Avant d'entrer dans cette
loge de concierge aux murs tatoués, on ne savait pas que
tout a une peau, même un fauteuil; ni que beaucoup se ressemblent,
comme l'envers de la feuille d'un chou pommé et la paroi
interne d'une panse de brebis, la peau des pattes plumées
d'une poule faisane et celle des jambes de femme gainées
de résille... 13-21 mars 2011 un Printemps des Poètes couleur femme, week-end de rencontre des éditions LE BRUIT DES AUTRES avec BARDE LA LEZARDE, lecture d'extraits de Claudine BOHI, Même pas, Le Bruit des Autres, Isabelle DORMION, Points de suture in Turbulences, Barde la Lézarde, Suzanne DRACIUS, recueil Pour Haïti, coll. Anamnésis éditions DESNEL (130 auteurs au bénéfice de l'association BSF), commander: desnel.com - dans le cadre de l'exposition de May LIVORY**, Entre peaux morphiques à La Loge de la Concierge *voir aussi les expositions Copy art - Barbarie
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toutes ces peaux lisses au bonda maté ou pas tantôt hérissées comme mât de cocagne ad libitum peaux de femmes comestibles, peaux d'hommes ou de Marianne la peau figue carnavalesque peau tiquetée qui a goûté gros soleil par un petit tamis savouré d'un petit ami la peau mangue ô succulente peau de chagrin ! croupe aux hautes callipyges rondeurs ou fa dièse au plus près du sol faisant dièses et faisant gammes la peau de ton cul n'est pas tienne la peau cabrit ! en cette danse de reviviscence défense d'enjamber plus d'un carreau à la fois pénis, pénil collés-serrés en bas tonnelles mises à bas, foutre ! À bas les malédictions ! tonnelles d'antan se dresseront deux quartiers de cuisses en compas dans la ville au Prince qui n'est autre que son Peuple, enfin : chaque Petit Prince, un Haïtien. terre, tu peux te fendre, pourfendre les impétrants qui outrepasseraient leur droit de s'avérer humains, c'est boute ! Terre, tu aurais leur peau, foute. Qu'on ne touche pas à Ayiti. Nul ne retouchera Ayiti. fort, crachant le feu comme le bonda de Madame Jacques son corps a des douceurs à nulle autre pareilles rouge senti bon ou vert triomphant au bonnetot. Peut-on se contenter d'avoir la peau du ventre bien tendue d'avoir bien mangé bien bu et puis merci petit Jésus ? Ah ! se dépouiller des oripeaux simili-cuir et simiesques de pseudo-peaux noires masques blancs d'écorchés vifs la servitude à fleur de peau toujours la diablesse au corps grenues ou graines de violence tantôt gibiers de potence la peau saignée la peau fromage laissez les hommes passer ! Peaux échaudées, peaux sauvées, peaux échappées à l'instar du pécari pécheresses peaux portant d'une vie aventureuse les stigmates plus vous êtes de couleur, ô peaux, moins vous êtes visibles manque de peaux. |
à Vénucia, d'Haïti et de tous les paradis perdus La ville sans bleu. Enlinceulée de poussière, Troublée de mer éblouie, Pleure au bord De l'eau immense. Violente, plaie grand'ouverte Au gris du vent! Dedans, La couleur sèche Des bégonias! Servie de décombres. Juste mémoire des gestes! Empoigner un balai de songes Pour, enfin, pouvoir Accommoder les restes. Chambre de passage. Trace de doigt Sur le miroir. Résonance du vide Au creux du regard. Grand bois debout, Puissant totem! Te peindre à mains nues, En grognante magie De couleurs charnelles! Noir à ongles Rouge à sexe Jaune à genoux Vert à coeur Violet à fesses Blanc à hanches Turquoise à joues Ocre à nez et bistre à dos Marron à oreilles Orange à doigts. Arc-bouté Entre l'avant et l'après, Tu t'engendres En chantant, Toi, l'enfant des passages. pour Suzanne, May Livory, Paris, 6 février 2010* * pour le recueil collectif Pour
Haïti, collection Anamnésis dirigée par
Suzanne Dracius, édistions Desnel mars 2010 |