Yves Yacoël
...
et le pastillage créa le pixel @dhésif libre...

 

 

 

 

 


feuille-pixel dans un platane
place Saint-Sulpice, Paris 6è, 2001
ci-dessous, feuille-pixel du printemps
dans le jardin des Halles, Paris1er, 2002
photos ©Yves Yacoël

des pixels dans les feuilles de ville
devant LA LOGE de la concierge: grand pavois hissé en 2001 pour Empreinte Labyrinthe

ADN de PIXEL
Le pixel sème le trouble dans les en-jeux de l'effacement. Il met la gomme. On entend derrière l'écran (il court il court le pixel du bois joli...). Nouvelle étape d'une mémoire graphique qui renaît de ses cendres, poussée par une technique qui se fait insaisissable et s'illustre de pixels "pensants". Aux hommes de prendre la parole. Rêve de page, blanche d'un écran gris souris aux grains palpables. Ils font penser au talc ou à une poudre de riz rendant la fantasmagorie de leur propre visage, animé ou figé sur la rétine d'un écran toujours plus fin. Pixel à l'image d'une société myrmécophile sans révéler l'ordonnance première de celle-ci. Les questions se posent. Sommes-nous bâtis dans cet ordre des choses sans le savoir, virtuel cloné au réel? De l'art ou du cochon, il n'en naît rien: plus de graisse, seulement l'enveloppe. Il suffirait d'un souffle pour nous dire que tout est poussière... de pixels? Ainsi le futur (?) offrant l'air libre en aire de projection aux liens d'un arbre généalogique sans racines, pris aux ordres du subliminal, "qui vivra vert @
Yves Yacoël, février 2002

 
Exylt à San Francisco, 2000


Fourmi Luminaissante, 1989,
pastilles de jean sous plastique
partenaire LES BÂCHES DE FRANCE, Fiestalux 2000, voir
Le Petit Fiestalux Illustré

PASTILLAGE ARTISTIQUE

Pastillage sur corps 99 ©Yves Yacoël


Depuis une quinzaine d'années, Yves Yacoël
évoque dans des oeuvres souvent monumentales l'esthétique pointilliste des images d'ordinateurs, les figures en bâtonnets qui prolifèrent sur les écrans. Pour mieux rendre compte de cette pixellisation galopante, et par goût du contraste, l'artiste a choisi de n'utiliser que des pastilles autocollantes qu'il assemble avec virtuosité. Il donne ainsi vie à des créatures drôles, énnigmatiques -fourmis, mutants- que l'on jurerait échappées du bureau d'un informaticien surmené. Pourtant la seule technologie utilisée est un pistolet à pastilles qui, en 1991, permit de couvrir de frises l'Hôpital Ephémère. Participant à de nombreuses manifestations en France et à l'étranger, Yves Yacoël a tout récemment entouré le théâtre de l'Odéon d'une fresque de 38 mutants géants. Un tour de force qu'il avait déjà réalisé en 1999. L'artiste n'hésite pas à payer de sa personne en carrelant de pastilles sa peau, ses vêtements, pixellisant par le même procédé son entourage, invitant même les enfants à s'approprier le Pastillage pour explorer les mondes futurs (atelier du Centre Pompidou -1986). Il y a trois ans, un nouveau personnage, Exylt, a rejoint la famille très soudée des "Sparaweb" (figures pixel sur adhésif autocollants). Exylt ressemble à un logo né sur un écran d'ordinateur. Mais, référence à la peinture vénérable, il est composé de neuf toiles sur châssis articulés. Pliable, transportable, il arpente ainsi le globe, en retable du monde virtuel ; et dissémine, sur des feuilles électroniques de vinyle, l'écriture du millénaire : une silhouette en pixels, parachutée dans les arbres comme un virus poétique.
Théophile Barbu




Pixel, n. m. (contract. de l'anglais Picture Element).
Le plus petit élément
de teinte homogène
d'une image enregistrée (photographie, télévision,
télécommunications).
Larousse

