Paroles d'indigènes
: billets
de rumeur
3 volets: litanie de base
lines, billets
de rumeur, terminologie
des rumeurs malignes
voir aussi le journal
d'une 'indigène' par Isabelle Dormion: Turbulences
Billets de rumeur:
mails reçus, brèves en petites coupures, soulignages
de presse... mots
en gras
décryptés sur place ou dans "Terminologie
des rumeurs malignes"
S.O.S. sauvegarde des âmes, Patrick Curran, extrait mis en ligne le16 septembre
2001...
au moment où ce sont les corps qui sont menacés...
Ce matin, ouvrant la télévision le "hasard
objectif" de l'heure me met en prise avec la spiritualité
de l'Islam. On y parle avec des mots justes de la Maslaha: la recherche de l'intérêt
général, le bien de l'Homme bien compris, avec
une méthodologie et une décision irréprochables.(...) On a demandé
des minutes de silence pour les innocents et ils méritaient
bien notre compassion, mais celle-ci ne peut pas s'arrêter
à mi-chemin: il est devenu nécessaire qu'avec le
réseau de nos liens et de nos cultures, le mot Maslaha
prononcé en premier en arabe, soit retrouvé dans
les autres langues et si par malheur il n'existe pas dans la
nôtre, qu'on l'invente à temps.
Adieu... Michael Barry, écrivain,
"soulignage" dans Libération du 18 septembre
2001, mis en ligne le 20 "Massoud, ta mort creuse un abîme de
vertige sous nos pieds (...) "J'aime surtout lire",
disais-tu.
Au cours de notre dernier dîner, quand tu es venu en Février
à Paris, tu as soudain interrompu nos considérations
politiques pour demander, à brûle-pourpoint, quel
poète français me procurait une émotion
vraiment égale à celle que lui faisaient ressentir
les vers persans de Hâfez. Je dis que je me nourrissais
de Mallarmé pour mieux traduire en français les
poètes de sa langue. "Ce n'est pas une réponse,
précise pourquoi!" Ton regard, fente de lumière
intense quand tu donnais tes ordres militaires, s'éclaircit
d'un rire."(...) (de l'article "Adieu Massoud, mon
ami", p. 25, L'événement)
Mille
et une nuits...
Taoufik ben Brik, écrivain et journaliste, 'soulignage'
dans Libération du 18 septembre 2001 (...) "Mille et
une nuits durant, ils ont parlé à Schahrayar. Mais
le grand roi ne voulait rien entendre. A mort la parole. Parlent
les armes, chantez pleureuses. On me dit de remballer mon orgue
de barbarie et mes grimaces de saltimbanque. Les temps ne sont
plus aux rires et à la satire. Pantin, rentre chez toi...
(...) Les clowns sont priés de faire la manche. Ils ne
sont plus sous les feux de la rampe. Et gare à celui qui
chahute. Il sera damné. Définitivement un cinglé.
Parlent les armes, chantez les pleureuses. Ben Laden l'Américain,
Bush le Saoudien, Le baiser mortel des frères siamois?
C'est ça la nouvelle attraction promise? Parlent les armes,
chahutez troubadours."
(extrait de l'article intitulé "le baiser mortel
des frères siamois", p. 26, L'événement,
une colonne sur le côté de l'article principal de
Thérèse Delpech, chercheur associée au CNRS.)
BUZZ... May Livory, mis en ligne lundi 1er
Octobre 2001, (quand passait l'interview consentie sur la
mode de cet hiver à Elodie Touchard sur RTL entre 5h et
8h30, et pour faire suite au vernissage de vendredi chez Agnès
B et à Culture Pub dimanche soir sur M6). L'épidémie
déjà pandémique de rumeurs malignes
s'envenime encore à l'approche de l'hiver: certains mots
vous raclent la gorge, le gargarisme est démodé,
trouvons vite un petit terme peps pour enrober fashion
des rumeurs dures à avaler! Pour faire mouche, pubons
pudique en base-line!
BUUUZZZZ! L'expression téléphone arabe ne peut
décemment plus avoir cours! Surtout à l'instant
de caler le poussiéreux teasing au ras du bitume
des addicts en multipliant les petits signes urbains autour
des lieux tendance où sera servie leur daube favorite.
Il suffit pour ça de sponsoriser (= fournir les armes
à) quelques jeunes artistes anonymes naïfs, ignorants,
et trop contents "d'en être". Se fondant parfaitement
dans la faune trendy junior, très réactifs,
ils se prendront facilement au jeu de la guérilla de l'art
en milieu urbain. BUUUZZZZ! dansez, joyeux vibrions! Petites
abeilles low tech du label-sous-le-manteau! Semez la graine
transgénique! Graffitez bitch partout! Petits insolents
lourdés de chez les grands couturiers, n'hésitez
pas, griffez vos noms propres, devenez locomotive
chez Taddaeus Ropac! Les aficionados seront au rendez-vous
pour votre mise en orbite, ils pin-upperont porno chic
dans vos faux vintages, vos tee-shirts gore à
même la peau!
Faux vrais innocents aux mains pleines... de quoi?
bottle
of red, bottle of white...
Billy Joel,
télé interview "actor's studio" sur Paris
Première nuit de vendredi à samedi 6 Octobre: "J'arrive à
un âge où la compétence m'excite"
Babel...Belba, Patrick
Curran, 6 septembre, extrait mis en ligne le 11 octobre
2001. Il
arrive que différents niveaux de réalité
glissent les uns vers les autres comme des calques et proposent
des superpositions elles aussi à plusieurs échelles
d'interprétation. En regardant à Montpellier le
mémorial constitué de dalles inclinées (avec
les langues commémoratives des ethnocides) et diversement
convergentes vers une sphère de bronze, je n'ai pu m'empêcher,
dans le contexte, de voir ces lignes d'inscription transformées
en marches et la sphère prendre les vastes proportions
d'un cénotaphe, différent par sa destination de
celui imaginé pour Newton. Et, par une sorte de "morphing",
ces orientations agréablement dissymétriques pouvaient
constituer, en se courbant et en s'invaginant comme il convient,
se constituer en une apyramide, l'antidote de Babel, cette incommunicabilité
linguistique entre les peuples n'étant, bien entendu,
qu'une métaphore de celle séparant les individus. L'architecte d'un tel édifice (encore virtuel)
me semblait devoir être Philippe Jaulmes, le projet des
"maisons de guérison" étant porté
à échelle du Continent Humain: un unique monument
aux vivants, le principe de vie commémoré par une
myriade d'édifices bénéfiques (bornes d'intercommunication
planétaire) remplaçant tous les monuments aux morts.
L'Unesco du troisième millénaire devrait être
rebâtie dans cet esprit.
too Goude, par Jean-Luc, écrit
dans le métro* station Montparnasse, vu et mis en ligne
le 1er décembre 2001
"Quand Ben écrit des conneries sur des affiches,
on le paie. Quand moi je m'exprime on m'efface. Jean-Luc"
(*à
la craie sur le fond noir de l'affiche où Laetita Casta,
déguisée en sapin de Noël, dit "J'ai
toujours envie d'aller aux Galeries Lafayette", voisine
avec l'affiche pour les surgelés "Envie d'Envie",
beau fond noir où figure, en blanc: "J'ai
envie d'avoir envie, Ben").
rendez-nous
la momie de maman!... réminiscence d'il y a 30 ans émise
par mégarde dans l'espace media de la nébuleuse
Nova, captée en infra par May Livory à travers
le télescope portatif vivant modèle Taddeï
de Paris Dernière, 21 novembre, mise en ligne après
décryptage, grille Libération du 23 novembre
("Tu vois ce que je veux dire", interview avec photo
de Jean-François Bizot*) et Nouvel Observateur n°1932,
le 3 décembre 2001 "Rendez-nous la momie de maman... "
gros titre en couverture d'Actuel, dans ces années où
on oubliait déjà les tabliers à fleurs et
cabas en toile cirée assortie Ter & Bantine, les jacquards
roses trémières de Rykiel et les tifs longs sur
col fleuri, au profit du fluo Warhol-Marilyn, du dripping
à la qui vous savez et des nouilles à la Keith
Haring.
A l'intérieur, on n'était pas déçu:
double page panoramique, ouvrir en grand, au fond du pli, la
momie, petit gnome marron ciré parfaitement recroquevillé
en position foetale comme on en voit dans les reportages du National
Geographic. Tout autour une somptueuse caverne illustrée,
voûte formée de stalactites de cartes postales comme
autant d'ex-votos. Au sol, tout ce qu'il faut de tapis, corbillons
d'offrandes, encens et bougies. En lisant avidement article et
légende, on apprend que les deux soeurs ont momifié
leur mère pour continuer à toucher la pension.
On reste sur sa faim, c'est un peu mince comme motif à
un pareil ouvrage, dont on ne trouve pas la recette dans le premier
Larousse Ménager ou fascicule de "do it yourself"
venu. D'après leurs allégations, et tous les rituels
mentionnés le confirment, c'était pour la garder
avec elles pour toujours à la maison. On leur a cependant
confisqué leur oeuvre, minutieux et magistral travail
de piété journalière, et aussi ce qui leur
restait de raison. Choc des civilisations? Non, deux soeurs parfaitement
anodines, comme leur pavillon et leur vie, pas d'excuse de religion
ou d'origines étrangères, pas d'antécédent
à ce crime sans précédent. Le poids des
photos, la légèreté des mots!... Après
ce n'était plus actuel, on n'a pas eu la suite. Un boulot
de reporter, scoop-toujours-prêt, parmi d'autres, un point
c'est tout.
C'est cependant ce qui me revient en underground, à
la vue de cette fête chez Nova où une zouzette mignonne
genre bonne fille se métamorphose en petit caniche rose
vêtu-dévêtu pour un strip "entre amis"
où on entrechoque les verres en plastique plutôt
que de lui accorder un regard (elle dit s'appeller Mélodie
et demande "Venez pétrir avec moi, mettez la main
à la pâte!"). Fête qui m'en rappelle
une autre, géante, et vachement plus déjantée
chez Publicis, au temps glorieux de la pub-couilles-en-or,
où il y avait des oeufs teints de toutes les couleurs,
des filles à poil entièrement peintes, des montreurs
d'ours et des télés dans tous les coins.
Comme quoi la barbarie, ce n'est pas nouveau, mais on ne sait
vraiment pas où ça va se nicher.
*Dis, papy Nova, manque la capuche au T shirt en dessous la chemise
imprimée couvercle de confitures bonne maman, ça
fait Star Trek oversized ou marmotte à la fin de
l'hiver, pardon de le dire, mais ça reste entre nous,
grands parents! A force de couvrir l'actualité, on en
oublierait d'élever ses petits. Bruxelles, Blick, de Bruxelles,
mail du 9 décembre mis en ligne le 27.
Bruxelles.
Coeur de l'Europe aux nouveaux palaces administratifs élevant
ses colonnes métropolitesques face à des rangées
de vieils immeubles à raser. Mais pourquoi la mise en
scène architecturale du pouvoir s'inspire-t-elle des péplums
herculéens?
Bruxelles. Croisement des rails, routes et décisions de
l'espace de Schengen. Qu'en est-il de l'espace public où
circulent nos paroles?
Bruxelles. La Gare, le tram, la Grand Place, un moment devant
les façades chamarrées des corporations évanouies,
prendre l'angle aiguë où s'ouvre la Galerie des Rois
et Reines sans maîtresses, déboucher devant un pâté
d'immeubles en rénovation, et puis sur la droite, après
la benne à remplir,
NOVA!
NOVA
qui est à la fois salle de cinéma, de concert,
spectacle, salle de débat, bar en bas, programmation variée
axée souvent surtout autour de l'expérimental et
autres raretés. Nova est une sorte de grande salle aux
murs apocalyptiques ouverte il y a 4 ans et gérée
par une équipe de bénévoles qui veulent
que rares choses se partagent. Ainsi, entre le 5 et le 9 décembre
2001, voilà que Nova réunit en son antre des personnes
venus du Brésil, des Philippines, de Corée du Sud,
Ethiopie, Allemagne, Hollande, Belgique, France, Angleterre,
Espagne, tous actifs dans le domaine de la télévision,
enfin, de la télévision alternative.
Ce qui concernait ces rencontres, débats, projections,
était avant tout comment l'audiovision d'associations
(donc de groupements de personnes unis dans un processus non-commercial
et non-sectaire), pouvait se diffuser via la télévision.
