Faites
d'inutilité publique*



auteurs, acteurs, artistes plasticiens, musiciens, danseurs* le 9/9/99 dans la rue du Pont-Neuf investie pour la "faites d'inutilité publique"


*Collectif d'improvisation danse, chant & musique "Escale"
Studio Chandon
280 rue Lecourbe
75015 Paris

info: 01 45 58 07 86







 

 

 

 


La Loge de la Concierge


accueil Shukaba

9/9/99 rue du Pont-Neuf Paris 1er... on invente
la première "faites d'inutilité publique"...

s'il fallait justifier le fait de rassembler des objets réputés inutiles comme des oeuvres d'artistes vivants et de les mélanger sans l'ombre d'un jugement de valeur marchande ni critère de tendance ou de mode du moment, s'il fallait justifier de faire dans cet esprit plus de quatre expositions thématiques de qualité par an depuis 1994 dans un lieu aussi exigu et aussi peu prestigieux qu'une loge de concierge... et de prolonger encore cette expérience dans toute une rue... s'il le fallait vraiment, je n'hésiterais pas à reprendre ces mots de Robert Filliou, que "l'art c'est ce que font les artistes".
Créons nous-mêmes notre "émerveillisation". Dans cette rue qui voit passer chaque jour des milliers de gens différents, touristes, personnel de la Samaritaine, employés de bureau, créatifs d'agences de pub, voyageurs de toutes sortes, vendeurs de voyages, de sommeil, laveurs de carreaux, postiers, livreurs, balayeurs, gens de la nuit, gens du petit matin, enfants qui vont à l'école, étudiants d'école de design à la mode, acheteuses de mode sortant des défilés du Carrousel, vieux qui ne savent que faire d'eux-mêmes, jeunes à roulettes, amoureux, vendeuses d'amour, de crèmes de beauté, de croissants chauds, vendeurs de merveilles made in Hong Kong ou de roses en cornet; les curieux, les tristes, les étranges, les perdus, les de-passage, les revenus-de-tout, les toujours-pressés. Et ceux que nous avons écoutés en buvant un coup sur le zinc...

Edito de "la Concierge"
Le Petit Noeuf Illustré,
collection Journal d'un Jour,
édition Barde la Lézarde

*L'expression "inutilité publique" a été piquée (avec sa bénédiction épistolaire) à Joachim Pfeufer dans un entretien avec Robert Filliou dans les années 70 sur les projets de centres de création permanente, "Tour Historique" et "Poï-Poï," il y est fait hommage dans Le Petit Noeuf Illustré.
"Est-ce que le fait de créer vaut tous ces efforts, cette discipline? En fin de compte je ne suis qu'un tout petit peu mieux en tant qu'homme que si j'avais tout laissé tomber. Et même cela est loin d'être sûr (...) On ne devra pas arrêter de créer. On ne peut pas se le permettre. (...) Ce que je dois partager avec tout le monde, c'est le tour de main de la création permanente." Robert Filliou


- Manque d'appuis et de complicités, plan vigipirates, difficultés de tous ordres, dont en premier lieu l'impossibilité d'obtenir une autorisation, font que pour le moment, il n'y a plus de projet de faites d'inutilité publique en tant que telle. Nous nous permettons seulement depuis 2000 quelque débordement lors d'événements officiels comme le Printemps des Poètes en mars ou la nuit blanche en octobre, et d'accrocher à la fenêtre des "installations urbaines", et sur la porte de la Loge de la Concierge des kakémonos, lisibles par tous en passant, lors des expos. -

Souvenir d'un vrai bistrot parisien:
Le Pont 9,
où Fredéric Kerner, complice de la "faites d'inutilité publique", avait créé un de ces endroits où l'on "rend les solitudes heureuses": maintenant repris par une nouvelle équipe et modernisé chic, car Fred, parti vers d'autres contrées, n'y exerce plus.