle est partie en 93, hospitalisée par ses enfants le soir de Noël par ce qu'elle "s'était mise à manger du papier", oui l'art est à sa place en ce lieu si particulier. "Quelle imagination dans ces collages!", "quelle bonne idée le papier mâché", "moi aussi je fais des collages", "qu'est-ce que c'est une base line?", "merci, j'ai appris des choses, je regarderai la publicité différemment", "vous ne donnez pas des conférences?", "je peux prendre des photos, c'est notre enseignante qui nous envoie, étudiantes en architecture?", "je sors de Beaubourg, je peux m'asseoir?", "c'est calme chez vous, on peut
tourner les galettes?".
citation du jour
, Mon, 15 Nov 2004 09:09:10 +0100 De: lucisogorb <lucisogorb@wanadoo.fr>
"Savoir écouter, c'est posséder, outre le sien, le cerveau des autres." Léonard de Vinci
controverse des cavernes, May Livory, 9 décembre 2004
"Le doigt de l'enfant vaut le doigt du sage pour désigner la lune." proverbe Shukaba
L'aura, l'aura pas, May Livory, 6 janvier 2005
"Fève en galette des rois jamais ne germera." proverbe Shukaba
Hokusaï remake, May Livory, 9 janvier 2005
"S'il n'y a qu'une mer, chaque vague la recommence en y prenant source.
S'il n'y a qu'un savoir, chaque enfant le réinvente en y prenant goût.
S'il n'y a qu'une vie, chaque homme la meurt en y prenant part."
proverbe Shukaba
Indécence & indignité, May Livory, 29 janvier 2005, pour faire suite à 11 septembre 2002 ci-dessus, un extrait de Turbulences d'Isabelle Dormion du 23 janvier 2005 en soulignage:
"... Tout est humain. Tout ce qui est humain nous concerne. Ce qui est humainement admis est excusable. Ce qui est humain est répertorié. L'indignité est humaine. Elle est excusable. On peut excuser ce qu'il faut comprendre. On doit comprendre l'indignité. Il faut entendre l'indignité. Tout ce qui est dit peut être entendu. Tout ce qui est entendu doit être compris."
citation du jour Wed, 2 Feb 2005 07:41:34 +0100 De: lucisogorb <lucisogorb@wanadoo.fr>
"La violence est ce qui ne parle pas." Gilles Deleuze (Présentation de Sacher-Masoch)
Transféré par Laurent Rousseau, mis en ligne 24 fév 2005:
Manuel Vaz CC: vaz493@hotmail.com, zav35@hotmail.com
Subject: l'honneur perdu des femmes de ménage Date: Fri, 24 Dec 2004
: mail art project: ce projet d'art postal aborde la question du rôle de l'art dans la société capitaliste sénile, à partir de la coupure de presse suivante: " ENORME ERREUR - que celle commise par une femme de ménage à la Tate Gallery, l'un des principaux musées d'art de Londres, en Grande-Bretagne: elle a jeté un sac poubelle qui faisait partie d'une exposition! L'oeuvre signée de l'allemand Gustav Metzger, et datant de1960, contenait des morceaux de carton et des vieux journaux. L'artiste, aujourd'hui âgé de 78 ans, a remplacé le sac poubelle récuperé in extremis mais qu'il a jugé trop abîmé" (La presse parisienne 28/08/2004). Technique, format et supports libres, date limite: juin 2005
Une selection des travaux reçus sera publié par la revue Albatroz. Envoyez vos contributions à : ALBATROZ BP 404 75969 PARIS CEDEX 20 FRANCE

Une mousse au 2 et une pastille pour Victor
Thu,10 Mar 2005 15:26:47+0100 De: "chanaud.claude" <chanaud.claude@wanadoo.fr>

Oh Barde Lézardé qui viens de t'évader
d'une enveloppe d'homme, d'où vient donc que tu portes
comme un homme d'Eglise errant devant nos portes
cet habit noir, qui semble avec de l'ombre teint?
C'est, me répondit-il, que je me suis éteint
et lègue cette soutane aux Bardes Lézardés

Cette pastille qui pourrait s'appeller LE VILAIN LEGS est due à une éphémère collaboration avec Victor Hugo qui utilisa de semblables rimes en 1877 dans "LA LEGENDE DES SIECLES" dans un poème qui commençait par : "AUTREFOIS J'AI CONNU FERDOUSI DANS MYSORE / IL SEMBLAIT AVOIR PRIS UNE FLAMME A L'AURORE / ET TRAVERSAIT LA VILLE HABILLE D'ECARLATE..."
voir
pastillages poétiques