Bien sûr, les problèmes quotidiens ont grincé
leurs écueils. Qui ne pouvait se plaindre du manque de
matériel, de la chance d'avoir un local, de la difficulté
de financer ses épopées, du comment survivre dans
la mare du bénévolat qui ne s'interrogeait pas
sur la bonne méthode pour atteindre un public, donc du
comment diffuser un contenu dit alternatif auprès d'un
plus grand nombre, donc du comment impliquer des téléspectateurs
inconnus dans sa démarche?
Chacun, à table ronde, raconta là, en mots et dits,
son émettre : émettre en
hertzien, émettre en cable, émettre en satellite,
émettre en légal, émettre en pirate, émettre
en manifestement dépendant d'une situation locale. Il
y a des lieux avec antenne mais aux ondes interdites, il y a
des lieux sans antenne mais au cable possible et puis il y a
des lieux sans antenne ni cable. Alors, on comprit mieux que
le comment j'émets forme aussi le quoi j'y mets : si je
veux leur mettre ou si je veux transmettre ou si je veux en être
maître.
Ainsi allaient
les voix des doléances législatives inhérentes
à chaque pays lorsque le doux ronronnement des complaintes
s'arrêta au rauque des pays lointains :
- Oui, mais tout ceci vous concerne
- Oui, bien sûr, mais si ça nous concerne, ça
te concerne aussi non?
- Non, je ne suis pas concerné par un débat sur
les possibilités des nouveaux moyens de diffusion.
- Ne trouves-tu donc pas intéressantes, voire énergétisantes
les possibilités du réseau des réseaux,
de l'internet, du web, de la vidéo en ligne? Et le rauque
ressurgit pour dire âprement :
- Mais nous, nous n'aurons jamais les moyens d'acheter un ordinateur
ou d'y avoir accès ou de garantir un accès constant
vu la répression.
Ainsi fut la force de ces rencontres du NOVA, ce fut justement
la rencontre avec l'au-delà. Au-delà de l'Occident,
au-delà de la télévision, au-delà
de là qu'en est-il ? Certes, ici, il reste du travail
sur la télétransmission d'une visioparole hors
des préformats standards des télénababs
à but tapageusement lucratif, mais une fois surgie la
misère de l'autre hémisphère, que devient
notre article11 des Droits de l'Homme garantissant la liberté
de communication?La roche pandémique fut atteinte au moment
où le premier au-delà annonçait son auréole
constellant de ses espoirs le cercle de la table ronde : l'au-delà
de la télévision serait-il enfin l'internet, un
média malléable et plus souple, s'adaptant aux
situations d'urgence, préfigurant la simultanéïté
d'action en temps réel comme le prouve Indymedia à
chaque sommet des cravateux? La vitesse du réseau comme
force, sa facilité d'accès comme sûre visibilité,
sa base de données à portée de tous comme
base d'échanges.
Chansonnette :
Oui, avec la télévision, j'ai bien du mal à
être convenable (-ment perçu).
Oui, avec internet, j'ai pas de problème pour atteindre
un public.
Oui, avec la télévision, j'ai bien du mal à
pas tomber à l'eau car ça coûte, ça
coûte très cher le matériel vidéo
qu'y m'faut.
Oui, avec internet j'ai pas de problème à partager
mes télétransmissions.
Mais oui, le
voilà le second au-delà de la télévision
: l'échange de base de donnée via le réseau.
Au NOVA, rencontre n°5 des activistes pour la libre visioparole, chacun portait les
même intentions, mais chacun butait sur l'efficacité
de l'échange des programmes via cassette vidéo
alors qu'avec le réseau des réseaux, oui, la communion
effective de tous les groupes surgissait enfin comme un proche
avenir.
Allez, un atelier sur ce thème pour constituer le réseau
réel trameur de l'organisation virtuelle lorsque surgit
ce fameux troisième au-delà!
L'au-delà
du nombril occidental est aussi un au-delà à la
télévision. Car
quelle forme télé-audiovisuelle la libre visioparole
urgente peut-elle adopter dans un pays répressif ou en
misère? Là aussi, les réponses adaptées
à la situation locale imaginent la réplique de
la liberté : bus muni de vidéoprojecteur, projections
d'ombres chinoises sur les façades, atelier formant au
décryptage... La force des télévisions
dites alternatives reste l'affinité qu'elles développent
avec leur espace de diffusion. Les remugles de pensée des habitants,
la possibilité de faire participer les spectateurs, d'imaginer
une formulation adaptée à chaque narration, sensibiliser
directement, voilà la richesse des activistes de la libre
visioparole. Parce que ce n'est pas
parce qu'il s'agit de diffuser une autre information, dite contre-information
alternative, qu'il s'agit de proposer un sous-spectacle. L'autre
monde des télés associatives n'est pas la pâle
réplique négative du monde officiel positif, il
n'est pas l'anti-matière de la matière, il est
avant tout partage et proposition! Car toujours il s'agit de
voler un temps de vie au téléspectateur pour y
montrer l'autre monde si loin du prépuce mercantile. Il
ne s'agit donc pas de proposer un misérable spectacle
misérabiliste avec beaucoup de moyens en criant Liberté
pour être un véritable révolutionnaire. Il
s'agit de proposer un spectacle autrement imaginatif, touchant
les téléspectateurs, montrant d'autres formes de
visioparole, loin de la bêtise tant décriée
de la merde officielle (et là la concurrence est rude)
pour que la compréhension du phénomène de
ragoût censureux ambiant ,qui tue la liberté de
comprendre le monde et d'inventer son monde, puisse apparaître
consciemment auprès des spectateurs.
L'enjeu est de proposer un au-delà à la merde!
L'enjeu est de proposer un futur ! L'enjeu est de développer
une forme rendant compte de nos utopies!
Nos activités ne seront jamais florissantes mais seront
les quelques étoiles dans l'obscurité pesante.
Bruxelles. Masse de caméras, photos devant l'opercule
pisseur d'un enfant statufié. Si le Manneken pisse à
l'eau, nous, maintenant, quoi et avec quoi inondons-nous galamment?
Bruxelles. Merci NOVA pour toute l'énergie
usée dans l'organisation de ces rencontres vitalisantes
et vitales!
notre
métaphore,
mail de Patrick Curran, mis en ligne 30 décembre 2001.
Notre
horizon spatio-temporel comporte de l'anti-matière, des
"trous noirs", que les artistes ont pressenti précocement
à proximité de l'hyperespace. Ils ont parlé
de "soleil-noir" pour exprimer le sentiment qui les
habitait, pas tout à fait indicible puisque les éclipses
de soleil et de lune leur fournissaient un modèle d'étonnement.
Après avoir compris et prédit les dites éclipses
par l'observation astronomique et le calcul, les savants ont
appréhendé beaucoup plus tardivement le phénomène
astrophysique des maelströms cosmiques, dont l'étude
s'est affinée depuis Laplace, leur "inventeur". Aujourd'hui la menace de l'antimatière,
la perte de rayonnement visible par excès de gravité
ne nous font plus univoquement peur, car nous savons qu'à
la proximité de ces dévoreurs d'énergie,
se trouve une plage dispensatrice: l'Ergosphère.
"Il
existe une région dans laquelle un vaisseau spatial ne
pourrait plus garder une position fixe par rapport à un
repère lointain, même si sa vitesse locale pouvait
atteindre celle de la lumière. Cette région s'appelle
Ergosphère, mot forgé vers 1970 par J. Wheeler
à partir du grec erkon, qui signifie énergie, pour
la raison suivante: une particule qui tombe dans l'ergosphère
peut, dans certaines circonstances favorables, libérer
une énergie gravitationnelle potentielle plus grande que
l'énergie au repos mc2 qu'elle avait au départ.
On pourrait donc, par une suite choisie de processus, extraire
d'énormes quantités d'énergie de l'ergosphère
d'un trou noir. L'Ergosphère, qui est limitée extérieurement
par une surface appelée limite statique, s'achève
à l'intérieur par l'horizon du trou noir."
B. Carter et J. P. Luminet
brève
de jet,
captée en zappant début janvier 2002: Lors d'une émission
sur la jet set, en se baladant sur le quai chic d'un port ensoleillé
pour milliardaires: un gros plan, et on apprend que le yacht
du fils de Khadafi porte le nom de Che Guevara.
Patrick Curran
20 01 02:
"Le sang-froid de la tortue est la fièvre du lièvre"
abonné
aux replis de pages quotidiennes! May Livory in "Le Petit Digital Illustré"
Mai 2001, mis en ligne 7 Février 02 Des labyrinthes à
l'envers s'impriment sur l'endroit du papier en cours de jaunissement.
Des piles s'écroulent, en sursis de poubelle. Découvre
par surprise des mandalas d'autrefois, ceux d'un Morris ou d'un
Pistoletto contemporains. Circulation hypnotique des yeux, d'une
icône à l'autre. Un mot, un visage, des foules,
hommes cagoulés, femmes voilées, enfants en larmes,
armes, caméras, présidents sur canapé, retraités,
sacs en plastique, fouilles, vaches, meutriers présumés,
cohortes, banderoles, cosmonautes, campagnes inondées,
décombres, villes, détritus, spirales d'ADN,
danseurs. Défilent pêle-mêle au fil des colonnes*.
Fièvre, vertige. Sonnerie. L'oreille collée au
téléphone, laisse libre cours au tracé sismographique
du bic. Il enregistre en crypté les informations pléthoriques
dont finalement, au bout du compte, perdu, noyé, tu ne
sais que faire...
*Charles
Baudelaire, in Oeuvres Complètes (Pléïade,
Gallimard), tome II, p.581, à propos de l'exposition universelle:"Je laisse de
côté la question de savoir si, délicatisant
l'humanité en proportion des jouissances nouvelles qu'il
lui apporte, le progrès indéfini ne serait pas
sa plus ingénieuse et sa plus cruelle torture; si, procédant
par une opiniâtre négation de lui-même, il
ne serait pas un mode de suicide incessamment renouvelé,
et si, enfermé dans le cercle de feu de la logique divine,
il ne ressemblerait pas au scorpion qui se perce lui-même
avec sa terrible queue, cet éternel desideratum qui fait
son éternel désespoir?"
7 février
2002,
Edgar MORIN, interviewé par Thierry Ardisson sur Paris
Première:
"Tout ce qui ne se régénère pas dégénère."
Bas et
autres fétiches, de Miklos Szentkuthy, "soulignage"
in page 91 de "Vers l'unique métaphore", mis
en ligne18 février 2002 "... On va chez le marchand de bas,
mais pas un moment on ne perçoit combien dans le bas se
trouvent unis l'érotisme élémentaire et
la métaphore abstraite, la courbure biologique (la
jambe!) et la forme mathématique (les carrés
de la résille!), c'est-à-dire les deux plus
grands mystères de la vie: étourdissement amoureux
et mathématique frénétique, qui tous deux
fuient Dieu aveuglément. (...) C'est en cela, tout simplement,
que l'artiste diffère du commun des mortels: alors que
le bourgeois prend Dieu, les bas, les élections, pour
autre chose que ce qu'ils sont en réalité, l'artiste,
lui, prend tout simplement Dieu pour Dieu, un bas pour un bas."
Lettre
morte,
extrait, Patrick Curran 21 février 2002. A propos du regard je
reste subjugué par l ' "onde porteuse" qu'il
constitue dans le film "la ligne rouge", de part et
d'autre d'une crête où s'affrontent
autant d'hommes perdus dans la guerre. Je souhaiterais que notre
propre regard relie, avec la même esthétique, ceux
qui, le 11 Septembre, sacrifient leur vie dans l'avion pour administrer
un message et ceux qui, en face, la perdent pour le réceptionner,
eux aussi par procuration. Mais la lettre, malheureusement est
"poste restante", et elle a été calcinée
par celui qui ne souhaite pas la lire. Du champ!, de May Livory 7
Mars 2002 suite à Turbulence du 23 Février
d'Isabelle Dormion (voir lien en bas de page) Merci, hallucinée de retour, pour
l'image d'ailleurs! Rebutés d'art "contemporain",
ce saucissonnage machinique prétentieux auquel on assiste
impuissant, reproduction infinie d'ersatz, d'altérités
ennemies, d'autoportraits hypnotiques, de performances-spectacles
à transes technologiques, de plagiats d'extases porno-graphées...