Les 14 et 15 octobre derniers se tenait, sous les arcades du Théâtre de l'Odéon, le septième Marché Foire de l'Odéon consacré aux arts du livre contemporain. (...) Insérés dans de grandes bâches transparentes qui fermaient les arcades et protégeaient le chaland des vents coulis, les "pastillages" d'Yves Yacoël jetaient des couleurs d'autant plus vives que le ciel était d'un gris très parisien. Grâce à une technique de pixellisation parfaitement maîtrisée par l'artiste, qui crée une "mosaïque réelle ou virtuelle éphémère", trente-huit "petits mutants" réchauffaient les murs de leurs couleurs éclatantes et invitaient à entrer dans la ronde. Anne-Laure Blanc, revue Arts et Métiers du Livre, n° 222, déc. 2000

Inventeur du pastillage, depuis plus de 15 ans, Yves Yacoël explore l"univers de la gommette autocollante. A l'origine de sa démarche, une constatation avant-gardiste : en 1984, avec l'apparition progressive des ordinateurs, Yves Yacoël réalise que l'art traditionnel va tendre à être supplanté par l'art numérique. Et c'est en matière de pied de nez aux (nouvelles) technologies de l'époque, qu'il abandonne pinceaux et crayons, non pas au profit d'une souris, mais pour des pastilles rondes, carrées ou rectangulaires. Graveur sur bois, styliste et plasticien à l'origine, Yves Yacoël a compris avant beaucoup d'autres l"esthétique du pixel grossi.
Pastilleur fou... avec ses pastilles, Yves Yacoël compose des mosaïques, dans lesquelles il intègre fourmis, mutants ou martiens qui semblent tirés tout droit du jeu vidéo mythique Space Invaders. Malgré la forte ressemblance entre ses créations et les extra-terrestres de ce jeu vidéo, Yves Yacoël confesse n'avoir jamais beaucoup joué sur ordinateur, étant peu doué pour l'informatique. Ses premiers pastillages, il les réalise en 1985 sur les corps de danseurs, puis sur des vêtements. Avec le temps, il s'intéresse à d'autres supports. En avril dernier, il recouvrait les façades du théâtre de l'Odéon de grandes bâches pastillées de ses créatures. Les arbres parisiens se voyaient, au même moment, décorés de "feuilles électroniques", également pixellisées, imitations de vraies feuilles, mais réalisées en vinyl. Autre création, sa mascotte, Exylt (prononcez "exit"), l'accompagne partout, de Paris à San Francisco, pantin de bois, lui aussi composé de pixels, articulé par des charnières et recouvert de toile de jean...
Benoît Méli, article mis en ligne le 19 07 01 sur le magazine TRANSFERT <www.transfert.net>

suivre la piste des feuilles de ville, des pixels light et autres mur-sticks*
au fil des rues, des lieux "branchés" ou très chic, souvent liés à l'édition, où il est question d'amateurs éclairés et de collectionneurs.

Pastillage, ronde du pixel
Savez-vous planter net
Là la mode, là la mode?
Savez-vous poster-sticker?
Que de mots, que de mots mode!
Ne savez-vous point.com mode
L'art, la mode, ça s'amode
Collez-les de mode à mode
A la mode des colles, et hop, terre!
Yves Yacoël©Sparaweb
livre-objet "Ronde des Pixels" 2001
(tambour de brodeuse tendu de plastic imprimé et pastillé, contenant les pages rondes, sérigraphie sur vinyl)



En vitrine avec La Ronde des Pixels à La Hune, boulevard Saint-Germain, en Juin 2001, Yves Yacoël exposait ensuite au Shop, rue d'Argout, (jusque fin 2001), vernissage dans le cadre des Rendez-vous Electroniques (septembre), qui reliait plusieurs lieux par la culture électronique. Présentant un large éventail de la création autour des arts électroniques en musique (DJs, concerts), arts plastiques, multimédia, cinéma et danse, des débats et conférences également, au centre Georges Pompidou et à la BNF, à l'initiative de l'association Technopol, c'était la quatrième édition de ce festival.
Lien:
association Technopol <http://www.technopol.net>

Carte postale-pastillée, 1989, ci-dessus, et ci-contre, planche de 24 pastilles autocollantes avec "mutants", insert revue Enfant d'Abord,1990

*Stickers sur la Ville: grand collectif de stick-art à La Loge de la Concierge, octobre 2002.