Film au MK2 Hautefeuille (metro St. Michel) la date: Sat, 2 Apr 2005 15:12:07 +0200 De:
Les Yes Men:
"Bonjour les français! Selon notre base de données, vous habitez en France. C'est pour ça nous vous informons que le film sur nos aventures, mystérieusement intitulé 'The Yes Men' (http://www.theyesmen.org/film/), est actuellement en salle à Paris, au MK2 Hautefeuille (métro St. Michel/ Odéon, tel. 08 92 69 84 84),
tous les jours13h30,15h40,17h30,19h40 sauf vendredi et 21h30 sauf vendredi
(http://www.mk2.com/new/films/Fichefilm.asp?ID=2608).
Il sort aussi en province; dès qu'on aura des infos plus précises on les mettra sur le site. Merci d'avoir lu jusqu'ici! Andy et Mike."
NB. un livre aussi vient de sortir, sur les Yes Men et leurs happennings politiques médiatisés parce que crédibles, canulars très bien ficelés et autres "corrections d'identité"*, et également une interview chez Karl Zéro dimanche dernier et un portrait de Andy en dernière de couv de Libération du 28 mars 2005.
(*"Se glisser dans le costume de ses cibles pour outrer leur discours et user des médias pour les ridiculiser", propos rapportés par Florent Latrive et Christian Losson.) site internet: theyesmen.org
5 5 5 5 5 5 Thu, 5 May 2005 05:55:04 +0200 De: Pip Chodorov <pip@re-voir.com>
Chers amis, il est 5h55 le 5/5/5. Ceci ne se reproduira plus pour six ans et demi, jusqu'à 11h11 le 11/11/11. -Pip
May Livory, 5 May 2005 15:12:07 +0200
Un 05 05 05, ça se pogne des cinq doigts! Cinq sur cinq, on se les serre. En cinq sept, on s'en sert. On met la main à la pâte, on partage le gâteau, on régale les cinq sens, on tient table ouverte. On tient le pinceau, la plume, la guitare, le luth, la flûte. On fabrique les outils du bonheur, on les met à sa main, on prête main forte, on transforme ce qu'on a sous la main.
Thu, 12 May 2005 23:17:18 +0200 De: "Thierry Wurtz" <thierrywurtz@voila.fr>
France Culture au Cinéma le Barbizon,
vendredi 20 mai, à partir de 18h, dans le cadre de l'émission "Travaux Publics", en direct et en public, Jean Lebrun donnera la parole au cinéma qui n'est pas à Cannes! Titre de l'émission :"Loin de Cannes, le Barbizon : les aventures d'un cinéma alternatif..." Avec des invités pour parler du monde du cinéma, à partir de 18h!
A la suite de l'émission, à 21h, du Slam avec Le Robert!
Du Slam encore, vendredi 13 mai, à 20h, par l'association Erdwin!
Les "Anti-pub" dans le cadre du Frap (Festival des Résistances Alternatives à Paris) seront au Barbizon, le samedi 14 mai, pour une projection-débat...
Dimanche 15 mai à partir de 17h, débat sur le traité Constitutionnel Européen avec le collectif "non de gauche" et projection de "L'Europe malTRAITÉe", un film de 30' de Suzanne Körösi et de Cécile Proust.
Des "Bloggers" de "Blogs et Cahuètes" le samedi 21mai à 20h.
Dimanche 22 mai Soirée courts-métrages Jeune Création 2005, sur une proposition de Laurent Quénéhen :
19h : Sélection de courts de la Brigade des Images
20h : Soirée Documentaires et Art Contemporain
Plus de détails sur notre site www.lebarbizon.org
CINEMA LE BARBIZON 141 rue de Tolbiac, 75013 Paris (Métro : Tolbiac, bus: 47, 62) Attention la station Tolbiac est en travaux jusqu'au 1er juillet!
A bientôt, Les Amis de Tolbiac
portrait de KEN JACOBS sur Arte, Tue, 17 May 2005 21:21:17 +0200 De: Pip Chodorov <pip@re-voir.com> mon plus récent documentaire passe demain dans Court-Circuit (Arte) : un portrait de Ken Jacobs. Bon visionnement, Pip Chodorov
Hébergement d'urgence en hôtel: une activité très lucrative, PARIS, 19 mai 2005 (AFP, lu sur le site batiweb.com) - Quelque 8.000 demandeurs d'asile ou déboutés sont hébergés quotidiennement, sur l'ensemble de la région parisienne, dans des hôtels vétustes et inadaptés, créant ainsi une activité très lucrative, selon un rapport remis au préfet de la Région Ile-de-France.
Publié sur le site internet de la préfecture, cet état des lieux, dont le quotidien Libération donne des extraits jeudi, avait été demandé en février 2004 aux Directions régionales des affaires sanitaires et sociales et de la concurrence, consommation et répression des fraudes. Il confirme le constat régulièrement dénoncé par les associations: la majorité des hôtels, non classés tourisme, plutôt anciens, en perte d'activité, offrent un accueil médiocre. Les chambres, souvent sur-occupées, sont dotées au minimum d'un lavabo, parfois de douches et WC. Les parties communes sont vétustes et peu entretenues. Certains occupants y résident depuis plus d'un an, dix dans certains cas, d'où une dégradation des chambres. Dans la nuit du 12 au 13 janvier 2004, l'enquête a recensé 8.655 personnes à l'hôtel sur l'Ile-de-France, dont 8.107 orientées par des associations parisiennes, notamment Samu social et CAFDA (centre d'accueil des familles demandeuses d'asile).
L'activité est très lucrative pour les hôtels.
Le revenu par chambre s'élève en moyenne, tout au long de l'année, à 48 euros par jour, contre 20 pour un hôtel de tourisme sans étoile.
L'excédent brut d'exploitation réalisé en moyenne par ces hôtels a été de 42,4% en 2003 contre 16,2% pour l'hôtellerie de tourisme. Le prix est de 17 euros par personne et par nuit pour les familles, 23 euros pour les personnes isolées, lorsque l'accueil est négocié par le Samu social, mais il peut s'élever à 30 euros pour d'autres associations. La tarification au nombre de personnes et non à la chambre favorise la sur-occupation.
Selon le rapport, un hôtelier qui s'est spécialisé dans ce type d'accueil se trouve, après quelques années, à la tête de 7 établissements de 20 à 40 chambres chacun.-