"éternels retours", que ce soit du même
bidet ou du surhomme Duchamp... manège centripète
avec en orbite ces fragments de déjà vu puérilisés,
ces menus morceaux de "réel" disposés
en tas, ces portions individuelles copiées-collées,
ces bouts d'ego kaléïdoscopés, séparés,
recadrés, recolorisés, rétrécis sous
vide.
Stop! Pomme Q.
Quel contraste, cet instant relié, vaste, suspendu sans
référence, détaillé dans l'infiniment
petit, ça donne de l'air, ça prend du champ.
couples,
somewhere over the rainbow, air jazzé par deux engins à vent,
à bouche et à mains, dans le métro, May
Livory 23 Mars 2002
accroche1,
(image: instruments
de musique, fond chaud et couleurs épicées) "L'Orient
de mon père est aussi magique que l'Orient de mon petit
frère".
accroche
2, (image:
boucles d'oreilles ciselées en gros plan, fond rouge)
"L'Orient de ma mère est aussi précieux que
l'Orient de ma petite soeur".
base line commune aux 2 affiches pour une radio: "Le
lien entre l'Orient et l'Occident."
accroche, (image: radiographie
d'un soutien-gorge, tons bleutés) "Parce qu'il ne
vous en coûtera rien, soyez attentive à l'avenir
de vos seins."
base line: "Plus on fait pour la santé mieux
vous vous portez. Prévenir. Conseiller. Faciliter. Financer."
accroche, (image: une nana la
tête en bas, les jambes en l'air) "Gérer son
argent devient facile".
(base line) "La banque d'un monde qui change".
accroche, (image: une voiture)
"See the change".
(base line) "Xtreme life".*
*voir XXL: oversized, king size... ou X comme les films? (Quand
la pub se met au teXto...)
compatible? Erri de Luca, soulignages dans Libération
23-24 Mars 02
"Pour ceux qui ont gravi les cîmes, voir les
signes de la montée en altitude de la guerre est la preuve
que la planète est en fièvre."
"Dieu n'est présent dans aucune guerre."
"Là où l'horizon est infini, le seul sentiment
compatible avec la nature est l'amitié."
"comment
est-il encore possible de manger du rouge?" André Masson,
soulignages du 28 Mars 2002, site internet @xé
libre, citation relevée dans l'article sur l'exposition
à l'Historial de la Grande Guerre de Péronne,.de
la série de dessins "Massacres", faits suite
aux horreurs vécues à la "Der des Der"
... "Je n'ai pas réussi
à me désintoxiquer... Le film est là, on
m'enterrera avec." sans objet direct, Claude Chanaud, 30 Mars 2002
Je vous adresse cet E mail dans l'urgence d'un évident
manque de raison qui me taquine l'hypothalamus depuis les froidures.
Ce matin , madame Josette et votre serviteur ont refait le monde
entre 9 h30 et l'instant de ce message. Puis nous avons évoqué
votre imbriaquaise présence dans ce quartier au moment
où, à la place des pâtes LA LUNE et des biscuits
BRUN, on va enfin trouver des sacs Hermès dans les rayons
de la Samaritaine et des barricots de Guerlain en tête
de gondole. Ne vous rencontrant guère dans les boulanges
stakanovistes de la rue saint Honoré ni chez les marchands
de roudoudou assermentés des ruelles adjacentes, nous
espérons qu'une manifestation lézardine à
bardes incorporés viendra bientôt provoquer ce quartier
à consensus mou à la façon d'un qui, sorti
d'un nuage opportun, apportait aux bergers sémites des
lois et des règles de vie gravées dans le marbre.
C'était à peu près l'époque où
des bergers bituriges inventaient le fromage de chèvre,
ce qui explique pourquoi les berrichons satisfaits se reposent
encore de cette très ancienne créativité.
Nous, ça va à peu près. Madame Josette suit
des cours sur la philosophie grecque mais nous avons encore des
incertitudes sur la vie éternelle.
Et ça nous mine. vu de ma fenêtre , Katerine Louineau,
27 Avril 2002
Les artistes plasticiens étant comme d'habitude infoutus
de faire entendre leur voix de façon autonome, divers
bergers extérieurs se proposent comme chefs de file "naturels"
pour mobiliser les artistes contre Le Pen:
* Si vous avez l'âme d'une brebis Chiraquienne, rejoignez
l'initiative du président de Beaubourg Jean-Jacques Aillagon
(qui fait campagne pour Chirac et qui est son probable futur
sinistre de la culture)
* Si vous avez l'âme d'une brebis branchouille, rejoignez
l'initiative du journaliste Jean-Max Collard des Inrocks et son
petit troupeau autosatisfait.
* Si vous avez l'âme d'une brebis enseignante dévouée
à son supérieur hiérarchique, rejoignez
l'initiative du directeur d'Ecole d'Art Robert Fleck. le charcutier-rêveur
n'a pas peur,
TIAN, mail
29 Avril 2002
alors il plante des petits arc-en-ciels* dans son jardin virtuel,
histoire de colorier un pays qui sombre dans d'étranges
ombres. Courage!
Ils ont... "pour plaire à la Brute
Digne vassal des démons
Insulté ce que nous aimons
Et flatté ce qui nous rebute!"
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal
*Nouveaux collages:
biochimie des métamorphoses, et toujours le poème
de la semaine: http://perso.wanadoo.fr/tian
je déteste... May Livory, 30 Avril
2002
... 1/ l'idée que nos fonctionnaires de la culture
et leurs échotiers, qui entretiennent nos précarités
d'artistes en labélisant et agitant comme marionnettes
certain accumulateur d'objets industriels ou certaine dépeceuse
de nounours "reconnus internationalement" et "porteurs
de la lumière artistique française" (voir
Libération du 28 avril) se prétendent in petto
nos maîtres à penser du jour et de l'avenir en s'instaurant
leaders d'un "vaste mouvement culturel spontané"
qui n'est que le prolongement du consensus mou garant de la pérennité
de leurs postes.
... 2/ le catalogue de l'exposition "La Peinture
comme Crime, ou la part maudite de la modernité",
organisée au Louvre fin 2001, tout en m'étonnant
qu'il n'ait pas suscité le moindre tollé, la seule
explication possible étant que personne ne l'ait lu à
part moi!* Concocté et écrit exclusivement par
le conservateur-commissaire d'exposition-critique lui-même,
c'est un monument à la gloire de sa propre névrose,
assénée sans nuance et injurieuse pour les artistes
décrits, à longueur de paraphrases obsessionnelles,
comme des êtres infantiles hantés par des fantasmes
qu'ils ne maîtrisent pas. Heureusement, cet homme du verbe
culturel dont le livre de chevet est la psychanalyse en quinze
leçons, est là pour tout analyser, des actionnistes
Viennois à Odilon Redon, en passant par Pollock (voir
"dripping"), Klein ou Blake. On ne s'en doutait
pas, mais ce sont tous des obsédés sexuels angoissés
de la castration! Les oeuvres ne sont là qu'à titre
d'illustration de ce propos mis en tartines à lire à
longueur de murs dans l'exposition, et sous forme de dictionnaire
dans ce catalogue où notre homme redéfinit les
mots, retitre les oeuvres, et va jusqu'à trahir les quelques
propos d'artistes cités, en retournant contre eux les
contestations, dérisions, parodies et rituels décontexte-tués
et recontextués par lui. Il ne prétend que les
artistes ont perpétré le crime de confisquer l'imaginaire
de la peinture durant des siècles que pour mieux les nier
dans leur compétence et leur expertise à penser
leur oeuvre et à manier des concepts. C'est de la prise
en otage des idées, du vol (à commencer par le
titre de l'expo) et de la trahison. Et ce, commis impunément
sous label culturel irréprochable.
Ces deux exemples ne sont malheureusement que symptomatiques
de l'air** du temps, qui a son origine comportementale
bien en amont d'un quelconque sursaut tardif récupérateur
de conscience politique, par le ton** culturel
employé à longueur de textes critiques et d'articles
de presse, mettant à la mode le déni agressif de
l'autre, l'arrogance et la méchanceté.
*Comme j'en ai
fait l'emplette (cher), je suis prête à partager
mon investissement avec quiconque aura envie de le consulter
gratuitement sur rendez-vous: mail à "la concierge"
(en page d'accueil).
** si c'est l'air qui fait la chanson, il faut toutefois
y mettre le ton, c'est de bon ton, surtout si c'est ton
sur ton, tontaine et tonton...
tu causes...
tu causes ...
dit Laverdure, Thu, 9 May 2002 12:11:38 +0200. From "chanaud.claude" La bedelle graphomaniaque
avait trouvé une lagène centagenaire et foramineuse
en fouillonant dans un cinet champenois. "C'est certainellaid
du rabiuxe pour une bockeuse engrisoyée ou une viellardesque
japoniaiserie" me scrifouilla-t-elle en jargouillant, façon
Huysmans. Je lui conseillai d'en sabirer avec Raymond Queneau
ou d'interviouver un barde lézardé sarcastifleur.
Scribomaniaquement vôtre. Alain Briak
solitaires
et égarés, en suivant sur Arte d'un oeil coupable d'ensommeillement,
un sujet qui parlait de la Pologne, noté ceci, et mis
en ligne en différé le 15 Mai 2002 "... l'art est devenu
une décoration de notre vie au lieu d'être en harmonie
avec..." a dit une artiste Polonaise.
"Quand un esclave rencontre un homme libre, soit il le hait,
soit il devient libre lui-même", et: "Tout s'imbrique
et tout se sépare de tout" a dit Opalka. le loft et les bleus votent
aussi, si, si, si! Thu,
23 May 2002 20:00:40 +0100 From: Anne Gateau, extrait. Besoin de télé,
nous? On a déjà cinq fenêtres ouvertes sur
le petit monde de la place Léon Blum, côté
cour et côté "jardin"... ça fait
pas mal d'images à gérer, déjà. Vous
rétorquez: oui d'accord, mais avez-vous le pouvoir d'appuyer
sur un bouton comme nous, pour changer la vie du Loft? -Eh, non,
difficile d'appuyer sur un bouton pour que d'un seul coup, d'un
seul, toutes les bagnoles de la place s'arrêtent - son
et odeur. Bon, nous n'allons pas nous plaindre : ces temps derniers,
c'était un vrai luxe de calme et volupté, toutes
ces belles manifs de quidam enfin liberé du carcan métallico
plastico carbonique bagnolesque.
Bon alors
la télé, le loft, les bleus, la France quoi?
C'est pourtant indispensable quand on a des enfants, non? Promis,
on en achètera une quand nos enfants auront dix ans...
pour ne pas les marginaliser trop : tous leurs copains du même
âge ne ratent aucun épisode du Loft. C'est bien
connu que le loft est aussi indispensable à la maturation
sociale de nos chers bambins que l'apprentissage de l'écriture
ou la classe verte. C'est une initiation à la vraie vie
qui va leur tomber dessus bientôt, avec tous ses drames
et ses prises de responsabilités: se concentrer pour savoir
à qui donner sa procuration pour les élections
législatives de juin, par exemple.
C'est comme pour les bleus. Ce n'est pas parce qu'on est un créatif
du ballon rond, qu'on est incivique, voyons. D'accord, promis,
nous investirons dans l'achat d'un écran télévisuel.
Pour l'instant, nos enfants vont à l'école, regardent
les nuages les avions les oiseaux, découvrent la planète
quoi. C'est pour nous l'essentiel. Nous comptons bien d'ailleurs
leur faire découvrir cette planète qui est la nôtre,
d'abord à travers un hublot ou la fenêtre d'une
maison, avant qu'ils ne la découvrent par le biais du
petit écran (même géant)... Alphonse Allais et Venais,
Chanaud
Claude Fri, 24 May 2002 14:18:13
+0200. Ci-dessous un poème d'Alphonse qui m'a fait rire
vers 14 heures 10 :
"Tamerlan , conquérant farouche
Dans un combat fit vingt captifs
Il les fit empaler tout vifs
Malheur aux vaincus."
Rococo
et ses frères, Elodie
Imbeau, 5 Juin 2002 ... du travestissement au cinéma:
du 5 au 26 juin 2002, l'association BRAQUAGE propose un cycle de films
sur le travestissement en relation avec le numéro 8 de
la revue Exploding, consacrée au cinéaste et performer
américain Jack Smith, au Studio Galande. Après
un départ en fanfare du mercredi 5 au samedi 8 juin, rendez-vous
ensuite chaque
mercredi de juin
pour une
double séance (film à 20h et 22h30 avec entracte
animé) déclinant différents aspects du travestissement
(+ une journée spéciale fête de la musique
le vendredi 21 juin).