1985 - 2005...
les pastilles d'Yves Yacoël fêtent leurs 20 ans. Les petits mutants s'excitent en cette nouvelle année et nous promettent plein de nouveaux pixels... Une première salve de bougies soufflées pour les voeux 2005 dans une vitrine du magasin Leroy-Merlin Beaubourg: un Exyªt, tout blanc, king size, invite à surfer sur les pistes du pixel des neiges. Et une édition limitée de cercles de vinyl sérigraphiés dans un collector-étui à CD. Dimanche16 janvier à la Galerie Toutes Latitudes 38 avenue Franklin Roosevelt à Vincennes, une fête exposition surprise avec gâteau en forme d'Exyt et bougies, organisée par Marie-Ange Belorgey, les collectionneurs et amis.

20 temps de pastillage
4-13 mars
, à La loge de la Concierge, 14 rue du Pont-Neuf 15001 Paris
installation de fourmis luminaissantes et exposition de photographies marquant ces 20 temps de pastillages comme autant de jalons créatifs: compositions de pastilles sur corps et mosaïques de gommettes sur tous supports, voyages et mutations d'Exyt et des fourmis... tout l'abécédaire et les petits êtres qui peuplent l'imaginaire d'Yves Yacoël seront au rendez-vous.

DE L'ORDINATEUR A LA FOURMI
"Pixel n. m. (contraction de l'angl. picture element). Le plus petit élément de teinte homogène d'une image enregistrée (photographie, télévision, télécommunications)". Ainsi parle Larousse en l'une de ses éditions point trop anciennes.

Le pixel: point coloré. La combinaison de plusieurs de ces points permet la fabrication d'images. Elle permet, plus exactement, la traduction de ce que l'oeil voit, en volume et dans la nature, sous la forme de documents en deux dimensions. Mais il y a plus: le peintre ou le dessinateur savent produire cet artificialisme sur la toile ou tout autre support. Ils le font avec de la matière: gouache, huile et pigments, graphite, etc. Mais quel que soit le caractère analytique de la démarche de certains d'entre eux, ils ne cherchent pas à composer l'image à partir de l'infiniment petit. En revanche, la reproduction photographique, télévisuelle, etc. impose une déconstruction systématique, jusqu'à la définition de plus petit élément, ce qu'on appelle l'élément d'image, le pixel.

Ce systématique dans l'artificiel a séduit Yacoël. En travaillant d'un élément simple en couleur, l'équivalent de la cellule pour le corps et de l'atome pour la matière, il compose à son gré les formes les plus diverses. Ce faisant, il rejoint les modes d'expression que l'humanité pratique depuis des lustres : l'écriture typographique, entendue comme une combinaison à l'infini de caractères limités par convention en nombre; l'écriture musicale qui agence, elle aussi à l'infini, une quantité limitée de signes ; l'écriture architecturale, qui fait de même. Une grosse différence, cependant : Yacoël limite de façon beaucoup plus stricte encore ses propres types, ronds colorés, rectangles, barres. Reste à les combiner.

La réflexion de Yacoël ne se limite pas à l'élaboration d'une écriture d'un artificialisme en phase avec celui des actuels moyens de reproduction de l'image. Il a depuis longtemps exploré les capacités de la gommette autocollante : finies les boîtes de couleurs, les palettes et les crayons, place aux pastilles du papetier qu'on détache du papier lisse. Avec elles il est désormais possible de travailler sur tout support propice, de tatouer de gommettes le buste d'une femme, le torse d'un homme, un visage, une feuille de papier translucide. Juste le temps d'une performance, ou pour durer.

Ce n'est toujours pas tout. Yacoël a longtemps fait le choix de combiner des formes abstraites, d'étranges géométries, de plus en plus complexes. Puis, ces formes ont pris vie ; des compositions zoomorphiques sont apparues. Aujourd'hui une fourmi débonnaire est apparue, avec une grosse tête aux yeux écarquillés et des fesses arrondies comme l'abside de Notre Dame de Paris ; elle lève ses pattes antérieures pour souhaiter la bienvenue ; elle a le ventre vide, mais se porte apparamment bien. Son gigantisme ne fait pas peur : elle est même très sympathique, cette fourmi luminaissante. D'ailleurs les enfants ont toujours aimé les fourmis.
Jean-Michel Leniaud (2000)



exposition 20 Temps de Pastillage

retour La Loge de la Concierge