Qu'êtes-vous prêts à faire pour aider à temps? de Patrick Curran,1 Juin 2005: "On ne sait jamais par avance «qui aide(ra) qui".
Qui aide qui... à accoucher de sa douleur? May Livory, 2 juin 2005: Vu hier soir sur Canal, pas encore projeté en salle, le film sur "my country" de John Boorman où Juliette Binoche, interviewée en entrée, madonise en actrice journaliste (film dans le film, action dans l'action dans l'action), sur fond de post apartheid et de grands pardons collectifs auxquels on assiste entre des trajets en bus et des discussions en famille ou entre journalistes au bar de l'hôtel. Comme suite, le "vrai" reportage de sa soeur, en guise de "making of". De très belles figures d'hommes et femmes, la compassion à l'africaine (le bountou) expliquée, comme enseignée, la beauté du pays en toile de fond à la souffrance, la joie, la terre remuée rendant des corps, des os, qui met les âmes à nu... la joute entre la blanche afrikaner et le grand reporter noir américain aurait été beaucoup plus puissante sans cette bluette amoureuse qui met les acteurs dans un jeu de people sexy discutable. La trop grande présence de ces deux personnages et l'enquillage du film reportage-fiction et du reportage-making-of du film diluent dans la redondance et affaiblissent le sujet principal, grave et beau. L'esquisse, à base d'interviews des figurants locaux, qui brosse la réelle toile de fond du tournage, plus forte qu'une reconstitution devenue happening, laisse sur sa faim.

ainsi font, font, font, aller voir vite avant le 5 juin, les marionnettes en biennale internationale au parc de la Villette, Noisy le Sec, Cergy-Pontoise, Pantin et Aubervilliers depuis le 12 mai! Que des merveilles, de la force, de la beauté, de l'intelligence, des arts en symphonie d'imaginaire, films d'animation, univers plastiques modestes, luxuriants, "p'tites maisons", "fonds de tiroir", "Clasticages", "armoires sensibles", petites "baraques" habitées d'animalcules qu'on regarde du dessus, personnages ciselés, stylisés, absurdes, capables d'aborder avec une force inouïe les sujets les plus graves, difficiles, délicats à manipuler, ténus comme les fils de ces personnages virtuels qui forcent à un autre regard et dévoilent nos ressorts secrets autant que la poésie du monde! Ce soir, je vais voir Jean-Pierre Larroche, "artisan explorateur", manipuler des objets"A distance" au Théâtre de la Commune d'Aubervilliers. Il reste aussi quelques séances pour son spectacle Prolixe, sainte à la tête coupée en morceaux après une décollation, qui continua à parler mais dont on ne retrouvera jamais tous les morceaux. (Bérangère 01 48 33 95 23) Et tant d'autres encore... www.biam2005.com
Rune tirée (avec soin) à partager, Sat, 18 Jun 2005 08:35:08 +0000 (GMT) De: Patrick Curran. Contexte de la question: Les jours ne se ressemblent pas et lorsqu'un mur se dresse il comporte de précieuses informations à lire: qu'y a-t-il d'écrit dessus? L'image entraperçue correspond à la réversibilité de l'obstacle, qui "livre passage".
WYN JOIE: Joie dans le travail par la créativité, le don artistique ou manuel. Joie en amour par l'échange des sentiments et le plaisir physique. Un changement va se concrétiser si l'enthousiasme ne vous quitte pas. Conseil : Utilisez vos dons créatifs, votre intuition pour mener à bien un projet. Tout dépendra du plaisir que vous prendrez à agir.



La transe, médium fluide et opératoire, essai, par May livory, à la suite, la litanie de base lines, la terminologie et les billets de rumeur, septembre 2001-Juin 2002, publication édition Sortie Papier, Barde la lézarde

Turbulences, journal d'une 'indigène' d'Isabelle Dormion
Publication des Turbulences de septembre 2001 à juin 2002, édition
Sortie Papier, Barde la lézarde

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