Baroque, qui est d'une irrégularité
bizarre, style caractérisé par la liberté
des formes et la profusion des ornements. Intemporellement, c'est
à dire pouvant être reconnu à toutes les
époques et dans tous les genres de création, le
baroque est l'audacieux, le surprenant, le contrasté,
ou l'incohérent. Il est, en principe du moins, le reflet
dans les sensibilités et les expressions de périodes
de transition, de difficultés internes, de remise en cause
de valeurs traditionnelles, d'affleurement de tendances profondes,
douloureuses parfois, inquiètes toujours.
Rococo, fait suite au baroque,
construit sur "rocailles" avec un dédoublement
péjoratif, vieilleries désuètes et quelque
peu ridicules. En histoire de l'art rococo n'est plus péjoratif.
Caractérisé par les coloris faux et la profusion
d'accessoires. Kitsch . de haut en bas... May Livory, 6 6 2002 ... C'est ainsi qu'on
est jaugé, en casting, en loft, pour l'embauche
comme pour la baise. Examen rapide du packaging, on s'assure
du poil brillant et des dents blanches, on glisse sur les pectoraux,
les bras, les mains, pas trop la peine, on longe la jambe, voir
si elle a du ressort et on termine par les pompes juste pour
vérifier si elles sont bien cirées. Le haut c'est
la "partie noble"*. D'où on regarde le bas.
Et le haut des bas doit rester au niveau du bas des hauts**.
Mais si on oublie le bas, à quoi bon le haut? Voyons,
c'est enfantin, le haut s'arrête à la ceinture,
le bas ne fait qu'encaisser et digérer, n'inversons pas
les rôles! (Le haut n'est là que pour avaler par
devant ce que le bas pourrait prendre par derrière...
mais ceci est une autre histoire comme dirait Conan le Barbare).
* Laurent Fabius, du haut du Puy de Dôme, raillant les
célèbres propos de Jean-Pierre Raffarin: "Quand
on parle de la France d'en bas, c'est qu'on la regarde d'en haut".
** "C'est dans les bas-fonds qu'on pousse les plus hauts
cris" (proverbe Shukaba)
urgence,
maman! May
Livory, bribes entendues à l'Hôtel
Dieu, 27-29 Juin 2002
- Pourquoi avez-vous pris tout ça? Vous vouliez mourir?
- Non. Heu. J'étais le maître du monde.
(...)
- Qu'est-ce que c'est que ça?
- Touchez pas, faut pas l'enlever, c'est de l'oxygène.
Faut vous reposer. Faut rester tranquille. Laissez ça
là, n'y touchez pas. Non, ne vous levez pas. Reposez-vous.
On va vous aider. C'est pour vous soigner.
(...) - J'en veux pas, je veux pas de tout ça. Depuis
quand je suis là? (...) Maman! Qu'est-ce que je fais ici?
(...) Madame, aidez-moi à sortir d'ici. T'as une insuline?
Quel âge vous me donnez? J'ai 18. Tout le monde est beau.
Une garetteci? (...) Je veux une garetteci! J'avais un paquet,
on me l'a pris, rendez-le moi. Je veux mes affaires. Pourquoi
vous m'avez pris mes affaires? J'avais 40 euro dans ma chaussette.
Où sont mes chaussettes? Je veux mes chaussettes! Je veux
une garetteci!
- Bon, arrêtez de hurler! Voilà, juste une là-bas
au bout du couloir, après vous revenez dans votre chambre
et vous restez tranquille. Regardez, il y a un placard, là,
c'est à vous ça, tout est là. Hein, c'est
à vous ça?
(...) -Je veux pas de vos médicaments, je vous emmerde,
je veux pas dormir. Noon! Maman! Beuh beuh beeeeeeuh...
- Bon, il a sa dose, il va dormir.
(une dame, fatiguée, les yeux rougis) - Je le cherche
depuis hier soir. J'ai fait tous les commissariats et les hopitaux.
Ils l'ont trouvé dans le coma. Chatelet. Faut que je me
calme, je vais me faire traiter de mère castratrice. Il
a crié? Il a été violent? Il dort, depuis
combien de temps?
- Ouh! Ouh! Réveillez-vous, votre maman est là!
... Il en a encore pour un bon moment. Revenez après,
le psychiatre veut vous voir.
(...)
- Je veux rentrer, filez-lui les cachetons, à ma mère,
on s'en va. Je veux une garetteci. Je veux pas rester là.
Je pète les plombs! Je pète les plombs! Laissez-moi,
vous me faites mal. Les gars vous me tordez le bras. Promis je
bouge plus! Promis! S'il vous plaît! Je me calme! Ouaaah!
Lâchez-moi! Nooon, pas attaché! Pas attaché!
Promis je me calme! Pas attaché! Noon! S'il vous plaît!
Pas la piqûre! Pas la piqûre!
- T'as pas voulu les cachets...
- Vous êtes trop vaches, laissez-moi, je veux rentrer.
Maman! Noooooon! Pas la camisole! S'il vous plaît pas la
camisole! Beuh beuh euh uh hhhh.
- Vous en faites pas, madame, il va dormir. Tout va bien se passer.(...)
On ne peut pas le garder ici. Signez là.
- Je n'ai pas confiance. Ils vont en faire un zombie.
- C'est mieux. On va l'emmener. Ils seront là dans une
heure. Croyez-moi c'est la meilleure solution pour tout le monde.
(La belle
Khadija sourit. Elle refait le lit.)
- J'suis seule
avec des prostituées depuis que mon mari est mort. Y'a
que des prostituées. Elles sont gentilles, serviables.
Elles m'appellent Maman. Comme une famille. Comment ça
va Maman? En passant comme ça. Elles entrent, on cause.
Que des noirs et des arabes. Avant il venait des gens bien. Excusez,
faut que je pète. Y'en a une, une belle femme, elle avait
que des blancs, son ami l'a tuée, on sait pas pourquoi.
(...) Je suis tombée. Elle m'a dit "Où tu
vas Maman?" Le gars de l'ambulance il a dit "Elle revient,
elle revient Maman". temps volé lentement, noté par May
Livory sur Arte, émission Metropolis, le 20 Juillet
2002. On montrait des photographies, de très grands
formats obtenus par de très longs temps d'exposition sur
de très grands papiers sensibles placés dans des
appartements ou des conteneurs servant de chambre noire. "Observer le monde,
pas agir. N'exercer aucune influence," dit l'auteur de ces
photographies, Vera Lutter. Elle dit encore: "Tout ce qui
est rapide disparaît".
Arche
de Noé,
Patrick Curran, 13 Août 2002 Le coeur de mes vacances aura été
une immersion dans la statuaire de Bretagne (...), y compris
les somptueuses roches d'Huelgoat, aucunement "brutes"
puisqu'il aura fallu des millénaires pour en sculpter
le gigantisme. Chemin faisant j'ai trouvé et confondu
un temps un Saint Tremeur avec Saint Denis. Sur le parvis (Carhaix)
le Saint très corrodé en pierre blanche était
encadré de deux autres saints également décapités:
personne n'a la tête autrement que ventriloque et on ajuste
l'orientation du regard et de la voix à bout de bras:
comme certaines caméras. Des anges viennent cependant
à la rescousse en déployant de petits bandeaux
couverts d'inscriptions. la fringale des uns fringue les autres, May Livory, 11 septembre
2002, suite au vernissage, musée de la Mode et du
Costume, Palais Galliera, d'une expo regroupant un "vivier
de jeunes créateurs", sous la houlette de Laurent
Cotta, commissaire, et sous le titre "Mode à suivre".
"L'art
c'est faire du beau avec du moche", et "Là, t'as l'air riche,
mais de l'intérieur", de petites phrases relayées
par les media pour la monstration d'un ensemble et d'une robe
taillés à vif par les blanches mains
d'Edith et Raphaël dans un tissu imprimé d'une photo:
femme et enfant faméliques en train de crever de faim
quelque part en Afrique. Décidément la frontière
entre civilisation et barbarie, entre riches et pauvres, entre
beau et moche, n'est qu'une question de point de vue et d'images,
même quand on parle chiffon au musée en faisant
du vieux avec du jeûne.
Qui fait le beau, qui est le moche? Achetez pour crâner,
c'est un acte d'une modernité absolue, bonus, les
quelques euro de la vente iront à un organisme comtre
la faim, promis juré, B.A garantie, bifidus actif de
la digestion morale facile.
Pourquoi
pas alors, avec l'art consommé du morphing stylistique
qu'ont si bien intégré nos chères têtes
blondes technoïdes, faire du riche avec du pauvre, du bonheur
avec le malheur, de l'art avec du cochon? Lancer, estampillée
musée, pour la rentrée, LA collection complète:
des hommes qui tombent des twin towers le11 septembre 2001 en
motif placé sur des chemises fil à fil, des manteaux
arborant à fond perdu un choix de clichés de napalmés
du Vietnam sur fond vert, des caracos avec des victimes des camps
nazis sur fond de rayures noir et blanc, des tee-shirts imprimés
d'enfants palestiniens kamikazes, des sarouels sérigraphiés
sur cachemire de vues des charniers de Srebrenica, des foulards
ornés en frise des morts Afghans en containers dans des
tons sable et rocher de saison?
Avons-nous raté l'éducation du goût de nos
bambins créatifs pour qu'ils amalgament sans nuance le
kitsch (mauvais goût avec humour baroque), le trash
(mauvais goût sanglant, gore, sex, hard) avec l'indécence?
Il n'y a donc personne pour dire que le roi est nu et sa pudeur
contestable? "après l'histoire" de In Fact / Genealogic,
Eric Périer, 14 sept 2002 L'exposition consacrée à
certains squats, au Palais de Tokyo-Site de création contemporaine,
à laquelle In Fact/Genealogic ne participe pas est ouverte
de midi à minuit. Né d'un mauvais amour excluant
son propre objet cet événement perpétuera
la situation qu'il prétend dénoncer. Les artistes
squatteurs resteront à la case "paumé"
avant que Louise Bourgeois ne réinvestisse du haut de
son bureau d'étude un espace facile à prendre,
celui là. En attendant, pour un climax décalé
et poétique vous êtes conviés vendredi 4 Octobre, à
l'ouverture
du 2e étage... si la préfecture de police et le
nouveau ministère de la culture le permettent. Les expositions
au rez-de-chaussée, premier, puis au second étage
seront visibles sur rdv le mercredi, Jeudi et Vendredi de minuit
à 3 heures du matin, l'ensemble étant intitulé
"après l'histoire". In fact 52/Genealogic 51 rue de Châteaudun
Paris 9 (06
13 35 93 49) petite phrase, entendue en zappant
le 28 septembre 2002: "le pinceau ira jusqu'à la racine
des choses", Zao Wou Ki. ah graff-moi, Framboise, mail 2
Octobre 2002 Ce
matin, rien ne va. Il y a des matins comme ça! Mais il
faut rendre notre cher service à l'état sinon Léo
n'aura pas la dernière cassette de Monsieur sait tout.
Alors pas d'autre alternative, en ces temps d'agressives visions
urbaines. Je me dirige à pas de géant vers la gare
du RER. Le train de la ligne C m'y attendra ou pas. Ceci n'est
juste qu'une question de saison. Eh oui, parce qu'il y a des
saisons surtout pour les grèves et elles riment plutôt
avec les chroniques et dérisoires décisions des
poltrons qui nous gouvernent. Il est clair, qu'en hiver, les
couleurs s'atténuent, deviennent mélancoliques.
Le froid sec me saisit. Il est sept heures et quelques poussières
de temps. Un décor de béton m'accompagne. Ses pas
sont lourds et me pèsent. J'ai l'impression de ne plus
être capable de gérer l'oppression grisâtre
qui me prend d'assaut et me réduit au vulgaire condamné
à subir la vision d'un monde où l'on se fiche bien
de savoir comment les gens vivent l'entourage qui, d'une façon
ou d'une autre, les amène à devenir des rentabilités.
La journée a passé son chemin sans rencontre ou
discussion particulière, sans étonnement. Je sors
du souterrain vieilli par l'indifférence et suintant la
misère grandissante.
Des gens
accélèrent plus encore le pas qui va les ramener
dans leur foyer, certains ralentissent au contraire alors que
deux ou trois personnes se sont arrêtées et même
plantées là comme des bambous. J'image alors qu'une
altercation, une rixe ou un accident a eu lieu. Non rien de tout
cela! Pas d'effusion de sang ou de mots acides. Rien d'audible
pour le moment.
Non, rien d'audible pour le moment. Ce soir est un soir qui,
comme par enchantement, devient magique voire surréel.
Une toile wagnérienne s'est enfuie d'un atelier et est
venue se poser comme un filtre sur le long mur malade qui ce
matin me donnait la nausée. Peut-être suis-je légèrement
fatiguée? Cependant un oiseau aux dimensions monstrueuses
prend son envol à quelques mètres de moi. Ce doit
être un de ces carnassiers préhistoriques dont je
ne connais le nom et qui me laisse sans voix. Une scène
se déroule à l'horizontale sur des centaines de
mètres de couleurs toutes plus réelles les unes
que les autres. Une dizaine d'heures s'est écoulée
et a laissé sur le mur un moment de la vie ou la vie d'un
moment tout en subtilités et couleurs que chacun va savoir
voir à son goût.
Une femme s'arrête près de moi et me demande ce
qu'il se passe. Elle n'est pas très grande et s'imagine
que ce que j'observe depuis plus d'un quart d'heure, est peut-être
le corps d'un Jean-Peux-Plus qui aurait décidé
de prendre les formes chaudes et électrifiées des
rails corrosifs.
- «Mais qui a fait ça?» demande-t-elle, la
voix enjouée.
- «Ah! Enfin quelqu'un qui s'interroge! C'est chouette!
Eh bien! Je vous dirais que ceux qui mettent de la couleur là
et ailleurs veulent et tentent avec passion de faire passer un
message dans ce monde où la communication n'est axée
que sur la prolifération de publicités poussant
l'homme à croire qu'il n'existe que parce qu'il achète.
Mais, sachez que le graff... »
- «Quelle bavarde vous êtes, je ne peux même
pas regarder ce nouveau monde tranquillement!»
- «Ce nouveau monde! Ouais! C'est ça quand la réalité
dépasse la fiction»
Je laissai
la petite quinquagénaire se noyer dans le silence de l'observation.
Elle venait, semble-t-il, de découvrir un langage adapté
à ce qu'elle attendait d'une représentation picturale.
La fresque l'absorbait de plus en plus. Je me retournai. Elle
avait disparu.
Aujourd'hui, elle reste graffée dans ma mémoire. brève de jet,
noté
au hasard d'une interview télévisée: "Je suis le fils
du Printemps" J.P. Raffarin. boutures & repentances, notes, May Livory,
émission "culture et dépendances" animée
par Frantz Olivier Gisbert sur FR3 22 Octobre 2002. "Tant de choses
à portée de la main et si peu de choses dans les
mains!" ... et: "C'est toujours pour oublier le meurtre
qu'on invente le religieux," a dit René Girard. "Je
crois qu'il faut laisser quelque chose sur la table avant de
quitter la maison", a dit Hélie de Saint-Marc. brève de jet,
ou fringale de fringues... suite et faim? May Livory, 29 novembre
2002. Dans
la série voir et revoir -voir plus haut- on ne s'en lasse
pas!... Quand tombe la dernière feuille d'automne des
bonnes intentions prêtes à porter, sur ceux qui
n'ont plus rien à se mettre sur le dos (pas sous la dent)
Modzik, gratuit
de novembre 2002, publie en page 42, en illustration du titre
"Agenda-Clubbing", la robe copiée-collée
de mères et enfants africains faméliques. Portée
cette fois par une personne de jet set, de chair et d'os. En
légende on peut lire: "Soirée bohême
à la coupole du Printemps". gène in dit, soulignage May Livory
9 avril 2003, émission rétrospective sur
Arte rediffusant une interview de Marguerite Duras, qui dit,
à propos de son enfance au Vietnam:
"J'ai eu la grande chance d'être reléguée
au rang d'indigène." téléphagie, May Livory 18 juin
2003, nuit sur Paris Première, puis quelques jours
plus tard, transmission en direct sur TF1 du concert de Johnny
Halliday au Parc des Princes. Vu sans le vouloir le film "Irréversible",
fin de soirée affalée, les amis partis, pas le
courage d'aller dormir tout de suite. Tournis comme au manège,
long travelling en spirale, vision nocturne, on est allongé
quelque part d'où on voit tout ça, on se fait transporter,
brinqueballer. Dans l'ambulance? Stupéfaction. C'est long.
Vue d'avion. On descend. Rester. Voir jusqu'où ça
va dans l'horreur. Bien filmé, esthétique et profond
malaise. On comprend chemin faisant qu'on prend l'histoire à
rebours. On assiste aux premières loges, impuissant, scotché,
à des choses atroces, encore et encore, trop longuement
jusqu'au dégoût, qui peuvent arriver à n'importe
qui, et à des choses qui peuvent se passer chez n'importe
qui et finir bien, ou mal, ce qui est le cas. Restent des images
obsédantes qui ont un drôle de goût.
Lookée
par Jean-Paul Gauthier, sous sa cape de cuir noir, l'idole des
jeunes descend lentement vers le parterre de ses fans extasiés
qui brandissent des pancartes où on peut lire "bon
anniversaire Johnny" ou "Johnny t'es le plus fort"
ou "Johnny on t'aime". Tout le monde sait que Johnny
prépare cela pour ses 60 ans depuis des mois sur la côte
Ouest outre atlantique. Il est prêt, il touche terre, rejette
sa cape, apparaît dans son habit de lumière, spencer
et pantalon pattes d'eph' taille haute. Commence par "Que
je t'aime". Cette chanson, ils la connaissent par coeur,
comme toutes les autres dont ils mâcheront les mots en
cadence sous des pluies d'artifice et des neiges de confetti.
Ils prennent ça pour eux. On oublie le texte, enfin son
sens véritable: il s'agit d'amour vache, limite viol,
sado ou maso. Qu'importe, du moment qu'on parle d'amour... Des
mots simples, proférés à grand spectacle.
"Qu'est-ce qu'elle a ma gueule?" C'est pour eux aussi,
ça. Combien sont-ils? 50 ou 60 000 gueules? Ils gueulent
pour Johnny, d'une seule voix qui monte comme la marée.
Il leur donne les mots comme des chewing-gums, qu'ils prennent
et reprennent comme des mantras. La transe monte. Tout est parfait,
réglé au métronome, les choristes se déhanchent
au bon moment, les solos de guitare sont sublimes, les cuivres
étincelants, le piano cristallin, les cadrages adéquats.
Au final, éjaculation géante avec feu mis tous
azimuts sur l'ovoïde du Parc des Princes vu d'avion. Trop
de tout. Combien de caméras? Régie d'enfer, tout
ça formidable, démesuré, parfait. Rien à
redire. Pourtant, reste
un drôle de goût.
La nuit dernière, j'ai vomi sans raison. Vomi les images. Vietnam Paradiso, Blick. Film documentaire (+-60min)*,
Vietnam Paradiso est un journal intime. L'histoire: Julien est
né à Paris. Sa mère, elle, est née
à Hanoï et sa grand-mère est petite fille
de métisse. Bien que très lointaines, Julien, à
20 ans, se sent tout à coup envahi par un besoin irrépressible
de renouer avec ses origines maternelles. Poussé par l'amour
du cinéma, il monte un cinéma ambulant au Vietnam
avec une petite équipe. Ils parcourront le Vietnam du
Sud au Nord pour organiser des projections et des ateliers de
réalisation de films d'animation dans les orphelinats.
*Sélection officielle Festival International du documentaire
de création de La Rochelle. Sélection Fipatel 2002,
Biarritz, diffusé sur les chaînes hertziennes suisses
et vietnamiennes mais encore inédit à la TV française.
Dernières représentations les 24, 25, juin
à 18H30 et 21H au Barbizon.
carte
blanche pour Télétolbiac samedi 28 juin cinéma
en plein air 22H30 sur le parvis de mairie du 13e place d'Italie.
Ksos, l'émission de tous les K, les SOS et ceux qui
osent, proposée par Blick. Best of de la saison 2002
/ 2003 (30 minutes) avec des extraits des émissions:
- L'Etiquette du Commerce Equitable (avec les principaux acteurs
du Commerce Equitable)
- Et Chuck créa sa voix-off de l'Amérique (sur
l'expérience des télés associatives aux
USA) - Quand le Gay Kitsch son Camp (sur la place des sexualités
"plurielles" dans la République) - Et Pourtant
il y a "vie" dans Yougoslavie (retour sur l'organisation
de la spirale de la violence)
Les mutants Clans: vidéo clip réalisé dans
le quartier Tolbiac, 3mn50.
Films expérimentaux: Bruist, 1 mn - K-ida, 1 mn
Films faits par les enfants, Atelier du conte animé: 5mn
Pass Pass la cam propose les courts-métrages, total 28mn:
- La roue tourne
- Un Malien à Paris - Où sont les beaux mecs? -
Pas d'porc - Histoire de regards - vidéo clip RAS
Vendredi 4 juillet "France Terre d'écueil"
soirée sur les sans-papiers.
Spectacle
lundi 7 juillet: travail d'impro plastico-musico-théâtrale
d'une compagnie de Clamart qui se nomme «la squelette»
et qui intervient dans l'installation en lumière noire
actuellement au Barbizon. Depuis mardi 8 juillet en soutien
aux intermitents du spectacle toutes les projections au Barbizon
sont annulées. http://www.lebarbizon.org
Le Collectif des Amis de Tolbiac 141, rue de Tolbiac, 75013 Paris fluxus intermittents, 3 Jul 2003 09:14:52
+0200, ego@ben-vautier.com
BEN SOUTIENT LES INTERMITTENTS PARCE QUE FLUXUS considère
qu'un spectacle annulé est un spectacle réussi.
("même quand il ne se passe rien il se passe toujours
quelque chose" John Cage.) (...)
FLUXUS considère qu'un discours de protestation sur une
scène est une pièce de théâtre Fluxus,
FLUXUS pense qu'enfin le spectateur seul dans sa chambre d'hôtel
va pouvoir retrouver sa vie et se regarder vivre comme une vraie
pièce, un vrai film. Bon Festival Fluxus à tous!
Ben
PS: La contradiction est Fluxus donc ne ratez pas les 12, 13,
14 Septembre à Nice le Festival Fluxus au Mamac et au
théâtre de Nice et autres lieux. info pour les petites entreprises
et les associations, News Letter du Val de Marne, mail 16
Jul 2003.
Un projet d'amendement de la loi de finances pour 2004 pourrait
révolutionner les relations entre les petites entreprises
et les associations et engendrer de multiples coopérations
financières. S'appuyant sur une proposition de loi défendue
par le député Laurent Hénart et votée
à l'unanimité par la commission des finances début
avril 2003, l'écrivain Alexandre Jardin suggère
de permettre à toute entreprise qui donnera 100 euros
à une association d'intérêt général
de bénéficier d'une économie d'impôts
de 90 euros. Cette mesure a reçu le soutien de l'ensemble
des titres de la presse hebdomadaire régionale (PHR) afin
de dynamiser l'alliance de proximité entreprises-associations.
Les 250 titres de PHR répartis sur l'ensemble du territoire
français (7 134 000 lecteurs, source Ipsos) se sont même
engagés dans une vaste opération de lobbying auprès
des parlementaires pour qu'ils soient les vecteurs de cette révolution
associative. (hebdomadaire Val de Marne Infos 01 48 93 79 94)
arrêtons
les rumeurs diffamatoires, Fred
Alemany, 21 Jul 2003
Selon J. Peyrat (Nice Matin, mardi 24 juin 2003 ), "ce qui
était à l'origine un espace de squat artistique
ouvert sur le quartier pour y développer des activités
d'animation «a été l'objet peu à peu
de dérives. Aux animateurs d'il y a quatre ans, comme
le collectif des diables bleus, quelques peu teintés d'angélisme,
s'est peu à peu substituée une véritable
faune de casseurs, de voleurs, de revendeurs de drogues ... bref
de délinquants de tout ordre et de toute nature".
(...) Encore une fois, FARE (Fédération Art / Recherche
/ Education) se voit dans l'obligation de réagir aux propos
diffamatoires de Nice-matin et de M. Peyrat, créant volontairement
auprès du public niçois un amalgame dangereux entre
artistes, squatters, dealers et voleurs, imputant aux artistes toutes les nuisances
existant sur ce site, ne faisant pas de distinction entre les
différents bâtiments. Rappelons que le bâtiment
à l'horloge, propriété de l'armée,
est désaffecté et effectivement squatté,
alors que nous avions proposé un projet artistique sur
ce bâtiment qui a été refusé. Nous
rappelons que les bâtiments de la Brèche et des
Diables Bleus ont fait l'objet d'un bail par l'université
et que les artistes et compagnies de théâtre installés
sont soutenus par les différentes collectivités
(Conseil général, Drac, Région) y compris
la ville de Nice. Plusieurs compagnies de théâtre
font depuis plusieurs années des co-productions avec le
théâtre national de Nice. D'ailleurs ces lieux servent
de lieux de répétition, le théâtre
de Nice ayant lui-même des problèmes de locaux.
La plupart des artistes sur ce site sont des acteurs culturels
reconnus de la région Paca (interventions dans les écoles,
les hôpitaux, sur les quartiers).
Le collectif
des Diables Bleus
propose des activités culturelles et artistiques et un
espace convivial de rencontres et d'échanges entre les
acteurs associatifs et les habitants du quartier. Portes ouvertes
Samedi 26 juillet 2003, apéro d'accueil à 11h,
repas de quartier 12h, débat 15h, visite expositions et
bâtiment jusqu'à 19h. Entrée par le pôle
universitaire St Jean d'Angély, fond du parking, derrière
les arbres. http://www.diablesbleus.org à tort comme à
raison ?
2 Aug 2003 10:09:24 +0200, Patrick.Curran
J'ai été frappé, à l'occasion du
festival d'Annaba en Algérie, d'entendre un art vocal
et une musique pré-musulmans, selon mon écoute.
Les forces "païennes" y étaient encore
puissamment à l'oeuvre. L'art a préservé
des iconoclastes cette archéo-mémoire dont l'Islam,
à tort comme à raison (?), se défie. Des
petites filles qui dansaient ce soir-là ont été
ramenées par certaines de leurs mères voilées
-qui ne s'y trompaient pas- loin de ces transes d'outre-temps
mais encore à portée d'oreille... NEWS LETTER FLUXUS N°
4, Ben,
(extrait), 11 Aug 2003
FLUXUS FESTIVAL 1963 - 2003, Nice 12, 13, 14, 15 septembre
Les abrutis
ne voient le beau que dans les belles choses (Arthur Cravan)
Il faudrait arriver à utiliser notre expérience
quelle qu'elle soit (John Cage)
Fluxus, c'est celui qui le dit qui l'est (Alain Gibertie)
Si je rate tant pis c'est que j'avais rien dans le ventre (Eric
Satie)
Errare humanum, fluare divinum est (Henry Martin)
Tout grand artiste a le sens de la provocation (Arthur Cravan)
Tout art d'avant-garde est plutôt une investigation philosophique,
une recherche de vérités qu'une activité
purement esthétique (Allan Kaprow)
Qu'est ce qu'un happening? Assumer un acte qui s'accomplit dans
la vie quotidienne, habituelle, distraitement presque sans s'en
apercevoir, comme un acte signifiant (Giuseppe Chiari)
Tout Fluxus est une bande d'enfants gâtés (Nam June
Paik)
Yes, Fluxus will end up in the same trap, like Dada did, or Cubism,
or any of them (Georges Brecht)
La fonction première de mon art me semble être l'expression
d'une signification maximum pour une image minimum. (George Brecht)
Que faites-vous? A quoi pensez vous? Faites autre chose. Pensez
à autre chose (Robert Filliou)
POUR APPRENDRE CE QU'EST FLUXUS selon Ben http://www.fluxus-ben.com Barbizon suite... après un arrêt
en soutien des intermittents du spectacle, les projections reprennent
(29 08 03) en attendant les consignes du mouvement: Le Barbizon,
141 rue de Tolbiac 75013 Paris
http://www.lebarbizon.org L'art don, May Livory, édito du hors-série
de Journal d'un Jour:
Le Petit
L'Artdon illustré, publié à l'occasion des
Premières Rencontres Nationales d'Artistes plasticiens,
Grande Halle de La Villette 17-20 septembre 2003
Le
don de l'art
Comme on le sait depuis le premier dessin de petit bonhomme assis
sur une pomme offert à grand-père pour son anniversaire,
l'art est un don et il est objet de don.
Un don généreux
de dame nature qui, comme une bonne fée s'est penchée
sur le berceau. Un don reconnu très
tôt. Un don à rendre jaloux
les petits camarades d'école qu'il a fallu payer de dessins,
peintures, modelages divers et variés pour les amadouer.
Quel artiste ne s'est pas entendu dire : "toi qui es doué,
fais-moi ci, dessine-moi un mouton, fais-moi ça, allez,
ça te prendra cinq minutes, c'est rien pour toi!"
Qui a pu résister au chantage de ces jeunes exploiteurs,
feignants, forts en maths ou en gymnastique? Faire une carte
de géographie pour une bonne note usurpée, un Mickey
ou un dragon pour les murs d'une chambre au papier peint douteux,
afin d'éviter les coups de pieds à la récré,
les vêtements déchirés, le cartable rempli
d'immondices, les pneus de vélo crevés, ou seulement
pour être tranquille: c'est le premier marché de
l'art que l'on connaît.
Le don, ce nest pas une sinécure.
Quelquefois, il s'avère utile et flatteur, séduisant
même, mais le plus souvent, dans la vie de tous les jours,
disons sociale, il peut s'avérer encombrant et disqualifiant.
Le don appelle le chantage.
Alors, cachons-le. On résiste un moment mais le don vous rattrappe au galop et vend la mèche.
"C'est toi qui as fait ça? Ben dis-donc! Tu devrais
le montrer à Machin, exposer chez Truc, tu sais que tu
peux vendre cher? Bon je dis ça, je ne peux pas acheter,
tu connais ma situation, mais donne-le
moi, je te ferai de la publicité, je connais beaucoup
de monde" La constatation du don réclame le don comme un dû. Exposer, c'est autre chose, et vouloir vendre
son art est presque indécent, il y a des endroits pour
ça! Mais les places sont chères. Consternation.
Faire de l'art
c'est accepter la responsabilité du don. Vivre de l'art c'est accepter de transformer
le don en produit: ce n'est
que reconnu comme tel que l'art peut se montrer et se vendre.
Emballer le don en portions sous le
blister culturel adéquat permet de lui accorder un prix,
un label, une reconnaissance, un droit d'exposition.
Mais alors comment rendre au centuple ce qu'on a reçu,
faire vivre son art malgré tout? Comment, presque en s'excusant,
faisant de l'animation culturelle, amusant la galerie avec un
trait incisif métamorphosé en talent de société,
faisant l'artiste, le bouffon, le zouave, le zazou, comment,
suivant la tendance, étant de tous les cercles, faisant
tout ce qu'il faut pour transmuter son art en argent, peut-on
se garder de tomber racorni dans son nombril?
Le don résiste-t-il à ces compromis,
ces bassesses, que nous perpétrons chaque jour en nous
berçant de bonnes excuses pour ne pas penser, ne pas travailler,
ne pas réfléchir, critiquer, voir ce qui se joue,
ne pas s'engager dans le débat d'idées, ne pas
mettre les enfants au courant, ne pas prendre ses responsabilités
sur le terrain, tout ça pour se cacher que finalement,
on est en train de fuir l'art, d'en repousser l'exigence, pourtant
si profondément ancrée en nous, de clairvoyance,
de provocation, de subversion, de liberté, de générosité? Suite à "Violence
et réalité" d'Isabelle Dormion, Turbulence du 17 novembre2003, May Livory, 20 novembre
2003. Je
repense à ces choses bizarrement délectables à
situer entre la joie dûe au consumérisme profiteur
du meilleur
prix au supermarché
et celle d'avoir bien perdu son temps en loisirs idiots, simples,
vrais, pas chers, badaud parmi les badauds. L'entre-deux de ces
joies-là n'est possible qu'à la condition de n'être
pas 'nouveau
célibataire' pourvu-revenu-de-tout.
Le(la) solitaire
branché(e), nouveau (pseudo) dandy malthusien(ne) en diable, réclame
le luxe, non l'ascèse: il(elle) achète, il(elle)
ne bricole pas; il(elle) ne lave pas, il(elle) met au nettoyage;
il(elle) n'invite pas à la maison mais à la cantine,
petit resto d'initiés, plats de pauvre en échantillons,
on paie son écot, on en laisse la moitié, on écrase
son mégot dedans avec désinvolture; il(elle) ne
répare ni ne recycle, mais jette; il(elle) gâche
plutôt que de partager ou donner. Sa justification réside
dans un égoïsme malin et revendiqué, le dégoût
affiché des enfants (des vieux, des chiens, des chats...),
du faire soi-même, de la main à la pâte, de
l'amour, de l'implication auprès d'autrui, bref, de tout
ce qui ne donne pas de cette sorte de célibat lourd, vécu
dans la souffrance de l'identité, monacal, tout d'apparence
et de distance, une image de truc chic, intelligent, artistique,
littéraire, contemporain, luxueux et supérieur.
Vus de cette tour d'ivoire, les "normaux", ceux qui
font, produisent, usinent, cousent, ceux qui procréent,
élèvent des enfants, vivent en famille, sont évidemment
des bas-de-classe, incapables de se retenir de baiser
comme des lapins, évidemment dans la position du missionnaire,
se reproduisant sans imagination, évidemment sans fantasmes
ni vie sexuelle intéressante*, bordéliques, ne
lisant jamais, vivant en horde devant la télé,
adeptes du sac plastique, trimballant des poussettes,
des chariots, des marmites. Bêtes, moches, poilus, pleins
de mamelles**, de ventres, entassés dans les voitures
dominicales, puant le lait, la bière, cuculs, bruyants,
riant pour rien, bon public, "ravis de la crèche"***,
incapables de 'goûter' un bon vin, de 'ressentir' le beau,
de parler d'art, d'éprouver un sentiment délicat,
beauf, carrefour, en short, naïfs, barbares, feu d'artifice,
vulgaires, interville, miss France, castorama, catch, football,
mariage, barbecue merguez, camping, toile cirée, plage
à Trifouillis les oies et pétanque.
Que faire? Ils ont un peu raison, même si on n'approuve
pas, au fond, on est un peu atteints aussi de dandysme... mais
il n'est point nécessaire d'être dandy malthusien,
ancien potache nostalgique des grands dortoirs pleins d'adolescents
impubères** ou encombré de son être au point
de ne vivre que pour se raconter sa propre histoire en devenant
célèbre avec****, pour savoir ce que c'est que
la futilité et la manier avec dextérité. Et la jubilation dans tout ça?
*contrairement
à Catherine M.
**Michel Tournier, "Les Météores"
***Pierre Jourde qualifiant Christian Bobin in "La Littérature
sans estomac"
****"M'as-tu vue", Sophie Calle à Beaubourg
depuis le
19 novembre
-soirée de
vernissage tout parisiesque où devoir être vu, et,
reconnaissable entre mille, dévisager à l'aise
un anonymat de très bon aloi. Escouade officielle menée
d'un bon pas par Monsieur Aillagon, avec pour satellite Madame
Pompidou, très classe et attentive, bien qu'avec un air
de se demander "mais qu'est-ce que je fais là?"
Surtout lorsque deux intermittents du spectacle, sur un ton assez
bon enfant, interpellèrent notre ministre sur des promesses
et autres effets de manches dont il se lava tranquillement sur
le dos de l'Unedic et des syndicats. Violence des appariteurs
se saisissant des deux importuns pour arracher leur maigre banderole,
à peine brandie. Dans cette grande pièce muséale
aux murs garnis de 84 panneaux de toile de lin sous verre, brodés
mécaniquement de textes ressassant une histoire qui ne
prend pas aux tripes, sous un même nombre de photos -dont
une sur deux montre le même téléphone rouge
(sous le même angle, sur ce plumard banal déjà
vu sur le mur précédent)- Trop de pas grand chose
à voir, à lire, à penser, rien à
en dire, tout le monde est donc ravi d'un break, pierre bienvenue
dans le jardin de cette indécence mondainement
dispendieuse. Dix minutes de joute verbale polie, applaudissements
sans frénésie et masques mutiques revenus dans
la seconde suivante sur tous les visages. Absence remarquable
de l'artiste dont l'implication, en robe de demoiselle d'honneur
et sandales pointues hors saison, se bornait à biser dans
la pièce contiguë ses connaissances, au milieu du
ronron de conversations creuses, reprises avec soulagement, de
caméras et de lits et colifichets de l'artiste exhibés.
Près de là, les paroles encadrées, sur ce
qu'ils pensaient être la beauté, d'aveugles dont
on voyait en noir et blanc, encadrés aussi, les visages
aux yeux creux- Mais cela ne nous regardait pas... Pub culture 29 Nov 2003, de <lucisogorb@wanadoo.fr>,
soulignage, Le Canard Enchaîné 19 novembre 2003,
in "Débourrage de crâne" par Jean-Luc
Porquet:
"Ce n'était pas triste cette centaine de stations
de métro parisiennes aux pubs barbouillées, taguées,
détournées, constellées d'anti-slogans "La
pub nuit à votre santé!", "Ce que tu
possèdes finit par te posséder", etc... (...)
En France, le budget total dépensé pour la publicité
équivaut à quoi, déjà? Ah oui : à
six fois le budget du ministère de la Culture. Six fois."
La revue "Casseurs de pub" (0472000982) appelle à
une journée sans achat le 29 novembre. Blanc sur lie, tout sourit,
13 décembre
2003, May Livory.
A Lille comme
à Roubaix, Tourcoing, Bruxelles, Paris, Rome... on mise
sur le blanc! Foin des gueules noires, des corons,
de la nuit souterraine, du travail, du pétrole, des boulettes,
du cirage, du coaltar, on blanchit tout dans la grande lessiveuse
culturelle actionnée par des robots artistiques qui ont
loupé les star gates pour rester sous la gouttière
de nos villes pavées de bonnes intentions populistes.
Mieux que les villes fleuries, les corsos et autres carnavals,
après les villes Olympistes aux budgets colossaux, voici
les villes Culturistes! Pour dorer le blason européen,
rien de tel qu'une carte blanche pour nuit blanche, bal blanc,
foule blanche servant d'écran de projection de festivités
virtuelles, servies gratuitement comme la soupe populaire! Epreuves d'artistes,
1er avril
2004, May Livory
Les preuves
de l'art mettent cruellement l'artiste à l'épreuve.
André François, assis avec sa femme, lumineux,
neigeux, signait à Beaubourg le 17 mars, affiches, catalogues,
édition spéciale du Nouvel Obs et réédition
de "Larmes de crocodile"... larmes dérisoires,
intense émotion, parmi une centaine d'oeuvres faites des
restes de la dévoration par le feu de son atelier en 2002,
bois calcinés faisant chevaux à croupes dodues,
danseurs funambules de métal fondu sur ciels d'aquarelle,
"bête d'Ecalgrain", racine de naufrage, le feu
appelle l'eau, la grande, son apaisement salé de violence
contenue. Culture sur brûlis, alchimie d'oeuvres portées
au rouge et réduites à leur extrême cendre,
aux côtés des petits pastels campagnards d'un été
de fournaise caniculaire. Des photos de quelques unes des oeuvres
disparues à jamais, ex-votos un peu idiots mis là
pour preuve que c'était "un grand", et sur un
grand cartel, une épitaphe à l'oeuvre défunte,
par François Barré. Perte irrémédiable!
Il aura fallu cette épreuve ultime et radicale pour que
l'on porte aux nues, grâce à la mobilisation de
ceux dont il a nourri l'imaginaire, un artiste de 90 ans, qui
aurait mérité une grande exposition en ces lieux
avant que l'oeuvre de sa vie parte en fumée, circonstance
qui s'est révélée être une chance
pour que cela ait lieu de son vivant.
(l'expo dure jusqu'au 7 juin)
Couturier, sculpteur,
a subi, lui, l'épreuve d'un vernissage au Meurice le 25,
parmi dorures, bergères, lambris chargés, vieux
artistes un peu perdus, chanteur célèbre et chenu,
Dina Vierny et collectionneurs esbaubis au champagne tout l'après-midi.
Assis devant le beau film fait sur lui, qui passait en boucle
sur un téléviseur, lui présentant son image
devenue inaltérable, fatigué mais faisant bonne
figure à ce défilé ininterrompu de gens
qui voulaient à tout prix se rappeller à son bon
souvenir, comme pour des condoléances: "c'est fini
tout ça".
Hier, 31 mars,
plongée en apnée dans les longs rouleaux chinois
faits de brumes méditatives, de traits d'empilements,
quinconces, écailles délavées au pinceau,
lignes de crêtes pointillées de petits pins noirs,
croupes posées sur un sol hypothétique de soie
et de papier, architectures de pics suspendus, eaux de vides
scintillants, morceaux de montagne posés sur des jardins,
des mers de nuages, enserrant un espace scénique où
se joue la pensée, tout en force et en apesanteur.
"Le saint, portant en lui la voie, répond aux êtres
et aux choses et le sage apprécie leurs images en purifiant
son coeur. Quant aux montagnes et aux rivières, ces intangibles,
leur charme est spirituel" (Zong Bing, fin IVe-début
Ve "Introduction à la peinture de paysage")
Poème
comme ça,
Mon, 9 Aug 2004 14:00:01 +0200 De <chanaud.claude@wanadoo.fr>
Perspectives
Fouillant dans son gourbi, l'ermite livide
Vit que son écuelle de semoule était vide
Et l'eau de sa source... tarie.
Alors s'adressant à la Vierge Marie
Et à bien d'autres saints du paradis,
Il allongea ses pauvres jambes ankylosées
Puis ressassa qu'au début des temps était le verbe
Mais que dans les lointains de son oued asséché
Il n'apercevait plus qu'un moulin à prières
Auprès d'un vieux char militaire.
Et ça le fit prodigieusement chier ... [Newsletter Ben] NON
JE NE VAIS PAS ME TAIRE Mon, 9 Aug 2004 14:35:06 +0200
De: Ben Vautier <ego@ben-vautier.com> (mini extraits de
lamentation, plus serait trop)
(...) Non je vais pas me taire
On voit partout
Des sacs à main couverts d'écritures j'ai
fait les premiers avec Oriane en 1980,
depuis ils m'ont copié partout.
C'est mon ego qui parle
C'est moi Ben
(...) Non je vais pas me taire
lu dans Nice matin (juillet) l'histoire du suicide d'une jeune
fille
de 15-16 ans violée par 15 pompiers de Marseille.
C'était très dur.
Plus dur que le dernier roman de Le Dantec. chou blanc, petite sentence, May
Livory, 9 août 2004
Pour
finir dans les choux, il faut d'abord les planter! chou vert, plat de saison pour
têtes blanches (voir lamentations ci-dessus) et
nuit blanche (hé oui, rebelotte, le patrimoine
grand ouvert, les lieux "insolites" introuvables et
les "artistes animateurs" en gais lurons, May Livory,
11 octobre 2004
Pour finir l'hiver en potée, chou vert, chou blanc
bien effeuillés! Descendance
Anna m'écrit de Cracovie,
elle dit que le ciel est un fantasme vêtu de gris
malgré les nouveaux néons du capitalisme,
que les gens se prennent au sérieux,
qu'ils ont remplacé le bagout léger des rêves
par une lourdeur empressée.
Tout corps chargé d'illusions augmente son poids
lors de l'impact avec la réalité.
Elle aurait aimé que je sois avec elle,
Que nous aurions pu visiter les villages
de Nowe Riby et de Wisniowia s'ils existent encore
ou tant de Toméra et de Mucha on travaillé, sué,
été cravachés, roués, courbaturés
sur ces milliers d'hectares
de champs de patates, se sont saôulés et ont copulé
tant et plus pour que je me retrouve ici,
à jurer comme le dernier des polaks au beau milieu
de nulle part de cette verdoyante vallée de Saône
et Loire
contre cette BX d'occase,
encore en panne.
Bruno Toméra, 7 Novembre 2004
vu &
entendu
en différents lieux, May Livory, 12 novembre 2004
Pour
finir une journée "de gardienne", hier, à
La Loge de la Concierge, marathon à Paris Photo, au Carrousel
du Louvre. Public d'initiés, people de vernissage au menton
haut, men in black gardant l'accès de la mezzanine où
les happy few s'empiffrent une coupe de champagne à la
main, regard au balcon. Dans la foule, on entend "Quelle
réussite! C'est formidable!". Lesquels sont les photographes,
lesquels sont tenanciers de galerie, lesquels sont à proprement
parler le public? Peut-on les aborder? Sont-ils abordables? Tout
le monde semble harrassé, trop de monde, trop de choses
à regarder, de femmes sur échasses de couleur,
épaules nues, alanguies dans les stands ou surexitées
dans les allées. Regard peu complice sur ces grands tirages
modernes pleins de couleur et de perfection, plus que glacés,
dont on se repose malgré soi sur le velouté des
miniatures anciennes, si voluptueuses dans le grain, la texture,
les nuances, et même l'imperfection, si touchantes, souvent,
dans leur sujet, immédiatement perceptible. Quelques hybrides
de reportage et de fiction, comme il y en a tant à présent,
retiennent l'attention par leur forte ethnicité, d'autres
obligent à lire la légende, sans quoi la représentation
offerte manque son but. On s'éjecte éreinté
rue de Rivoli, la fraîcheur du pavé nocturne, luisant,
fait du bien.
Chez la concierge, aujourd'hui, public attentif, détailleur,
venu, comme chaque jour, vérifier la légende colportée
par Laurence Le Saux dans le guide Télérama, voire
plus "si affinités" avec l'art. Oui, il y a
bien eu une vraie concierge ici, 50 ans de vie, voilà
l'emplacement de son lit, de son évier, de son casier
à courrier, et l'étiquette en plastique pieusement
conservée: "la concierge est dans les escaliers,
revient de suite". Le fenestron par lequel elle surveillait
la montée de l'escalier, le volet de bois ajustable au
carreau de la porte derrière lequel elle se calfeutrait
la nuit venue, la fenêtre d'où elle épiait
la rue, les entrées, les sorties. Oui elle est partie
en 93, hospitalisée par ses enfants le soir de Noël
par ce qu'elle "s'était mise à manger du papier",
oui l'art est à sa place en ce lieu si particulier. "Quelle
imagination dans ces collages!", "quelle bonne idée
le papier mâché", "moi aussi je fais des
collages", "qu'est-ce que c'est une base line?",
"merci, j'ai appris des choses, je regarderai la publicité
différemment", "vous ne donnez pas des conférences?",
"je peux prendre des photos, c'est notre enseignante qui
nous envoie, étudiantes en architecture?", "je
sors de Beaubourg, je peux m'asseoir?", "c'est calme
chez vous, on peut tourner les galettes?". citation du jour, Mon, 15 Nov
2004 09:09:10 +0100 De: lucisogorb <lucisogorb@wanadoo.fr>
"Savoir écouter, c'est posséder, outre
le sien, le cerveau des autres." Léonard de Vinci controverse des cavernes, May Livory, 9 décembre
2004
"Le doigt de l'enfant vaut le doigt du sage pour désigner
la lune." proverbe Shukaba L'aura, l'aura pas, May Livory, 6 janvier
2005
"Fève
en galette des rois jamais ne germera." proverbe
Shukaba Hokusaï remake, May Livory, 9 janvier 2005
"S'il
n'y a qu'une mer, chaque vague la recommence en y prenant source.
S'il n'y a qu'un savoir, chaque enfant le réinvente en
y prenant goût.
S'il n'y a qu'une vie, chaque homme la meurt en y prenant part."
proverbe Shukaba Indécence & indignité,
May Livory,
29 janvier 2005, pour faire suite à 11 septembre
2002 ci-dessus, un extrait de Turbulences d'Isabelle Dormion du 23 janvier 2005
en soulignage:
"... Tout est humain. Tout ce qui est humain nous concerne.
Ce qui est humainement admis est excusable. Ce qui est humain
est répertorié. L'indignité est humaine.
Elle est excusable. On peut excuser ce qu'il faut comprendre.
On doit comprendre l'indignité. Il faut entendre l'indignité.
Tout ce qui est dit peut être entendu. Tout ce qui est
entendu doit être compris." citation du jour Wed, 2 Feb 2005
07:41:34 +0100 De: lucisogorb <lucisogorb@wanadoo.fr>
"La violence est ce qui ne parle pas." Gilles
Deleuze (Présentation de Sacher-Masoch) Transféré
par Laurent Rousseau, mis en ligne 24 fév 2005:
Manuel Vaz CC: vaz493@hotmail.com, zav35@hotmail.com
Subject: l'honneur perdu des femmes de ménage Date:
Fri, 24 Dec 2004:
mail art project: ce projet d'art postal aborde la question du
rôle de l'art dans la société capitaliste
sénile, à partir de la coupure de presse suivante:
" ENORME ERREUR - que celle commise par une femme de ménage
à la Tate Gallery, l'un des principaux musées d'art
de Londres, en Grande-Bretagne: elle a jeté un sac poubelle
qui faisait partie d'une exposition! L'oeuvre signée de
l'allemand Gustav Metzger, et datant de1960, contenait des morceaux
de carton et des vieux journaux. L'artiste, aujourd'hui âgé
de 78 ans, a remplacé le sac poubelle récuperé
in extremis mais qu'il a jugé trop abîmé"
(La presse parisienne 28/08/2004).
Technique,
format et supports libres, date limite: juin 2005
Une selection des travaux reçus sera publié par
la revue Albatroz. Envoyez vos contributions à : ALBATROZ
BP 404 75969 PARIS CEDEX 20 FRANCE
Une
mousse au 2 et une pastille pour Victor
Thu,10 Mar 2005 15:26:47+0100 De: "chanaud.claude"
<chanaud.claude@wanadoo.fr>
Oh Barde
Lézardé qui viens de t'évader
d'une enveloppe d'homme, d'où vient donc que tu portes
comme un homme d'Eglise errant devant nos portes
cet habit noir, qui semble avec de l'ombre teint?
C'est, me répondit-il, que je me suis éteint
et lègue cette soutane aux Bardes Lézardés
Cette pastille
qui pourrait s'appeller LE VILAIN LEGS est due à une éphémère
collaboration avec Victor Hugo qui utilisa de semblables rimes
en 1877 dans "LA LEGENDE DES SIECLES" dans un poème
qui commençait par : "AUTREFOIS J'AI CONNU FERDOUSI
DANS MYSORE / IL SEMBLAIT AVOIR PRIS UNE FLAMME A L'AURORE /
ET TRAVERSAIT LA VILLE HABILLE D'ECARLATE..."
voir pastillages
poétiques Film au MK2 Hautefeuille
(metro St. Michel) la date: Sat, 2 Apr 2005 15:12:07 +0200
De:
Les Yes Men: "Bonjour
les français! Selon notre base de données, vous
habitez en France. C'est pour ça nous vous informons que
le film sur nos aventures, mystérieusement intitulé
'The Yes Men' (http://www.theyesmen.org/film/), est actuellement
en salle à Paris, au MK2 Hautefeuille (métro St.
Michel/ Odéon, tel. 08 92 69 84 84),
tous les jours13h30,15h40,17h30,19h40 sauf vendredi et 21h30
sauf vendredi
(http://www.mk2.com/new/films/Fichefilm.asp?ID=2608).
Il sort aussi en province; dès qu'on aura des infos plus
précises on les mettra sur le site. Merci d'avoir lu jusqu'ici!
Andy et Mike."
NB. un livre aussi vient de sortir, sur les Yes Men et leurs
happennings politiques médiatisés parce que crédibles,
canulars très bien ficelés et autres "corrections
d'identité"*, et également une interview chez
Karl Zéro dimanche dernier et un portrait de Andy en dernière
de couv de Libération du 28 mars 2005.
(*"Se glisser dans le costume de ses cibles pour outrer
leur discours et user des médias pour les ridiculiser",
propos rapportés par Florent Latrive et Christian Losson.)
site internet: theyesmen.org 5 5 5 5 5 5 Thu, 5 May 2005 05:55:04
+0200
De: Pip Chodorov <pip@re-voir.com>
Chers amis, il est 5h55 le 5/5/5. Ceci ne se reproduira plus
pour six ans et demi, jusqu'à 11h11 le 11/11/11. -Pip
May Livory,
5 May 2005 15:12:07 +0200
Un 05 05 05, ça se
pogne des cinq doigts! Cinq sur cinq, on se les serre. En cinq
sept, on s'en sert. On met la main à la pâte, on
partage le gâteau, on régale les cinq sens, on tient
table ouverte. On tient le pinceau, la plume, la guitare, le
luth, la flûte. On fabrique les outils du bonheur, on les
met à sa main, on prête main forte, on transforme
ce qu'on a sous la main. Thu, 12 May 2005 23:17:18 +0200
De: "Thierry Wurtz" <thierrywurtz@voila.fr>
France Culture au Cinéma le Barbizon, vendredi 20 mai, à partir de
18h, dans le cadre de l'émission "Travaux Publics",
en direct et en public, Jean Lebrun donnera la parole au cinéma
qui n'est pas à Cannes! Titre de l'émission :"Loin
de Cannes, le Barbizon : les aventures d'un cinéma alternatif..."
Avec des invités pour parler du monde du cinéma,
à partir de 18h!
A la suite de l'émission, à 21h, du Slam avec Le
Robert!
Du Slam encore, vendredi 13 mai, à 20h, par l'association
Erdwin!
Les "Anti-pub" dans le cadre du Frap (Festival des
Résistances Alternatives à Paris) seront au Barbizon,
le samedi 14 mai, pour une projection-débat...
Dimanche 15 mai à partir de 17h, débat sur
le traité Constitutionnel Européen avec le collectif
"non de gauche" et projection de "L'Europe malTRAITÉe",
un film de 30' de Suzanne Körösi et de Cécile
Proust.
Des "Bloggers" de "Blogs et Cahuètes"
le samedi 21mai à 20h.
Dimanche 22 mai Soirée courts-métrages Jeune
Création 2005, sur une proposition de Laurent Quénéhen
:
19h : Sélection de courts de la Brigade des Images
20h : Soirée Documentaires et Art Contemporain
Plus de détails sur notre site www.lebarbizon.org
CINEMA LE BARBIZON 141 rue de Tolbiac, 75013 Paris (Métro
: Tolbiac, bus: 47, 62) Attention la station Tolbiac est en travaux
jusqu'au 1er juillet!
A bientôt, Les Amis de Tolbiac portrait de KEN JACOBS sur Arte,
Tue, 17 May 2005 21:21:17 +0200 De: Pip Chodorov <pip@re-voir.com>
mon plus
récent documentaire passe demain dans Court-Circuit (Arte)
: un portrait de Ken Jacobs. Bon visionnement, Pip Chodorov Hébergement d'urgence
en hôtel:
une activité très lucrative, PARIS, 19 mai 2005
(AFP, lu sur le site batiweb.com) - Quelque 8.000 demandeurs d'asile ou
déboutés sont hébergés quotidiennement,
sur l'ensemble de la région parisienne, dans des hôtels
vétustes et inadaptés, créant ainsi une
activité très lucrative, selon un rapport remis
au préfet de la Région Ile-de-France.
Publié sur le site internet de la préfecture, cet
état des lieux, dont le quotidien Libération donne
des extraits jeudi, avait été demandé en
février 2004 aux Directions régionales des affaires
sanitaires et sociales et de la concurrence, consommation et
répression des fraudes. Il confirme le constat régulièrement
dénoncé par les associations: la majorité
des hôtels, non classés tourisme, plutôt anciens,
en perte d'activité, offrent un accueil médiocre.
Les chambres, souvent sur-occupées, sont dotées
au minimum d'un lavabo, parfois de douches et WC. Les parties
communes sont vétustes et peu entretenues. Certains occupants
y résident depuis plus d'un an, dix dans certains cas,
d'où une dégradation des chambres. Dans la nuit
du 12 au 13 janvier 2004, l'enquête a recensé 8.655
personnes à l'hôtel sur l'Ile-de-France, dont 8.107
orientées par des associations parisiennes, notamment
Samu social et CAFDA (centre d'accueil des familles demandeuses
d'asile).
L'activité est très lucrative pour les hôtels.
Le revenu par chambre s'élève en moyenne, tout
au long de l'année, à 48 euros par jour, contre
20 pour un hôtel de tourisme sans étoile.
L'excédent brut d'exploitation réalisé en
moyenne par ces hôtels a été de 42,4% en
2003 contre 16,2% pour l'hôtellerie de tourisme. Le prix
est de 17 euros par personne et par nuit pour les familles, 23
euros pour les personnes isolées, lorsque l'accueil est
négocié par le Samu social, mais il peut s'élever
à 30 euros pour d'autres associations. La tarification
au nombre de personnes et non à la chambre favorise la
sur-occupation.
Selon le rapport, un hôtelier qui s'est spécialisé
dans ce type d'accueil se trouve, après quelques années,
à la tête de 7 établissements de 20 à
40 chambres chacun.-
Qu'êtes-vous
prêts à faire pour aider à temps? de Patrick Curran,1 Juin 2005: "On ne sait jamais
par avance «qui aide(ra) qui". Qui aide qui... à
accoucher de sa douleur? May Livory, 2 juin 2005: Vu hier soir sur Canal, pas encore
projeté en salle, le film sur "my country" de
John Boorman où Juliette Binoche, interviewée en
entrée, madonise en actrice journaliste (film dans le
film, action dans l'action dans l'action), sur fond de post apartheid
et de grands pardons collectifs auxquels on assiste entre des
trajets en bus et des discussions en famille ou entre journalistes
au bar de l'hôtel. Comme suite, le "vrai" reportage
de sa soeur, en guise de "making of". De très
belles figures d'hommes et femmes, la compassion à l'africaine
(le bountou) expliquée, comme enseignée, la beauté
du pays en toile de fond à la souffrance, la joie, la
terre remuée rendant des corps, des os, qui met les âmes
à nu... la joute entre la blanche afrikaner et le grand
reporter noir américain aurait été beaucoup
plus puissante sans cette bluette amoureuse qui met les acteurs
dans un jeu de people sexy discutable. La trop grande présence
de ces deux personnages et l'enquillage du film reportage-fiction
et du reportage-making-of du film diluent dans la redondance
et affaiblissent le sujet principal, grave et beau. L'esquisse,
à base d'interviews des figurants locaux, qui brosse la
réelle toile de fond du tournage, plus forte qu'une reconstitution
devenue happening, laisse sur sa faim.
ainsi
font, font, font,
aller voir vite avant le 5 juin, les marionnettes en biennale
internationale au parc de la Villette, Noisy le Sec, Cergy-Pontoise,
Pantin et Aubervilliers depuis le 12 mai! Que des merveilles,
de la force, de la beauté, de l'intelligence, des arts
en symphonie d'imaginaire, films d'animation, univers plastiques
modestes, luxuriants, "p'tites maisons", "fonds
de tiroir", "Clasticages", "armoires sensibles",
petites "baraques" habitées d'animalcules qu'on
regarde du dessus, personnages ciselés, stylisés,
absurdes, capables d'aborder avec une force inouïe les sujets
les plus graves, difficiles, délicats à manipuler,
ténus comme les fils de ces personnages virtuels qui forcent
à un autre regard et dévoilent nos ressorts secrets
autant que la poésie du monde! Ce soir, je vais voir Jean-Pierre
Larroche, "artisan explorateur", manipuler des objets"A
distance" au Théâtre de la Commune d'Aubervilliers.
Il reste aussi quelques séances pour son spectacle Prolixe,
sainte à la tête coupée en morceaux après
une décollation, qui continua à parler mais dont
on ne retrouvera jamais tous les morceaux. (Bérangère
01 48 33 95 23) Et tant d'autres encore...
www.biam2005.com Rune tirée (avec
soin) à partager, Sat, 18 Jun 2005 08:35:08 +0000 (GMT) De: Patrick
Curran. Contexte de la question:
Les jours ne se ressemblent pas et lorsqu'un mur se dresse il
comporte de précieuses informations à lire: qu'y
a-t-il d'écrit dessus? L'image entraperçue correspond
à la réversibilité de l'obstacle, qui "livre
passage".
WYN JOIE: Joie dans le travail par la créativité,
le don artistique ou manuel. Joie en amour par l'échange
des sentiments et le plaisir physique. Un changement va se concrétiser
si l'enthousiasme ne vous quitte pas. Conseil : Utilisez vos
dons créatifs, votre intuition pour mener à bien
un projet. Tout dépendra du plaisir que vous prendrez
à agir.
La transe,
médium fluide et opératoire, essai, par May livory, à la
suite, la litanie de base lines, la terminologie et les billets
de rumeur, septembre 2001-Juin 2002, publication édition
Sortie
Papier, Barde la lézarde
Turbulences, journal d'une 'indigène' d'Isabelle
Dormion
Publication des Turbulences de septembre 2001 à juin 2002,
édition Sortie
Papier, Barde la lézarde
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